"Démesure" ; c'est bien le mot qui m'est venu à l'esprit après la présentation de Asura's Wrath qui nous a permis de découvrir un nouveau trailer et une scène de jeu live. Pour tout vous dire, je me suis sincèrement demandé durant les premières minutes de l'exposé, si le Japon tenait en quelque sorte son God of War. Quelques réserves sont de mise au vu de ce qui nous a été présenté pour déjà oser un tel comparatif, mais Asura's Wrath possède un potentiel certain.
Tout commence avec un doigt, mais dans le cas d'Asura's Wrath, il ne s'agit pas d'y aller en douceur. Dans le genre introduction efficace (NdRaHaN : stop, n'en jette plus !), les génies mentaux de CyberConnect2 ont fait fort : Asura, dès le début du trailer présenté, se prend un gros doigt. Une phalange titanesque de la taille d'un continent que notre furieux personnage reçoit sur le coin de la tronche. Et si je peux être précis sur l'échelle de ce doigt, c'est parce qu'il vient tout droit du cosmos : il appartient à une sorte de Galactus aux airs de divinité asiatique qui, trois fois plus grand que la planète Terre (si tant est que c'est bien elle), n'a donc besoin que de son surpuissant index pour fataliser la couche d'ozone. Mais le féroce Asura a aussi des arguments à faire valoir...
Shiyoken vs Giga Ouade !
Apéritif sympathique, ce trailer était en fait une partie du gameplay live qui nous fut présenté par la suite. Et si les deux choses ne dénotent pas, c'est que l'action d'Asura's Wrath est totalement mise en scène, comme un film, un anime, tout à fait à la manière de certaines phases de God of War III. Ainsi, face au poids du doigt, Asura déploie sa triple paire de bras pour parer au choc, un de ses surpuissants pouvoirs qui n'est pas sans rappeler ce bon vieux Ten Shin Han (Dragon Ball). Encore une fois, l'esthétique du jeu et le design général des personnages sont totalement inspirés de la mythologie asiatique, en particulier indienne et thaïlandaise, sans pour autant, contrairement à God of War, utiliser des divinités issues de panthéons humains. Mais avant d'aller frimer dans le vide spatial, le gros Dieu occupait un espace plus raisonnable, environ celui d'un bon grand building. C'est alors qu'il arborrait cette forme que nous avons pu avoir un réel aperçu du gameplay d'Asura's Wrath.
Aussi farouche qu'un certain Spartiate ?
Toujours comme dans God of War, le combat contre ce boss (qu'on nous dit être un des tout premiers, ça promet) s'effectue en deux phases : celle complètement scriptée où il suffira de réussir une série de QTE ou de matraquer une touche donnée, et celle où, en vue de dos avec la caméra légèrement en contre-plongée (ce qui a pour avantage de rendre le perso plus impressionnant), on tape et surtout on balance des boules d'énergie à la DBZ. L'ensemble est évidemment spectaculaire, bénéficiant d'une mise en scène furieuse et impressionnante, mais le contre-coup de cela, c'est bien entendu le peu de liberté d'action qui est laissée au joueur.
On n'en est pas à basculer dans le film interactif, mais force est de constater que les phases scriptées prenaient le pas sur les plus "libres" dans cette confrontation. Le contraste entre les deux se remarque d'autant plus que les phases où l'on canarde donc le gros porc d'en face, à coup de vagues déferlantes, manquent d'effets, d'éclat, là où par exemple avec Kratos, le feu des chaînes spartiates éblouit. On tique aussi un peu de la présence d'un viseur et d'une barre de vie plutôt disgracieux, l'un comme l'autre. Je ne suis pas de ceux qui pensent que les écrans doivent être nus de toute interface mais cette dernière mériterait au moins d'être un poil plus stylisée. Mais pas d'inquiétudes outre mesure globalement, la transition technique est parfaite entre phases scriptées et phases à la troisième personne, l'ensemble vraiment impressionnant, encore une fois, comme l'ascension du Mont Olympe au début de GoW 3. Bref, le tout tuait quand même pas mal la tronche...
Vous voyez comme je fais tiep : je n'ai pas arrêté de dresser un comparatif avec la troisième aventure de Kratos alors que je prenais des (petites) pincettes au début de ces impressions. Que voulez-vous, ce que nous avons vu moi et mes confrères journalistes du monde entier marque quand même les esprits : des persos techno-mytho-WTF qui se tabassent à la manière de DBZ, une réalisation au top et une mise en scène qui déboîte. Cependant, et ce sera le gros bémol de ces impressions, il est facile de se laisser emporter par la côté massif de la chose, et d'oublier que ce qui a été montré en terme de gameplay à la troisième personne était assez sommaire. Si le jeu ne s'étoffe pas en lorgnant du côté de l'aventure, il pourrait être vite répétitif. Comme il sort en 2012, on va laisser le bénéfice du doute à Capcom et de toute manière, d'ici là, RaHaN et JulienC, ces playboys de l'impossible, auront l'occasion de prendre la température d'Asura (NdRaHaN avec un doigt) à l'E3... Les veinards !