On l'avait vu tourner. Cette fois, on a pu y toucher. Je parle de Call of Juarez The Cartel, le FPS Western moderne d'Ubisoft et Techland. Pad en main, mes confrères et moi nous sommes essayés à la fameuse coop-étition des trois antihéros, et aussi à un peu de multi. Alors, s'est-on associés ou entre-déchirés ?
Il y a un monde de différences entre Ben McCall, le vieux briscard de la police de Los Angeles, qui protège un réseau de prostituées, Kim Evans, la super agent du FBI qui couvre son frérot Gansta, et l'autre couillon de la DEA qui deale presque autant que les mecs qu'ils coffrent, pour refaire ses dettes de jeu. Comment déjà ? Eddie Guerra ! J'oublie toujours son nom... Ils ont aussi quelques petits points communs : ils possèdent tous ce style un peu borderline, mais néanmoins efficace, de régler les problèmes, et ils trouvent tous que Call of Juarez The Cartel est rudement moche (sur Xbox 360 tout du moins), avec des textures qui bavent et de l'aliasing qui affiche plus d'escaliers qu'à une foutue convention d'architectes d'escaliers. Non ça n'existe pas, j'ai vérifié sur Google, mais s'il y en avait une, Call of Juarez aurait le stand vedette !
De LA à Juarez
Bref, ce n'est pas super joli, mais il y a de l'ambiance. La première mission nous a envoyé dans le repaire de cailleras chez qui on devait tabasser quelques mecs et taguer le symbole d'un gang adverse. Évidemment cela a mal tourné, et il a fallu s'enfuir à travers la banlieue de Los Angeles, à coups de shotgun et de fusils mitrailleurs (le quotidien des lieux je crois, non ?). La deuxième démarrait en couloirs dans la ville de Juarez et s'ouvrait à la fin sur un environnement un peu moins linéaire : un marché où il fit bon canarder dans la foule.
Derrière toi ! Un singe à trois têtes !
Avant le début des hostilités, chaque personnage reçoit un ou deux coups de fil de divers contacts pour obtenir des missions supplémentaires. À effectuer sans être grillé par les autres ! Les agendas secrets vous demandent de ramasser des objets (du fric, de la drogue, des preuves...) pour votre compte. Si vous n'êtes pas dans le champ de vision d'un de vos coéquipiers lorsque vous mettez le grappin dessus, c'est dans la poche (littéralement). Les missions proposées par votre corps de métier semblent plus éliminatoires : si vous n'êtes pas le premier sur le coup, c'est raté.
C'est ma fin, ma bataille
Les points gagnés en exécutant ces missions gonflent votre expérience, ce qui entraîne deux choses : un accès plus rapide à de meilleures armes et la possibilité d'enclencher une fin bonus si votre score est assez haut. On me dit qu'il faudra être assidu pour imposer sa fin contre celle des autres ! L'expérience peut aussi être gagnée en prenant vos compagnons sur le fait. Les points qu'ils perdent alors vous reviennent de droit. Enfin, dans le cas d'une partie en solo avec les bots, sachez que ceux-ci n'auront pas d'agenda secret, mais qu'ils chercheront tout de même à percer le vôtre.
Après toi, amigo
Oui bon, c'est rigolo, mais ça ne fait pas un jeu. Il sera donc nécessaire de tester le gameplay général et ces gadgets sur la longueur. J'avoue que c'est rafraîchissant de ne pas être préoccupé que par la mort des mecs en face. Mais est-ce que la compétition ne va pas trop prendre le pas sur la coopération, et freiner l'avancée dans la campagne co-op ? C'est une question d'équilibre... J'ai le sentiment qu'il vaudra mieux se connecter avec des potes ne pratiquant pas trop l'anti-jeu. Si personne ne veut passer devant pour pas se faire mater par les autres, ou si tout le monde s'occupe avant tout de son agenda en laissant crever les autres, ça va pas être super fun.
Gendarmes et voleurs
À part ça, on a pu s'essayer à deux cartes du multi en 3 vs 3 (normalement, c'est du 6 vs 6). L'une des originalités de ces affrontements entre la loi et les gangs, c'est qu'il existe trois objectifs par missions. Il faut en gagner deux au minimum pour remporter la victoire. Côté mécanismes de jeu, on notera le système de partenaire qui permet de combattre en duo avec des bonus. Il suffit de rester proche de son pote pour gagner en résistance, dégâts ou autre. Rien d'obligatoire cela dit, c'est juste pour inciter à un peu de stratégie et de coopération en multi. Call of Juarez : The Cartel proposera huit missions en tout, se déroulant sur des maps utilisant quatre environnements différents. En plus du mode "scénarisé", on y trouvera aussi un Team Deathmatch classique.
Difficile au final de connaître le futur accueil du prochain FPS de Techland, l'expérience du jeu variant sûrement entre le solo et le coop, et encore plus selon les coéquipiers. J'ai surtout peur que cette histoire de Coop-étition ne leur revienne dans les dents. Mais je m'inquiète peut-être pour rien. Call of Juarez The Cartel n'est pas non plus le gros blockbuster des familles, alors ceux qui l'achèteront auront probablement à coeur de "jouer le jeu".