Lorsque j'ai entendu parler pour la première fois de Dissidia, je me suis demandé si ce n'était pas un peu n'importe quoi. Mélanger les personnages emblématiques des épisodes de Final Fantasy dans un jeu de combat, mâtiné de notions de jeu de rôle, sentait le projet fan service à plein nez. A tel point d'ailleurs que j'en ai même zappé le titre lors de sa sortie. J'avais mieux à jouer, me disais-je. Erreur, mon bon Monsieur ! Depuis, j'ai acheté mon Dissidia en occaz et j'ai eu la chance de pouvoir jouer à sa suite, Dissidia 012 Final Fantasy (que l'on nommera Duodecim) au Japon, il y a quelques jours. Croyez-le ou non, je n'attends désormais qu'une chose sur PSP (à l'exception de The 3rd Birthday peut-être...), que la suite de ce cross-over de luxe soit disponible !
Avant toute chose, entendons-nous sur les bases de Dissidia. C'est un melting pot fan service entièrement voulu et assumé par Square Enix. Alors si vous n'adhérez pas, inutile de poursuivre car c'est le concept même du titre. Maintenant que les choses sont claires, lançons-nous dans le système de jeu qui s'avère un rien déconcertant de prime abord, pour les habitués des jeux de baston.
Braves et courageux
Dissidia repose sur un système unique de bravoure et de points de vie. Le joueur dispose d'attaques faisant baisser les points de bravoure et d'assauts entamant la santé. Plus vous dégommez la bravoure de votre ennemi, avec les bons coups, plus vous gagnez de bravoure de votre côté, ce qui a pour effet de rendre vos dégâts plus élevés. Lorsque votre challenger n'a plus de bravoure, il passe dans un état de syncope et vous ramassez de la bravoure supplémentaire au passage. Il ne reste plus, alors, qu'à frapper avec des attaques entamant les points de vie pour en finir rapidement puisque votre adversaire est nettement plus vulnérable sans points de bravoure. Voilà, vous connaissez désormais les bases du jeu. Mais attention, Dissidia propose, en plus, de nombreuses subtilités : des contres, un mode EX pour booster les attaques et profiter de bonus, des furies, un système de fuite, d'esquives, de déplacements spéciaux dans les décors, etc. Bref, sans rentrer dans les détails, sachez qu'il y a là de quoi s'amuser avec un minimum de profondeur, sans pour autant marcher sur les plates-bandes des ténors du genre que sont Street Fighter, The King of Fighter, Tekken, BlazBlue et consorts tant Dissidia est différent des autres jeux de combat.
La baston façon Square Enix
Finalement, il s'agit plus de maîtriser l'espace (notez d'ailleurs que les décors sont vastes et qu'un système de cible permet de se diriger vers son objectif) que d'enchaîner votre adversaire puisque les combos (direction + un bouton) se font assez facilement ici. Vous l'aurez compris, Dissidia est un jeu de combat très particulier... Bien entendu, un aspect jeu de rôle se mêle à tout cela afin que vous puissiez augmenter les statistiques de vos avatars préférés tels que Squall (FF VIII), Tidus (FF X), Cloud (FF VII), Cécil (FF IV), Bartz (FF V) ou encore Terra (FF VI). Là encore, je ne rentrerai pas dans les détails mais sachez que ce sont plus les statistiques et les armures de votre héros qui faisaient la différence dans le premier volet, que vous ayez du talent ou non. Malheureusement, le titre n'était pas exempt de défauts. Pour exemple, un léger problème d'équilibrage en ce qui concerne les furies et les personnages en a dérangé plus d'un. Rien de bien dramatique, néanmoins, mais cela fut suffisant pour créer la frustration chez certains joueurs. Heureusement, d'après ce que nous avons pu voir, Square Enix semble avoir tenté de résoudre ces problèmes dans Duodecim.
