L'accueil bien tiède auquel a eu droit le Marvel's Avengers de Crystal Dynamics n'a pas calmé les ardeurs de Square Enix, qui s'apprête à invoquer d'autres super héros Marvel. Pas les moins populaires, pas les moins déjantés. Comme l'indiquaient les rumeurs, ce sont bien les Gardiens de la Galaxie qui vont retenter leur chance quatre ans après leur passage chez Telltale Games.
La première intention de Marvel's Guardians of the Galaxy est de nous rassurer. Rassurer ceux qui auraient peur d'un expérience un peu trop portée sur le multijoueur, d'un jeu-service qui ne délivrerait pas l'essentiel d'un bloc et s'éparpillerait dans le temps avec des contenus à acheter. Dans l'exercice de questions/réponses faisant suite à la présentation du jeu en développement chez Eidos Montréal, Jean-François, le game director, se montre catégorique : il s'agira d'un titre solo axé sur le narratif, livré complet et dénué de DLC et microtransactions. Satisfaits ? Attendez : si vous avez un peu d'affection pour la bande du Milano, vous devriez avoir d'autres raison d'aimer ce qui vous attend.
Comme un choix dans un jeu de Peter Quill
Durant la campagne scénarisée, vous n'incarnerez qu'un seul et même personnage : l'humain Peter Quill, dit Star-Lord, auquel on associe désormais la bonne bouille de Chris Pratt, qui le campe dans le Marvel Cinematic Universe. Mais pas de volonté (ni les droits, certainement) de répliquer le cinéma ou les comics. Physique un peu générique et coupe à la mode, le blondinet devrait faire l'affaire, parce que, ne l'oublions pas, il est un gosse des années 80 qui n'écoute que la musique de cette époque, a des propulseurs dans ses godasses, deux blasters, et fait preuve d'une agilité certaine dans ses déplacements comme à l'oral. Le genre de type sympa, qui a des facilités mais ne se prend pas au sérieux, qu'on a volontiers envie d'incarner dans jeu d'action et d'aventure augurant des voyages bien accompagnés sur des planètes colorées.
La séquence que nous avons pu suivre après découverte d'un menu principal représentant chaque membre de l'équipe dans le vaisseau, démarre sur une conversation pas très amusante : l'argent vient à manquer. Rocket Raccoon propose que Gamora vende sa collection de figurines. Celle-ci devient menaçante. Drax part sur tout autre chose. De cette hilarante cacophonie émerge la voix du héros pour, après avoir choisi parmi trois répliques, laisser Groot décider d'un plan à suivre. Dans ce cas précis, "I am Groot" se traduit par "montons une arnaque : allons voir Marguerite Hellbender pour qu'elle m'achète, moi la créature ressemblant à un arbre, vous m'aiderez à m'évader ensuite".
La solution ne plaît guère au raton-laveur humanoïde, que Drax désigne comme le vrai monstre valant quelques deniers. Le dernier vote revient au joueur : la boule de poils caractérielle prendra tous les risques. Le système de choix sera sollicité fréquemment. Une fois arrivé sur la planète où réside Hellbender, un amas de plates-formes rocailleuses habillées d'une herbe jaune et fouetté par un orage violent, d'autres décisions se présentent. Laisser Drax lancer Rocket de l'autre côté d'un précipice pour qu'il active un pont, placer finalement Groot dans une cage -"un affront fait à la démocratie" selon Drax... On nous promet une mécanique de dilemmes et conséquences bien alimentée, pouvant influer un peu sur les défis proposés ou l'action à l'écran. L'arc narratif lui, restera le même. Pour le moment, on sait simplement qu'il sera question d'un pari qui a mal tourné et d'un "ordre qui tente de soumettre la galaxie à ses propres convictions". Plusieurs théories sont possibles. J'en avais une en tête, je ne me souviens plus comment ça s'éKREE. Hum.
Acceptable dans les années 80
L'intention de Marvel's Guardians of the Galaxy est de vous faire devenir Star-Lord, de ne jamais vous donner la sensation que vous êtes seul, de vous laisser croire que vous faites partie des Gardiens. La mécanique de choix y participe. L'ambiance sonore, forcément très pop-rock des années 80, y participe. Les échanges permanents entre tous les membres, avec un ton humoristique qui fait mouche, y participent - et pour le peu que nous avons pu en voir, ça s'annonce très naturel. Et le design global, très chatoyant, y participe. Et lorsqu'il faut rentrer dans le lard de quelques ennemis ? Justement, avec de drôles de cubes de gelée et des quadrupèdes aux trognes de plantes carnivores comme ennemis, on peut déjà voir que la partie TPS s'annonce classique, peut-être un peu raide, mais efficace.
Tout en mouvement, on canarde, on virevolte; on s'envole quelques secondes, et l'on fait appel aux capacités des compagnons via les touches de façade pour étourdir l'opposition. Une jauge de rassemblement remplie, c'est le moment de travailler réellement de concert via une attaque spéciale. Luisant d'un joli rose néon, le héros se met en surplomb, voit les autres tabasser encore plus fort, tandis que le Bad Reputation de Joan Jett and the Blackhearts vient rythmer l'affaire. Et on nous le promet : la B.O. dans laquelle se trouveront Wham!, Pat Benatar ou encore Iron Maiden aura un rôle très important dans l'action. En plus de plaire aux amateurs de bon son qui ont Cobra Kai dans les veines. Restera à en voir plus pour saisir les éventuelles originalités, en termes d'environnements, pouvoirs et boss, notamment, qui permettront au jeu de se démarquer.
Parce qu'il faut bien vendre
Marvel's Guardians of the Galaxy est attendu pour le 26 octobre 2021 sur PS5, PS4, Xbox Series X|S, Xbox One et PC). Avec une date de sortie aussi proche, quoi de plus naturel que de parler précommandes et éditions collector ? Si vous craquez d'avance, un pack de costumes classiques vous attend. Et pour les plus mordus, une Cosmic Deluxe Edition comprenant
- Le jeu
- Un Mini Artbook
- Un Steelbook
- Les costumes Sun-Lord outfit et City-Lord
- The Hits (OST à télécharger)
ON L'ATTEND... COMME BONNIE TYLER ATTEND SON HÉROS
Il y a des news qui donnent le smile, et des jeux aussi. Le fait que Marvel's Guardians of the Galaxy semble avoir soigné son ambiance pour coller à l'esprit de la petite bande et qu'il se présente comme un jeu d'action à la troisième personne solo qui n'a pas l'air affreux et met en avant les personnages est déjà une victoire. Une victoire qu'on voudra célébrer avec des morceaux des années 80 et beaucoup d'humour, ce qu'il nous promet aussi, en plus d'une fidélité à l'univers de Marvel. On demande à en voir plus, mais l'espoir est permis. Réponse avant Halloween.