A l'heure ou de plus en plus de fabricants proposent du matériel simracing haut de gamme, Logitech riposte brillamment avec son combo G Pro Racing Wheel. Les années d'expérience sont là, et ça se ressent.
Le petit monde du simracing ne s’est jamais aussi bien porté, en témoignent les nouveaux acteurs d’un marché en pleine expansion. Leur objectif : venir concurrencer les piliers grand public que sont principalement Thrustmaster ou Logitech, en proposant des produits haut de gamme. Aux côtés de Fanatec, peut-être le nom le plus connu, sont venus se greffer des fabricants comme Simucube, Asetek ou Moza. Pas question ici de lésiner sur les prix, le but est de proposer les meilleures technologies actuelles pour créer des gammes complètes de produits destinés à tous les passionnés de sports auto. Du virtuel certes, mais toujours plus proche de la réalité, tant au niveau de la qualité de reproduction que des matériaux employés. Et question motorisation, la star du moment se nomme le direct drive. Là où les volants bas/milieu de gamme utilisent une transmission déportée à base de courroies ou d’engrenages (moins chers à développer et à produire), le direct drive permet une transmission nettement plus fluide et naturelle, silencieuse, sans effet de friction, et surtout beaucoup plus puissante.
Même Turtle Beach, pourtant totalement novice dans le domaine du simracing, a récemment tenté sa chance avec le Velocity One Race. Pour éviter de se faire dévorer sur un segment laissé vacant, il fallait réagir et rejoindre le train du volant haut de gamme. Ce qu’a fait Thrustmaster avec son T818, mais aussi Logitech avec le G Pro Racing Wheel, un combo base/volant/pédalier sorti en 2022. C’est sur ce dernier que nous allons nous attarder après avoir pu le tester durant plusieurs semaines. Le Logitech G Pro Racing Wheel est-il toujours d’actualité en 2024 ? En route pour un décorticage du fleuron de la marque suisse.
Toutes les technologies attendues dans une base de cette catégorie
Le set complet du Logitech G Pro Racing Wheel se compose d’un combo base/volant et d’un pédalier à trois pédales. Élément névralgique, la base intègre bien évidemment la fameuse technologie direct drive, couplée à un moteur offrant une force de transmission de 11Nm. Ce n’est pas le plus puissant du marché, mais le Logitech se place dans une moyenne tout à fait correcte. Et pour l’avoir essayé à son plein potentiel, les 11 Newton-mètres se montrent plus que suffisants pour la plus grande majorité des joueurs. A titre personnel, un réglage entre 6 et 8Nm me convient sur la plupart des jeux, pour un FFB robuste et sans excès. Quoi qu’il en soit, le moteur possède suffisamment de marge pour s’adapter à chacun. Dotée d’une grille frontale et d’un ventilateur arrière, la base assure un excellent refroidissement de l’ensemble tout en silence, aucune température excessive n’aura été à signaler durant nos sessions de jeu. Sous le ventilateur, on retrouve les différentes connectiques, à savoir l'alim, trois ports USB pour les périphériques (en l'occurrence le pédalier) et un Mini-USB pour la liaison au PC/console.
Alors que la concurrence mise sur des designs bruts, intégralement en métal, Logitech a fait le choix d’un revêtement tout en plastique pour sa base. Un parti pris qui me laissait craindre un effet “jouet”… jusqu’à recevoir le Logitech G Pro Racing Wheel. Bien que massive, la base profite d’un design travaillé et surtout de plastiques de qualité pour un rendu convaincant. Les finitions et l’assemblage sont propres, et le mélange de textures se permet même de mettre en valeur certains éléments comme le petit écran intégré et le bandeau de leds associées au régime moteur. Autre point fort du design étudié par Logitech : le système de pince de fixation venant parfaitement s’intégrer dans le prolongement du boîtier pour une utilisation sur un bureau ou une table. Bien sûr les possesseurs de cockpit ou de wheel stand profiteront d’attaches standard par vis. A un détail près dans notre cas : aucun trou sur notre stand Next Level Racing ne correspondait à l'emplacement du pas de vis de la partie avant du G Pro. Une situation relativement courante qui nécessite un petit perçage ou, tout simplement, l’installation de la pince en complément. L’utilisation du volant, tout comme les autres direct drive du marché, n’est toutefois pas recommandée sur un bureau avec une puissance trop élevée.