Un chaos cosmique
"Chaos et Cosmos sont deux dieux qui se livrent une guerre sans merci. Pour combattre, ces derniers font appel aux héros des épisodes de Final Fantasy"... Un scénario un peu pauvre mais qui suffira pour se jeter dans la bataille. Alors que le premier Dissidia vous permettait d'incarner les héros de Cosmos (comprenez les gentils), Duodecim ajoute désormais une histoire pour chacun des gros méchants. Ainsi, on pourra suivre les aventures de Sephiroth (FF VII), Kuja (FF IX), Ultimécia (FF VIII) Kefka (FF VI) dans un mode Histoire dédié. En espérant, bien sûr, que les cinématiques qui rythment l'aventure seront meilleures que celles du premier opus, pour la plupart somnolentes. Notez aussi que de nouveaux héros seront de la partie dans Duodecim : Lightning (FF XIII), Cain (FF IV), Tifa (FF VII), Vaan (FF XII), Laguna (FF VIII) et bien d'autres. Le casting s'étoffe donc et offre plus de possibilité avec les histoires des personnages du dieu Chaos.
Combat Fantasy
Dissidia est donc un titre de fight assez spécial qui joue essentiellement sur l'espace et le charisme de ses personnages pour séduire. Néanmoins, le système de combat est bien plus subtil qu'il n'y paraît et fonctionne plutôt bien. Certaines arènes, malgré leur pauvreté graphique (à l'opposé des superbes personnages tous parfaitement modélisés dans le détail), sont bien construites et permettent de monter de véritables stratégies durant la bataille. Duodecim ajoute, d'ailleurs, la possibilité de profiter d'un striker. Il s'agit d'un personnage additionnel qui intervient temporairement dans le combat, et à votre demande, pour parfaire un enchaînement ou vous défendre. Voilà qui augmente, là encore, la dimension tactique puisque cet intervenant peut aussi bien agir près de vous qu'au loin, lorsque l'adversaire s'y attend le moins par exemple. Vous aurez aussi compris que Dissidia joue sur la distance avec la magie et qu'il ne s'agit donc pas seulement de frapper avec ses armes. D'où la notion particulièrement importante de maitrise de l'espace. Il faut constamment exploiter les éléments disposés dans les lieux pour surprendre, et ceci même si toutes les arènes ne profitent pas des mêmes qualités en terme d'architecture. Durant nos parties de Duodecim, l'équilibrage nous a néanmoins semblé bien meilleur et l'arrivée des personnages striker dans les combats offrent plus de solutions pour se sortir d'un mauvais pas par exemple.
EXemple !
Comme si tous ces éléments ne suffisaient pas, le système de combat de Duodecim gagne aussi en profondeur. Le système EX, une jauge qui une fois remplie, permet de profiter de pouvoirs étendus et de bonus spéciaux, s'étoffe avec l'arrivée des EX Break et de l'EX Revenge. Le premier se produit quand votre striker frappe un adversaire lorsqu'il est en EX mode. Votre opposant perd alors les bonus de l'EX. La gestion du striker prend dès lors tout son sens et devient véritablement déterminante. Le EX Revenge est un nouveau système de contre. Dans le premier Dissidia, utiliser la jauge EX pour passer en EX mode permettait de repousser un adversaire au loin. Désormais, déclencher le EX mode lorsque vous subissez des assauts ralentit temporairement l'action, de manière à ce que vous puissiez reprendre l'ascendant sur votre ennemi. Ces évolutions rendent Dissidia bien plus fin que son ainé. Enfin, sachez que l'on peut contrer un striker lorsqu'il vient d'apparaitre. Ainsi, ce dernier ne peut plus être invoqué pendant un certain temps. Intéressant, non ?
Dissidia 012 Final Fantasy s'annonce, donc, comme très prometteur et devrait, au pire, contenter les fans du premier volet grâce à son système de combat plus étoffé et à l'arrivée de nouveaux personnages fan service mais néanmoins bienvenus. Bien entendu, il proposera aussi une aventure solo encore plus profonde. Déjà que le premier Dissidia était d'une richesse étonnante en solitaire, cette suite devrait faire encore mieux et assurer de nombreuses heures de jeu. Espérons, maintenant, que le titre saura convaincre un nouveau public afin de prouver à tous qu'il est un excellent jeu de combat dans un genre bien à lui...