Désolé mes chers amis, le teasing lancé il y a quelques jours par Capcom ne concernait pas la série Breath of Fire. Il s'agit d'une nouvelle licence originale, nommée Dragon's Dogma, que nous avons eu la chance de découvrir sous le soleil de Miami, pour la première fois, lors du Captivate 2011. Et le mieux, c'est qu'on a même pu y jouer ! Impressions...
Quand je parle de chance, il n'est pas seulement ici question de politesse : ce nouvel action-RPG supervisé par M. Kobayashi (Resident Evil 4, Devil May Cry 4) et M. Itsuno (Devil May Cry 3 et 4) s'annonce vraiment prometteur et semble jouir du gabarit suffisant pour permettre à l'éditeur nippon Capcom de damer le pion à certains studios occidentaux, sur le terrain de l'heroïc fantasy... A notre époque où l'on ne cesse de parler du jeu vidéo japonais comme étant moribond, le pari Dragon's Dogma est donc plutôt osé.
Le Japon fait la leçon
Pourquoi tant d'enthousiasme ? Déjà parce que si Dragon's Dogma rappelle immédiatement de par son univers, ses personnages, ses combats, le récent Dragon Age II, il n'a pas comme ce dernier le cul entre deux chaises. Privilégiant sans complexe l'action et peaufinant sa mise en scène, on y combat avec trois équipiers, tout comme Dragon Age (sans pouvoir passer d'un perso à un autre par contre, on incarne exclusivement le protagoniste). La bataille à laquelle j'ai pu me livrer dans Dragon's Dogma était autrement plus épique, plus dynamique et plus immersive que celles du jeu BioWare. Ainsi, vos coéquipiers n'hésiteront pas à attirer votre attention en plein combat, alors qu'ils auront ceinturé un gobelin, pour que vous lui placiez une flèche entre les deux yeux (au gobelin, pas à votre pote). De la même manière, alors que nous affrontions un impressionnant griffon, mes coéquipiers m'interpellaient pour me faire la courte échelle et donc me hisser en l'air, afin que je m'agrippe à la bestiole mythologique, en vol, histoire de la fataliser avec ma dague ! Un gameplay dynamique et grisant donc, surtout qu'il était possible de s'accrocher à n'importe quelle partie du griffon et que les corps des gobelins terrassés plus tôt ne disparaissaient pas du champ de bataille et pouvait être saisis, portés sur l'épaule ou balancés à n'importe quel moment. Si pour l'instant, cette possibilité était un peu accessoire, aucun doute qu'elle aura son utilité à l'avenir. Elle procure déjà une bonne sensation de réalisme et donc d'immersion. Et puis, on s'imagine déjà des bestioles autrement plus grandes que ce déjà féroce griffon...
Open world et réaliste, un projet d'ambition
Souvent considérée comme étant un des points noirs des productions nippones récentes, l'animation de ce Dragon's Dogma, un titre soutenu par le MT Frameworks, est vraiment de bonne facture, comme nous l'ont prouvé les mouvements de notre personnage comme ceux du redoutable griffon. Graphiquement l'ensemble rappelle Lost Planet 2 (en terme de qualité graphique, et non pas d'aspect évidemment) et se veut très réaliste, mais pas seulement dans sa réalisation. Ainsi, si le territoire où nous avons pu défaire le griffon et la bande de gobelins était une grande plaine, laissant deviner des étendues bien plus vastes et d'où l'on pouvait apercevoir au loin des montagnes (on nous promet un monde ouvert). Nous avons aussi eu un tout petit aperçu de la principale ville (et donc la plus grande) de Dragon's Dogma, qui devrait être peuplée par deux cents PNJ, tous intégralement doublés. Si je vous parlais de réalisme autrement présent que dans l'aspect graphique du titre par exemple, c'est que dans cette ville médiévale, une fois la nuit tombée, il n'y a pas de lampadaires pour éclairer votre chemin et les quelques sources de lumière sont rares. Ainsi, c'est lanterne à la ceinture que l'on devra se déplacer dans ces ruelles mal famées où les attaques de brigands seront de fait, assez imprévisibles... Un cycle jour-nuit basé sur des journées complètes ayant également cours, il faudra composer avec les occupations de chacun.
