Coutumier des produits haut de gamme à destination des joueurs les plus exigeants, Roccat dispose également d'objets plus accessibles qui, évidemment, impliquent de faire quelques concessions. C'est notamment le cas du tout nouveau Magma, un clavier disposant de contacteurs à membrane afin de faire baisser la note, à 60 euros, il est étonnamment peu cher pour un produit « de marque ».
Le Magma fait en réalité partie d'une mise à jour plus large des gammes de Roccat qui, par ailleurs, distribue également le Pyro. Doté de contacteurs mécaniques, ce dernier est davantage perçu comme une version meilleur marché - et moins richement dotée - du fameux Vulkan. Pour le Magma c'est donc un tout autre public qui est visé. Roccat le voit comme un « clavier parfait pour les amateurs de RGB qui recherchent une dimension compétitive ». Si nous avons du mal à percevoir la « dimension compétitive » avec un modèle à membrane, la plaque supérieure semi-transparente associée à un système de 10 LEDs lui assure une esthétique à nul autre pareil. Un moyen de se différencier des nombreux modèles concurrents.
Un design original, mais pas pour tous les goûts
En effet, dès que l'on sort le Magma de son carton, on sent que Roccat a tout mis en oeuvre pour nous faire une proposition différente. Esthétiquement, ce clavier ne ressemble donc à aucun autre. La structure ne semble pas employer de base en métal et le plastique s'invite à tous les niveaux à commencer par cette large bordure noire, épaisse, encadrant une plaque semi-transparente qui, de base, donne l'impression d'un clavier « sur fond blanc ». Les touches en elles-mêmes sont faites du même noir, mais comme la structure du clavier est frameless, elles donnent l'impression de flotter au-dessus de cette plaque.
Bien sûr, tous les goûts sont dans la nature et il ne nous appartient pas de trancher. Reste que si nous apprécions le côté « touches en lévitation » au-dessus de la structure principale, nous estimons que le contraste plaque blanche / pourtour noir n'est pas une réussite. Ce n'est pas d'une élégance folle et ne se marrie finalement pas bien ni avec un PC majoritairement blanc ni avec une configuration plus classique, essentiellement noire. De plus, pour le repose-poignets que Roccat a le bon goût de livrer dans la boîte du Magma, le constructeur a opté pour un produit uniformément noir qui vient, de fait, déséquilibrer l'ensemble.
Sans surprise, le reste du Magma est on ne peut plus classique, Roccat n'avait sans doute pas le budget pour innover à tous les étages. Strictement filaire, son clavier ne dispose que d'un câble « basique » qui reste de bonne longueur (1,8 mètre), mais n'offre pas la souplesse de modèles plus évolués. On regrette aussi que Roccat n'ait pas prévu de « passage » d'un côté ou de l'autre : le câble sort exactement au milieu du clavier. Nous avons déjà évoqué les touches, soulignons maintenant que, bien sûr, le Magma est à la norme AZERTY avec un total de 105 touches : il n'est question d'aucune bande de touches supplémentaires par exemple.
En réalité, Roccat n'intègre aucune commande supplémentaire à son clavier : il fallait rester sous les 60 euros. On se passe de molette multifonction ou de port USB pass-through. En revanche, des raccourcis ont été disposés afin d'offrir les classiques contrôles multimédias. En retournant la bête, on voit que Roccat a disposé six patins antidérapants pour assurer une bonne stabilité à son bébé qui profite aussi de deux larges pieds inclinables : un seul niveau d'inclinaison est toutefois de la partie. Enfin, rien de particulier à signaler quant aux dimensions de ce modèle standard qui, le plastique peut avoir du bon, reste plutôt léger à environ 870 grammes.
Frappe silencieuse, mais un peu molle
Sous les touches du Magma, on voit que Roccat a bien sûr employé des contacteurs à membrane. Bien sûr car 1/ le constructeur n'en fait pas mystère et 2/ il voulait contenir au maximum le prix de son clavier. Second avantage de tels contacteurs en plus de leur tarif : ils sont diablement discrets. Même au plus fort d'une session de saisie au kilomètre, les nuisances sonores sont extrêmement faibles et vous ne risquez pas de déranger vos voisins immédiats, dans le salon ou au bureau. En revanche, il faut accepter un manque certain de réactivité. Malgré de récents progrès, la technologie à membrane n'est justement pas comparable avec les switchs mécaniques à ce niveau-là.
Dans le cas du Magma, cela se réduit par une course relativement courte - nous n'avons toutefois pas les spécificités techniques exactes des contacteurs - et un retour à la position d'origine relativement rapide. Ce ne sera pas suffisant pour les habitués de la saisie à outrance ou pour les joueurs les plus exigeants, mais le plus gros défaut est ailleurs. En effet, dès les premiers instants, on ne peut s'empêcher de ressentir comme une mollesse dans le contact avec les touches. Elles répondent bien, mais leur retour manque de nervosité : ce n'est pas une critique spécifique aux membranes de Roccat, mais ce n'est pas le Magma qui nous fera changer d'avis sur la technologie.
Il convient donc de choisir un tel clavier en connaissance de cause. Les habitués des produits à membrane ne seront pas le moins du monde dépaysés, mais si vous utilisez depuis bien longtemps un clavier à switchs mécaniques, vous aurez toutes les peines du monde à accepter un tel changement. Autre problème qui cette fois est davantage lié aux choix réalisés par Roccat : le rétroéclairage est pour le moins surprenant, pour ne pas dire déroutant, voire pire. Cinq zones couvertes par dix LED se chargent effectivement de diffuser une lumière RVB réglable que l'on peut ajuster sur cinq niveaux de luminosité directement via une combinaison de touches
Pour des réglages plus poussés, c'est logiquement vers Roccat Swarm, le soft que la marque destine à tous ses périphériques de jeu vidéo, qu'il faut se tourner. Hélas, les options de rétroéclairage sont en réalité limitées par le système de cinq zones : cela ne fonctionne pas touche par touche comme sur des modèles concurrents. Plus gênant et là encore c'est une affaire de goût, nous estimons que le choix de faire réagir l'ensemble de la plaque semi-transparente au rétroéclairage est une mauvaise idée. Certes cela donne une touche d'originalité au Magma, mais c'est insupportable sur le long terme : cela n'aide pas à la concentration et c'est beaucoup trop lumineux, même au minimum
Roccat Swarm est également là pour configurer l'intégralité des commandes du clavier et, bon point, on peut effectivement modifier toutes les touches ainsi que leur attribuer une seconde fonction via le Easy-Shift[+]. D'autres options sont de mise afin d'avoir un retour audio de certaines commandes ou d'augmenter / réduire le délai de répétition des touches par exemple. Des profils peuvent évidemment être sauvegardés et nous avons oublié de préciser que tout cela fait partie du plus vaste ensemble AIMO de la marque Roccat : les appareils peuvent alors fonctionner de pair. Le fabricant n'est pas le premier à proposer cela, mais ça reste efficace.
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EN RÉSUMÉ | ||||
UNE TRES BONNE SURPRISE A PETIT PRIX !
En nous proposant un produit à membrane à moins de 60 euros, Roccat ne révolutionne évidemment pas le marché du clavier pour amateurs de jeu vidéo. Pour autant, son modèle est agréable à utiliser avec des touches plutôt réactives et très silencieuses. Bien sûr, les habitués des switchs mécaniques trouveront cette réactivité encore trop faible et regretteront une certaine mollesse au niveau de la frappe. Rien que de très normal finalement. |
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ON A AIMÉ : | ON N'A PAS AIMÉ : | |||||
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FICHE TECHNIQUE : | ||||
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