Lors d'un évènement parisien, Electronic Arts nous a convié à une présentation du Parrain 2 effectuée en présence d'Hunter Smith, producteur exécutif de la série. De là à dire qu'il s'agissait d'une offre qu'on ne pouvait pas refuser, il n'y a qu'un pas que j'hésite à franchir, tellement le jeu de mots est honteusement facile. En tout cas, j'y suis allé, et je vous raconte ce que j'y ai vu.
Après un premier volet tout juste correct, qui a néanmoins connu un bon succès public, Electronic Arts remet le couvert en sortant une suite du Parrain moins de deux ans plus tard. Un nouvel opus qui, de toute évidence, met la barre plus haut en termes de gameplay. Cette fois, les développeurs ne se sont pas contentés de pondre un simple jeu d'action où l'on dirige un mafieux dans un environnement ouvert. A présent, il faudra aussi se servir de son cerveau pour devenir le roi de New York. Et ça, c'est la classe.
Scénaristiquement parlant, le jeu ne fait que suivre l'histoire du film dans ses grandes lignes. Et contrairement au chef-d'oeuvre de Coppola qui raconte deux histoires en parallèle, le titre n'aborde ici que la partie se déroulant à la fin des années 50 où un certain Michael Corleone, fraîchement devenu Don, lutte pour conserver les affaires de la famille intacte. Aucune chance donc de voir un quelconque Robert De Niro en jeune immigré italien fraîchement débarqué aux Etats-Unis sous forme de flashback. Un choix que je trouve regrettable puisqu'il s'agit selon moi de ce qui s'est fait de mieux dans toute l'histoire du cinéma. Néanmoins, il ne faut pas bouder notre plaisir, le background de l'histoire principale a déjà largement de quoi nous tenir en haleine, si tant est que les développeurs le suivent correctement.
The King of New York
Alors que dans le précédent volet, on commençait tout en bas de l'échelle, avec l'ambition de gravir les échelons un par un, ici, on est dès le début catapulté bras droit de Michael Corleone. Suite à l'incident à Cuba qui remet en cause les plans de l'ensemble de la pègre, il nous confie la lourde tâche de maintenir la position des Corleone à New York et même de l'étendre (une partie de l'aventure se déroulera aussi à Miami). C'est là qu'intervient toute la partie stratégique qui fait l'originalité du titre. En appuyant sur un simple bouton, on active l'option "Oeil du Don" qui permet d'avoir une vision globale de la ville, des boutiques et immeubles que l'on contrôle, ainsi que ceux des familles rivales. A partir de là, c'est un véritable jeu de management et de stratégie que l'on a devant soi.
Who's the boss ?
Le but du jeu est de recruter des "soldats" afin de former une entière nouvelle organisation qui sera sous vos ordres. Le système hiérarchique est pyramidal. Vous êtes à sa tête en tant que Don, et en dessous, on retrouve les seconds, les capos, puis les simples soldats. Chacun d'entre eux, en plus de savoir se servir de ses poings et d'une arme, possède une spécialité parmi une douzaine possible (explosif, ouverture de coffre, médecin...). Ensuite, il faudra les envoyer à tel ou tel endroit de la carte afin qu'ils prennent possession des divers magasins ou usines qui, stratégiquement, vous permettront d'accroître la main-mise sur la ville et par la même occasion de récupérer de l'argent ou des upgrades statistiques pour vos hommes (par exemple, prendre possession d'une armurerie améliorera la puissance de feu de votre équipe). C'est contre tout attente une partie de gameplay très élaborée, avec un bon nombre de paramètre à prendre en compte, qui demande plus de réflexion qu'on n'aurait pu le penser au départ. Autre exemple : une fois qu'un bâtiment est acquis, il faut être capable de le conserver, et pour cela, il sera indispensable de poster des gardes qui le protègeront des attaques rivales. En gros, comme dans un véritable jeu de stratégie, il faudra un temps d'adaptation avant d'optimiser les actions qui mèneront à la bonne gestion de votre armée.
Don acte
Mais ce n'est pas tout, car Le Parrain 2 garde tout de même un gameplay de jeu d'action très développé. On devra régulièrement mettre les mains dans le cambouis aller soi-même au charbon pour s'octroyer une installation ennemie. Heureusement, on pourra se faire prêter main forte par deux autres soldats que l'on aura pris soin de sélectionner auparavant. Là, vous aurez compris que ça ne donne plus dans la finesse, car on se retrouve alors dans de gros guns fights des familles, exigeants et intenses, dans lesquels on sera amené à se servir d'un arsenal fourni. Cela dit, bien que cette partie du jeu nous ait semblé somme toute classique, les développeurs ont fait des efforts non négligeables pour amener quelques touches de gameplay qui apportent un peu de fraîcheur. On devra par exemple pratiquer... la torture sur certains personnages-clés du scénario, afin de leur extorquer quelque chose, ou plus simplement les forcer à parler. En faisant toutefois attention à ne pas y aller trop fort, autrement, on perdra tout le bénéfice de la chose. Et bien sûr, un mode multijoueurs en ligne a aussi été intégré, mais le producteur n'a pas pu nous dire grand-chose là-dessus, si ce n'est que nos performances dans ce mode seront directement répercutées sur la partie solo par le biais d'amélioration des statistiques et capacités de nos hommes.
Le meilleur des deux mondes ?
Au final, on ressort de cette présentation avec l'impression d'avoir vu un titre franchement pas bluffant d'un point de vue technique, ni même dans les animations ou dans la modélisation des décors. En revanche, on retrouve une véritable profondeur de gameplay qui a dû demander beaucoup de réflexion aux développeurs pour arriver à ce que tout ce petit univers soit totalement cohérent tout en faisant cohabiter de cette manière l'action et la stratégie. Sur l'unique base de cette présentation, il est hélas impossible de savoir si le bon équilibre à su être trouvé, il faudra attendre le test pour cela. Mais comme le titre sort le 27 février prochain, cela ne saurait trop tarder.