Présenté en profondeur pour la première fois il y a déjà presque un an et demi, passé dans la tourmente à la dissolution de Sierra, puis ressuscité chez Activision, le Prototype des canadiens de Radical Entertainment a fait un sacré bout de chemin. De quoi justifier aisément des impressions mises à jour, puisque nous avons pu jouer à une version diablement plus avancée il y a quelques jours, à Paris.
Si l'histoire, s'articulant autour de l'amnésique Alex Mercer qui se réveille sur une table d'autopsie, avec des pouvoirs étranges, et une conspiration à découvrir, n'a pas changé, on ne peut pas en dire autant du reste. Mais c'est avec un grand "tant mieux" qu'on accueille ces évolutions !
Un passé trouble...
En portant les yeux sur l'écran géant pour y découvrir la dernière version du titre, le lifting est évident. Plus riche, plus détaillé, plus fluide, mieux travaillé à tous points de vue, ce Prototype nous fait oublier nombre de réserves techniques et graphiques qu'on avait pu émettre à notre dernière rencontre, à Majorque l'année dernière. Mais ce n'est pas tout, loin s'en faut. "Le secret avec les jeux open-world, c'est le temps," explique Max Belanger, producteur sur le projet. "Dans la transition de Vivendi à Activision, en ayant plus de temps, on a beaucoup raffiné le gameplay. On a beaucoup mis l'accent sur les contrôles et aussi les missions : c'est l'âme du jeu". Et c'est vrai, manette en mains, Alex est étonnamment véloce et pourtant simple à manier. Un bouton de tranche permet de sprinter, et sauts comme courses contre les murs sont suffisamment automatisés pour se révéler toujours impressionnants, sans pour autant dépouiller le joueur de la sensation qu'il les contrôle. Qu'il s'agisse de planer du haut d'un building comme de fondre sur un tank dans une rue, ou un Hélico dans les airs. Une belle performance.
Côté missions, nous n'avons pu en essayer qu'une, malheureusement ; une simple mission tutorial où un Alex déjà nanti de pouvoirs devait se débarrasser de soldats du Blackwatch (les militaires combattant l'infection de la ville), en guise de flash forward avant le véritable début du jeu. Une autre nous fut présentée (en vidéo ci-dessus), nettement plus complexe : Alex, pas vraiment au mieux de sa forme, avait besoin de l'ADN d'un Hunter (un des mutants) pour la recouvrer. Pour y parvenir, il s'agissait d'abord d'absorber un pilote d'hélico pour s'offrir ses talents, de subtiliser un engin, puis de l'utiliser pour détruire des tourelles réparties en ville qui détectent la présence du Virus. Ensuite, à l'arrivée du Hunter, le mettre KO avec l'hélico, puis lui injecter le contenu d'une seringue... laisser ses anticorps réagir, et enfin l'absorber pour les récupérer au passage. Nous jugerons bien sûr de l'inventivité des autres missions quand nous en aurons goûté plus... mais le système narratif en donne déjà clairement envie.
... mais un avenir radieux ?
Les développeurs appellent ce système la "Web of Intrigue" ; la toile des événements qu'Alex va tenter de retisser, grâce à son pouvoir d'absorption des humains. Car non seulement celui-ci lui permet de prendre leur apparence, mais aussi certaines de leurs compétences (comme piloter un hélicoptère, par exemple), ou de leurs souvenirs. Plusieurs missions graviteront donc autour de personnages clés dont les souvenirs seront autant de pièces du puzzle narratif à reconstituer. Si l'essentiel de l'intrigue reste linéaire et chronologiquement ordonnée, il y a aussi 130 autres morceaux d'histoire disponibles aléatoirement et se greffant sur la ligne directrice du récit, tout en restant optionnels. Mais le joueur collectionneur y trouvera aussi l'intérêt de points d'évolution supplémentaires, lesquels sont aussi distribués au fil de l'intrigue principale bien entendu, ainsi qu'un moyen d'obtenir des trophées ou succès. Ces points d'évolution sont un moyen pour Alex de booster ses compétences, de la rapidité à laquelle il se régénère jusqu'à l'impulsion de ses sauts, en passant par toutes sortes d'autres caractéristiques.
En parallèle, certains pouvoirs et certaines capacités ne pourront être obtenus qu'à travers le scénario ou en fouillant les bases du Blackwatch, ou les foyers de mutation, aux quatre coins de la ville. Capacité de transformer ses membres en lames, griffes, masses, ou de s'armurer de la tête au pied, ou encore de lancer des tentacules à la vitesse de l'éclair, empalant dans toutes les directions... Alex deviendra véritablement surpuissant. Mais il aura tout de même besoin d'alliés, parmi lesquels il trouvera sa sœur, Dana. D'autres personnages secondaires importants aideront Alex à découvrir la vérité, contre leur gré ou non... Enfin, Manhattan lui-même constitue pour les développeurs un personnage à part entière. La ville change au fil du récit pour refléter la progression de l'infection et les actions du joueurs au sein de l'histoire.
Prototype a donc fait un bon bout de chemin pendant qu'on avait le dos tourné. Il s'est paré de nouveaux atours plutôt bien venus, mais nous en saurons plus prochainement sur le cœur du jeu, c'est à dire son histoire et la qualité de ses missions, avant qu'il ne sorte sur PS3, Xbox 360 et PC, le 12 juin.