Nous n'aurons pas eu besoin d'attendre très longtemps pour que NCsoft laisse tomber son NDA ridicule concernant Aion. Les langues peuvent donc se délier (enfin surtout les doigts) et discuter à loisir de ce MMO orienté PvP (joueurs contre joueurs). Même si pour le moment, nous n'avons vraiment vu que le début du haut de l'extrémité de la partie émergée de l'iceberg !
Un MMO se compose d'une multitude d'éléments. Qu'un seul soit raté et c'est l'ensemble qui en souffre. Il est donc hors de question de juger Aion actuellement. Ces impressions concernent uniquement un fragment du titre. Avec une bêta limitée dans le temps et à 20 niveaux, le but avoué est de régler, de peaufiner les zones de départ. Du reste, la bêta du week-end prochain sera limitée à 10 niveaux pour forcer tout le monde à tout essayer dans ces zones. Le titre étant disponible en Corée et en Chine depuis plusieurs mois, le réglage concerne surtout la traduction et les premières heures de jeu, histoire d'être certain d'accrocher les joueurs. Le reste, nos amis asiatiques s'en chargent déjà. Pendant que nous apprenons à marcher, eux font la guerre à 200 contre 200 dans les cieux.
L'enfer du choix
Au début, il va falloir choisir sa race. Une tâche facile durant la bêta vu qu'on est forcé de prendre Asmodiens ou Elyséens selon les désirs du développeur. Les Asmodiens (Asmodians en anglais) sont censés être les "méchants" (look gothique pas content, ailes noires) et les Elyséens (Elyos en anglais) sont les gentils aux ailes blanches immaculées et aux têtes à claques. Je simplifie éhontément, le background est bien plus riche que ça et vous pouvez le lire en français ! La création du personnage laisse bien plus de libertés que dans la plupart de titres du genre. Visages, variations, réglages de détails en finesse, des dizaines de coiffures : il y a largement de quoi faire. Du clone de Zangief à la fée clochette, le choix est large pour un MMO fantasy, mais ça reste un MMO fantasy. Allergiques au genre, vous êtes prévenus...
BEP épée à deux mains
Vient ensuite la décision la plus compliquée, la classe de votre personnage. Contrairement à la mode actuelle des jobs interchangeables, Aion offre des classes très marquées : ceux qui font bobo (en mêlée ou à distance), ceux qui soignent et ceux qui encaissent. Oubliez les classes hybrides, elles n'existent pas. Au niveau 1, vous choisirez une des quatre branches (Guerrier, Mage, Prêtre ou Éclaireur), pour vous spécialiser au niveau 10 : une quête vous offrira alors le choix cornélien ultime entre deux classes "filles" de votre choix initial (Templier ou Gladiateur pour un guerrier par exemple). Cela nous donne un MMO avec 8 classes : Templier, Gladiateur, Rôdeur, Assassin, Clerc, Aede, Spiritualiste et Sorcier. Leurs descriptions sont sur le site officiel.
Oh, des rats ?
Aion essaye d'esquiver l'écueil classique des MMO ("vous êtes un héros mais allez tuer 10000 lapins d'abord hein !") par une mise en scène et un scénario qui expliquent que vous étiez un grand général et que, manque de chance, suite à un combat, vous avez perdu la mémoire. Il va falloir tout réapprendre ! Allez donc buter des lapins, du coup... Bref, même si les quêtes sont relativement intéressantes, parsemées de petites cinématiques utilisant le moteur du jeu, c'est la même rengaine : il va falloir ramer pendant 50 niveaux avant d'être un guerrier accompli. Mais oubliez vos cauchemars de massacre en boucle de monstres façon "vieux" MMO asiatique. Ici, tout passera par les quêtes. Ouf !