Dernier élément, et pas des moindres, la base du G Pro Racing Wheel intègre un système de quick release extrêmement qualitatif et robuste, tout en aluminium. Facile et rapide d’utilisation, le QR de Logitech, inédit dans toute leur gamme, offre une transmission moteur/volant parfaite, sans risque de pertes ou de déformation sur la durée. L’autre intérêt serait bien évidemment de pouvoir changer de roue en un instant selon le type de jeu utilisé. “Serait”, car malheureusement Logitech ne propose actuellement aucune autre alternative. Là où les concurrents disposent au minimum de volants typés rallye ou F1, aucun écosystème n’a été développé autour du G Pro Racing Wheel, et ce même deux ans après sa sortie. On se dit que le fabricant doit certainement attendre des ventes suffisantes pour développer de nouveaux périphériques, tandis que les potentiels acheteurs attendent plus de possibilités avant d’investir leur argent… le serpent qui se mord la queue, et qui constitue la plus grosse faiblesse d’un produit trop isolé qui pourra amener les consommateurs vers un concurrent disposant de tout un catalogue de volants, shifter, frein à main etc… et pourtant le savoir-faire de Logitech est bien là.
Un volant qui bénéficie de tout le savoir faire de Logitech
En effet, qualité et finition sont là aussi deux qualificatifs indiscutables concernant la roue de 30 centimètres conçue par un Logitech loin d'en être à son coup d'essai. Revêtement en cuir avec surpiqûres apparentes, aluminium brossé ou anodisé en bleu, la face avant du Logitech G Pro Racing Wheel fait la part belle aux matériaux nobles. 11 boutons sont répartis sur le pourtour du volant, de manière à être facilement accessibles avec les pouces. Il est à noter que trois modèles de volants sont disponibles à l’achat, définissant de ce fait la compatibilité souhaitée : PS4/PS5/PC, Xbox One/Series/PC ou uniquement PC. La base quant à elle reste la même pour tout le monde.
Sur notre roue PlayStation, nous retrouvons donc toutes les touches associées à la marque, y compris les boutons Home et Share. La croix directionnelle, située sur la partie gauche, prend la forme d’un petit joystick à 8 positions, discret mais à la fois pratique d’accès. Deux molettes à crans et cliquables viennent compléter la façade. En plus de permettre un réglage de la base à la volée, elles offrent également des raccourcis parfaits pour y mapper certaines options de votre jeu comme la balance des freins, le TCS ou l’ABS.
Quatre palettes composent la partie arrière du volant. Les deux supérieures, à capteur magnétique, sont particulièrement satisfaisantes à l’usage, tant dans leur feeling que leur robustesse. Aucun doute à avoir sur le fait qu’elles encaissent sans broncher des milliers de passages de rapports. Enfin, les deux palettes inférieures sont quant à elles des commandes à course dosable, idéales pour l’embrayage d’une F1 ou tout autre engin à boite séquentielle. Énorme plus pour une accessibilité au plus grand nombre, ce type de palette peut aussi servir de commande de frein et d’accélérateur.
De manière générale, la roue du Logitech G Pro Racing Wheel offre une excellente ergonomie, forte des années d’expertise du fabricant dans le domaine. Le toucher est agréable grâce aux matériaux employés, en plus de procurer une sensation de produit haut de gamme, robuste. Si l’on devait absolument chipoter, on pourrait juste pointer du doigt le méplat sur la partie inférieure du volant, pas des plus agréables sur les disciplines à grande amplitude de braquage, comme le drift. Sortir une roue typée rallye serait tellement bien, n’est-ce pas Logitech ?