Des fondamentaux éprouvés...
C'est également dans les villes que vous pourrez recruter vos compagnons, à qui vous pourrez donner des ordres simples en combat, via la croix de votre manette, du genre "aide-moi" ou "fonce". Si je ne m'abuse, mes acolytes en combat semblaient tous humains et faisaient partie d'une des trois classes présentes dans le jeu : Rôdeur, Guerrier ou Mage. Je ne vais pas vous réapprendre vos classiques, le Rôdeur (le héros fait partie de cette caste) tire à l'arc et manie la dague, le Guerrier fonce dans le tas et surine à foison, le Mage soigne, lance du feu, de la glace, etc. Un distinguo cependant avec les canons de ce type de jeu : durant les combats, on n'utilise pas de MP, ce qui facilite évidemment les choses, un nouveau sort pouvant être lancé après un court laps de récupération. L'équipement sera partie intégrante dans la progression de votre personnage et il devrait y avoir un système de level-up classique même si il n'est pas encore très clair pour le moment. Rien n'a également été confirmé concernant du jeu en ligne, en multi, mais force est de constater que le titre s'y prêterait à merveille !
... et des détails qui font tout le reste !
Comme je vous le détaillais plus tôt avec les actions spontanées de vos comparses lors des combats où le port de votre lanterne, en ville, la nuit, Dragon's Dogma séduit avec toutes ces petites idées ingénieuses qui lui confèrent une véritable identité. Dans ce monde ouvert, on nous a également indiqué une manière assez amusante de choisir ou pas une mission. Ainsi, dans certaines plaines où il vous sera possible de voir très loin, vous pourrez apercevoir la silhouette d'un monstre en train de détruire un village. A vous de décider si vous irez prêter main forte aux bouseux du coin, où si comme un chien de citadin, vous passerez votre chemin sans mot dire ! Désormais, s'il l'on a envie d'en voir plus, de s'y essayer de nouveau, on meurt surtout d'envie de savoir si la narration sera à la hauteur de l'aventure de ce Dragon's Dogma. On sait vaguement que le héros va devoir obéir à un dragon qui lui aurait volé son coeur (littéralement, il ne s'agit pas d'une histoire d'amour) et le trailer dévoilé durant la présentation du jeu laissait entrevoir une jolie galerie de personnages, comme un roi à l'allure noble, un petit bouffon inquiétant ou des monstres impressionnants, telle une hydre bien vivace ! L'intrigue principale du jeu devrait tenir sur une trentaine d'heures, sans les quêtes annexes, si j'en crois mes sources super secrètes... Pas de mystère sur les plateformes par contre, Dragon's Dogma arrivera à l'horizon 2012, sur Xbox 360 et PlayStation 3 (version sur laquelle j'ai pu jouer à la démo, et qui contrairement à version 360 présentée en conférence, semblait souffir un peu plus d'aliasing... C'est courant me direz-vous).
La veille de la conférence Dragon's Dogma, alors tenue secrète, j'avais parié un verre de vin à la main, à qui voulait bien l'entendre, que Capcom nous dévoilerait un Resident Evil 6 ou peut-être même un Rival Schools (bon, ça c'était du bluff, pour tester les réactions...). Finalement, la surprise s'est révélée être Dragon's Dogma et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est en rien regrettable ! Techniquement et esthétiquement réussi, Dragon's Dogma pourrait bien, par les nombreuses idées de gameplay rafraîchissantes qu'il apporte au genre Médiéval Fantastique, insuffler quelque chose d'original. Un renouveau qui viendrait donc de l'Est, du Japon, comme un pied de nez à l'Occident habituellement dépositaire du genre. On attendra tout de même de voir ce qu'il en est de l'intrigue et de la réelle ambition de ce monde ouvert avant de crier victoire mais une chose est sûre : il nous tarde de revoir Dragon's Dogma !