Ça pourrait sembler simple. Il suffirait de dire : Age of Empire Online, c'est la stratégie temps réel typique des « Age of », couplée à de la persistance et des mécanismes de MMO. Le tout avec un modèle Free To Play. Évidemment, le nombre de questions que soulève ce bête état de fait montre bien à quel point ça va être dur d'expliquer ce bordel...
Ages of Empire revient sur nos PC, et cette fois en version Online ! Ce n'est pas vraiment une surprise, ça fait un petit moment qu'on en entend parler. Mais nous, le coup du jeu de stratégie qui fait aussi MMO en version F2P, et tout, et tout, on nous l'a déjà fait, et ça ne s'est jamais très bien terminé. Alors Gas Powered Games, votre nouvel Age of là, je veux bien être gentil, mais faudra que j'y joue avant de me faire une idée... Hein ? Une clé bêta ? Ah merci, j'essaye. Hum. Houla. Ah ouais. Dites c'est costaud votre truc. Ca, plus une présentation presse en bonne et due forme et une interview de Chris Taylor (à venir), OK, j'ai de quoi faire.
Allons nous faire voir chez les Grecs
Notre histoire prend place dans un petit village grec qui résiste encore à... bah, à rien : Age of Empire Online débute assez solo, avec un bourg persistant épinglé sur une carte de la Grèce antique. Quelques bâtiments vous attendent sagement et un donneur de quêtes traîne sur la place principale. Tout au plus, une fenêtre de discussion animée de nombreux messages de vente et d'achat vous rappelle que vous êtes dans un jeu en ligne (ça, et les trolls, bien entendu.) Les premières interactions sont limitées : le bâtiment principal vous propose de faire évoluer divers arbres technologiques (économie, armée, utilitaire), chacun offrant bonus, construction ou unités avancées, mais il faut des points et vous n'en avez pas encore, n00b de niveau 1 que vous êtes. Ici la boutique Microsoft pour les microtransactions. Là, une échoppe impériale où dépenser des points d'Empire. Le reste est décoratif. Autant passer à l'action et cliquer sur le donneur de quêtes.
Oh, un point d'exclamation jaune !
Si vous êtes nul en stratégie, ne prenez point peur, Ages of Empire Online y va trèèèèès doucement. Une fois la quête acceptée, vous la démarrez à partir de la carte générale de Grèce. Se lance alors une partie de STR traditionnelle sur une nouvelle carte, avec votre petite base, vos péons, des ressources disséminées un peu partout (viande, bois, or, pierre), du brouillard de guerre à dévoiler, et bien entendu des ennemis tapis dans l'ombre. Vous récoltez, puis vous construisez bâtiments et unités, dans les limites de ce que votre expérience permet. Chaque mission vous donne un ou deux objectifs (défense, destructions, capture...), et vous pouvez traîner dans le niveau pour récupérer quelques trésors bien gardés par des soldats neutres. Une fois le travail accompli, vous revenez dans votre ville et vous validez la quête, pour en obtenir d'autres et ainsi de suite, découvrant petit à petit un scénario qui vous fera voyager à travers tout le monde connu (c'est-à-dire, pas très loin, à l'époque). Tout cela vous rapporte de l'expérience, et vous montez de niveau rapidement, passant de l'age I à l'age II, puis l'age III au niveau 10 et finalement IV au niveau 20. Il y a quarante niveaux en tout, au boulot !
Plan Local d'Urbanisme
Si les missions en tant que telles semblent assez simples et classiques, c'est au niveau de la gestion de la ville persistante que ça se complique. Parlons d'abord de l'équipement que vous amassez. Vous voyez le matos dans World of Warcraft ? Et bien c'est pareil. Chacune de vos unités ou chaque bâtiment que vous pouvez construire peut être customisé avec quelques pièces d'équipements que vous placerez via une interface spéciale liée à un édifice de votre cité. Vous disposerez aussi de « consommables » utilisables durant les quêtes, comme des invocations de mercenaires, ou des gros bonus de dégâts sur une cible pendant une courte durée... Et enfin vous avez les ressources. Rien à voir avec la viande, le bois, l'or et la pierre exploités en mission. Il s'agit cette fois de planche de pin, de cuivre, de bloc de granite, de peaux, de parchemins, d'outils... il y en a des tonnes ! Et c'est avec cela que vous allez ériger divers ouvrages fort utiles (et d'autres moins).
C'est une maison bleue...
