Lorsque le New York Times parle de jeu vidéo, il est souvent intéressant de tendre l'oreille ou d'observer quel éclairage un journal généraliste réserve au jeu vidéo...
Dans un article daté du 21 avril, le quotidien américain met ainsi l'accent sur un étrange phénomène : le ratio consoles vendues/jeux vendus serait plutôt mauvais sur Nintendo Wii ! A ce propos, RaHaN nous le rappelait en janvier dernier, via son article "La Wii n'est pas un El Dorado". En effet si la domination de la Wii sur la PS3 et la Xbox 360 ne fait aucun doute en terme de volume de ventes, en revanche il apparaît que le fameux nouveau (grand) public cher à la Wii serait assez frileux lorsqu'il s'agit d'acheter régulièrement des jeux.
Ainsi, aux USA, la Wii aurait un ratio de 3,7 jeux vendus par an, alors que le ratio PS3 serait de 4,6 jeux/an et de 4,7/an sur Xbox 360. A ce titre, l'article pointe du doigt les habitudes de consommation des casual gamers ayant craqué pour la Wii. Des habitudes qui n'ont rien à voir avec celles du public plus passionné, mieux renseigné, celui des core gamer :
"Ces nouveaux joueurs se contentent souvent des jeux qu'ils ont acheté, la plupart ne cherchant pas au-delà de Wii Sports. Contrairement aux joueurs traditionnels, ils n'ont pas la même ferveur à acheter de nouveaux jeux. Ils n'en ressentent pas le besoin."
Pour toucher ce public, l'article souligne l'importance de marketer ses jeux de manière... différente. Ainsi, contrairement à Nintendo qui a sensiblement réorienté le gros de sa communication sur le grand public, sur la famille, les éditeurs tiers communiqueraient de manière encore trop conventionnelle. Difficile dans ce cas de toucher la masse des possesseurs de Wii, qui ne semble clairement pas constituée de core gamers.
Soyons clairs, même s'il s'agit de chiffres américains, la tendance est là. Intéressant alors de constater que si la Wii a bien su attirer un nouveau public, les convertir en joueurs fidèles, et par conséquent en réels consommateurs du média jeu vidéo, devrait nécessiter encore quelque temps. Le mouvement est donc enclenché, l'ouverture est belle. Aux joueurs et aux éditeurs de maintenant faire en sorte d'intelligemment transformer l'essai. En faisant preuve de curiosité pour les joueurs, de talent communicant pour les éditeurs.
Ayons la foi, avec un objectif à ne jamais perdre de vue : l'ouverture n'en sera que plus belle si elle ne laisse personne sur le bas côté du divertissement jeu vidéo. Hardcore, comme casual... même combat : jouer !