Le gameplay se montre plutôt exigeant par rapport à la concurrence, même à bas niveau. Autant apprendre très vite les rotations de sorts et capacités de combat, parce que sinon vous allez en baver. C'est en fait ce qui fait le sel du jeu à bas niveau : il faut rester sur le qui-vive, faire attention à ne pas attirer trop de monstres, sinon c'est la mort assurée. Enfin, ça dépend des joueurs et surtout des classes : à bas niveau, ceux qui savent se soigner sont des dieux, y compris en duel. Pas grave, on se vengera plus tard... Dynamiques et rythmés, les combats semblent réussis, même si certaines classes sont clairement plus difficiles à jouer pour le moment.
Ne pas réinventer la roue
Une fois ce constat établi, l'interface réglée correctement et le personnage en mains, on se retrouve vraiment en terrain connu pour qui à joué à World of Warcraft ou Everquest 2. Les enchaînements sont fluides, les animations très propres et surtout, le moteur 3D impressionne. Grosse distance d'affichage, textures superbes et ça ne rame pas, même en ville, avec une bêta qui attire du monde. Aion se paye même le luxe d'avoir de très bonnes idées, comme le "locator". Pas besoin de chercher sur le Net pour trouver un personnage ou un lieu de quête : les mots en bleu dans le texte de ces dernières sont des liens vers plus d'information et on peut demander à marquer leur emplacement sur la carte. Ultra pratique. Encore plus classe, en ville on sera guidé par un gentil "bidule" scintillant vers les personnages recherchés.
I believe I can flyyy !
Au niveau 10, révolution, l'arrivée des ailes ! On peut voler ! Oui, mais pas partout et pas très longtemps. C'est surtout un gros plus pour varier tout de suite les quêtes (en hauteur, etc.) mais ces tas de plumes ne prennent toute leur importance que plus tard, lors des affrontements en joueurs contre joueurs. Là, vous découvrirez que vos pouvoirs varient en vol, vol qui peut durer autant que vous le désirez dans des zones dédiées à la castagne. Comme tous ceux qui n'ont pas joué sur les serveurs asiatiques, j'ai hâte de voir ça. En tout cas, le feeling est très agréable et offre des vues magnifiques sur les zones environnantes.
Pour le reste, Aion n'innove pas vraiment, mais exploite efficacement des solutions trouvées ailleurs : la mort n'est pas très pénalisante et se contente de vous ramener au dernier point que vous aurez choisi (et payé). Ces statues sont réparties sur la carte, le tout est d'avoir assez de Kinas, la monnaie de ce MMO, pour s'y lier. Autre classique, vous pouvez voler d'un point à un autre sur un chemin prédéfini en passant par des personnages spéciaux ou encore être téléporté pour les distances plus grandes ou en ville. Tout ça contre de l'argent, qui risque d'avoir une place importante dans Aion, tout comme dans Lineage II...
La suite patron !
Pas facile d'être catégorique, mais pour avoir monté un Aede (soigneur, booster d'équipe et combat au corps à corps) niveau 17 et un Templier (tank) niveau 12 pendant la première bêta, j'ai trouvé l'ensemble très bien ficelé, propre et, malgré un classicisme indéniable, l'envie de continuer était là. Musiques fantastiques et réalisation graphique de haut niveau sans être gourmande aident à oublier cette inévitable impression de "déjà vu". L'artisanat a l'air intéressant, mais comme pour le PvP et les affrontements contre les Balaurs, la troisième faction contrôlée par le serveur, il va falloir attendre des semaines avant de pouvoir donner un avis plus définitif. Mais il ne fait aucun doute, vu les mouvements de grosses guildes PvP prévus, qu'Aion va faire très mal à la concurrence à sa sortie. World of Warcraft sera à peine égratigné, mais Warhamer Online et Age of Conan risquent de saigner à mort...
Rendez-vous dès ce week-end pour la bêta côté Asmodiens. Les autres dates semblent déjà fixées. 3 au 5 juillet : bêta fermée, augmentation du niveau maximum coté Asmodien (10+). 17 au 19 juillet : Bêta fermée, Abysse (zone PvP sans restriction de vol). 14 au 17 août : première Open Beta. 19 au 23 août : seconde Open Beta. Notez aussi que Curse et AionSource ont déjà ouvert une armurerie dédiée !