Petit conseil d'ami : avec votre matériel de départ, sortez de terre un ou deux entrepôts pour agrandir votre inventaire de base, sinon, vous allez vite déborder ! Comme seul permis de construire, il faudra acheter un plan et posséder les ressources nécessaires. Ça douille pas mal. Et souvent, il vous en manque une, ce qui explique le marchandage frénétique dans la fenêtre de conversation. Très vite vous allez multiplier les magasins, pour y dépenser votre fric aussitôt. La tentation est grande de dilapider sa maigre fortune en arbres décoratifs, en statues, en maisonnettes... Mais il y a plus important : des lieux de récolte, une ferme ou une fonderie, par exemple, qui créeront des packs de 100 unités d'une ressource spécifique, le tout automatiquement et au rythme d'une toutes les vingt minutes, que vous soyez en ligne ou hors ligne. Ensuite viendront les ateliers d'artisanat dédiés à un domaine (les archers, l'infanterie, les armes de siège, etc.) d'où sortiront des beaux objets pour vos troupes, pour peu que vous ayez les recettes adéquates. Et tant qu'à faire, une arène pour lancer les quêtes Joueurs vs Joueurs.
Le jeu à la carte
En parlant d'affrontements de joueurs, vous pourrez bien entendu vous en coller plein la tronche entre Grecs ou entre Égyptiens, ou un mix des deux. Car ces deux civilisations seront disponibles au lancement d'Ages of Empire Online. Il y aura aussi du coop pour certaines missions, et puis quelques modes dédiés au jeu multi, comme celui présenté dans le premier Booster pack « Defense of the Crete » : vous et un pote, contre LA HORDE. Marrant. Mais là je sens que vous voulez en savoir plus sur le business model tout d'un coup. Donc... AoE Online est le genre de F2P qui offre une base gratuite comme une énorme démo évolutive et qui propose aux joueurs d'en avoir plus pour pas trop cher, et de manière assez flexible. On parle de prix allant de 5 à 20 dollars pour divers éléments. Pas de montant en euros pour l'instant, mais vous pensez bien que la conversion se fera sûrement à la va-z-y que j't'entube. Au menu : beaucoup de choses cosmétiques pour embellir votre ville. Et croyez-moi : on peut visiter les créations des autres joueurs, j'ai vu des mégapoles hallucinantes. Mais aussi les fameux booster packs comme celui cité plus haut (à n'acheter que si le contenu vous intéresse).
Qui aime bien, paye bien
L'offre la plus intéressante est forcément le gameblog premium premium civilization pack (celle à 20$ je suppose) : du loot épique, l'ajout des conseillers (qui apporte des unités spéciales et des bonus non négligeables), un arbre de technologie largement plus feuillu, plus d'options JcJ, un inventaire deux fois plus grand, plus d'ateliers dans votre ville et les mécanismes d'artisanat dont je vous parlais plus haut, et d'autres avantages. Aaahh bah oui, donc gratuit, mais plutôt 20 dollars alors, si t'aimes vraiment le jeu. Cela dit, ce n'est pas trop cher, vu la masse de contenu accessible. Il y a vraiment de quoi faire ! On aborde Ages of Empire Online en souriant façon « ouais c'est gentil votre truc », et quand tous les éléments sont en place, on a un peu le souffle coupé. Et ce n'est qu'un début, comme nous l'a dit avec enthousiasme Chris Taylor.
Si tout fonctionne, pourquoi pas ?
Voilà le topo : énorme démo jouable gratuitement et pas trop cher pour le jeu vraiment complet qui fait plaisir. Moi ça me va. Des booster packs avec des arcs scénaristiques, des modes de jeu, des civilisations en plus ? OK, tant que Microsoft ne tire pas trop sur la corde. Reste tout de même quelques inconnues et notamment sur le matchmaking via le Games for Windows Live. On nous annonce un système de « True Ranking » permettant aux joueurs de s'affronter selon leur niveau d'expérience dans AoE Online ou selon leur vrai niveau de « skill » (calculé via le classement ?) Gas Powered Games a intérêt à ce que cela fonctionne. Un grand choix d'options dans la création de match et de tournoi sera carrément le bienvenu. Côté commerce en multi, on ne peut qu'attendre et voir si le marché des ressources et des objets tourne correctement sans aberrations. Et d'une manière générale, je ne me plaindrais que d'une sensation de facilité en ce qui concerne le solo, même en ayant essayé un compte niveau 21 lors de la présentation chez Microsoft. Faut voir, après tout, Age of Empire Online propose aussi ses missions en mode Elite...
À part ça, j'ai encore trop écrit pour de simples impressions. Pour ma défense, il y avait beaucoup à expliquer. Si vous êtes un fan de la série Age of, cet opus online devrait carrément vous intéresser, même si vous êtes plus orienté solo ! Et les fans de gestion peuvent s'attendre à un orgasme logistique. Pour le reste, il faut patienter pour en savoir plus, notamment pour l'équilibrage, les vrais prix, etc. Entre le jeu et le business model, une chose est certaine : c'est l'argent qui fait gagner les guerres. Age of Empire Online sortira sur PC cet automne, avec une date plus précise attendue fin mai.