Un pédalier complet et modulable
Retour du revêtement en plastique pour l'imposant pédalier Pro, mais toujours avec le même souci de finition. Trois pédales en aluminium composent l'ensemble, avec un accélérateur et un embrayage à ressorts interchangeables (fournis par Logitech) selon la résistance souhaitée. Gamme oblige, le frein se voit doté d’un load cell offrant jusqu'à 100kg de charge, pour un feeling et une progressivité optimales. Là aussi, plusieurs tampons en caoutchouc sont livrés de manière à adapter mécaniquement la course et la résistance du piston, tout en sachant qu'une mise au point logicielle est bien sûr possible pour affiner la courbe de freinage avec précision.
La modularité est de mise avec la possibilité de modifier l'espacement entre chaque pédale, le positionnement de leur surface d'appui, voir même de retirer l'embrayage si vous n'en avez pas l'utilité sur votre setup. Il est à noter une fois encore que l'utilisation d'un pédalier à cellule de charge nécessite une installation particulièrement stable en raison de la forte pression exercée, des conditions à l'avantage des possesseurs de cockpit ou wheel stand. Des vis standardisées viennent fixer l'ensemble efficacement, après avoir effectué le branchement usb par le dessous.
Réglages et compatibilité
Nous avons pu nous essayer à tout un panel de jeux, PC comme PlayStation 5. Premier constat : sur la dizaine de titres testés avec le Logitech G Pro Racing Wheel, aucune incompatibilité n'est à signaler. En toute logique les jeux les plus récents utilisent de manière native toutes les fonctionnalités du volant, au bon vouloir des développeurs évidemment. Tous ne sont pas au même niveau, quoi qu'il en soit les réglages à la volée via l'écran intégré à la base permettent de rapidement optimiser le rendu à notre convenance avec par exemple la puissance du FFB, l’angle de rotation, l’amortisseur de direction etc. Une alternative particulièrement pratique pour les joueurs console, qui disposent en général de moins d'options ingame que leurs homologues sur PC. Pour les jeux les plus anciens, sortis avant le périphérique de Logitech, une rétro-compatibilité logicielle est opérée, empruntée au G923. Les données sont “traduites” pour le Racing Wheel, avec un résultat parfois peu adapté au matériel, le G923 étant un modèle milieu de gamme bien loin des caractéristiques techniques de son grand frère. Mais ça fonctionne, et c'est bien là le principal.
Parmi les différentes options intégrées au G Pro Racing Wheel, une est exclusive à Logitech : le TrueForce. Défini comme “un retour de force HD” par le fabricant, il transforme les informations audio d'un jeu en vibrations haptiques. Cependant grosse mise en garde, le TrueForce peut être capable du meilleur comme du pire. Bien implémenté, comme sur le récent F1 24, il permet de ressentir de très bonnes sensations sur les vibreurs en bord de piste. En revanche sur d'autres jeux, il peut très rapidement rendre une expérience brouillonne, avec des vibrations excessives venant camoufler les véritables informations vitales nécessaires au pilotage. Je ne peux que vous conseiller de désactiver la fonctionnalité dans un premier temps, puis de l’augmenter petit à petit jusqu'à trouver votre idéal… ou pas.
Le porte étendard de la gamme Logitech, mais à quel prix ?
Depuis sa sortie, le bundle complet du Logitech G Pro Racing Wheel est disponible au prix de 1488€ sur le site du fabricant. Un tarif qui peut paraître élevé pour un non initié, mais qui place le périphérique dans une moyenne comparable à la concurrence, à technologie identique. Un constat d'autant plus intéressant au moment de la publication de ce test, puisque Logitech profite des soldes pour afficher un tarif de 1264,80€ pour l'achat de l'ensemble volant/base/pédalier.
