Au printemps 2020, Square Enix concrétisait enfin le rêve de bien des rôlistes bercés à grand coups de matérias et d'Armes imprenables avec la sortie du premier volet d'un vaste chantier : Final Fantasy VII Remake. Avant de découvrir à quoi ressemblera la suite ouverte des aventures de Cloud & Co., il faut compter avec l'arrivée d'une version Intergrade et ses deux chapitres en forme de pousse-cafés, que nous avons pu humer, à défaut d'y tremper les lèvres.
Sol la si, ré si, si do si sol la si : c'est sur l'air de son propre thème fredonné avec plus ou moins de justesse (bon, plutôt moins), que l'on retrouve enfin la voleuse un temps recherchée morte ou vive par les joueurs de Final Fantasy VII en manque de magies. Pour ceux qui auraient par miracle réussi à passer à côté de la communication menée tambour battant par Square Enix, rappelons que l'EPISODE INTERmission qui la met en scène nous emmènera de nouveau à Midgar, puisque la jeune kunoichi a pour mission de dérober à la Shinra l'une de ces précieuses boules, non sans creuser l'intrigue politico-industrielle de cette épaisse refonte.
La descendance
Preuve de son importance dans la narration, son thème musical est ici décliné à de nombreuses reprises, tantôt mélancolique au piano pour présenter le personnage, en valse à trois temps, en pizzicato lors des phases d'exploration, puis finalement avec une dynamique emportée par les cuivres lorsque vient l'heure de combattre. Tous les prétextes sont bons pour vendre aux mélomanes dépensiers une bande-son de plus, mais il faut reconnaître que sur ce point, cet aperçu s'inscrit dans la droite lignée de Final Fantasy VII Remake, et ravit déjà les esgourdes.
D'abord seule, Yuffie fait preuve d'une dextérité qui tranche avec Cloud et ses comparses, et il est très plaisant de la voir virevolter avec grâce et précision en alternant corps-à-corps et armes de jet. Même lors des phases de grimpette, tout paraît plus simple et fluide. La belle peut même faire usage de ses kunais lors des phases d'exploration pour briser de bien classiques caisses, et y dénicher des items, bien qu'une séquence sur rails nous rappelle le peu passionnant Moggle throw de Final Fantasy XIII-2... Notre guerrière ne manque heureusement pas d'enrichir à son tour la narration de l'univers de Final Fantasy VII, et Square Enix profite de la montée en ville d'une fille de la campagne pour lui faire décocher quelques flèches lorsqu'elle découvre les bas-fonds de Midgar, et le revers de la carte postale.
Le vol du condor
Histoire de justifier un nouveau passage en caisse, Square Enix a également pensé au mini-jeu qui va bien, et c'est donc Fort Condor qui fait l'objet d'une modernisation : il y sera toujours question de voir s'affronter les troupes de deux camps opposés, mais l'arène resserrée permet d'offrir une bien meilleure vision d'ensemble. Les forces et faiblesses de chacun sont d'ailleurs clairement affichées, et à l'instar d'un Fire Emblem ou d'un bête jeu de pierre-feuille-ciseaux, l'arc bat le bouclier, qui bat l'épée, qui bat l'arc.
Yuffie pourra elle aussi profiter des faiblesses de ses adversaires : pour compenser le passage du trio ou duo, la belle peut en effet changer son style de ninjutsu, et exploiter tour-à-tour la foudre, la glace ou le feu, moyennant une simple barre d'ATB. De quoi rendre les affrontements toujours aussi intéressants ? Il faudra pour cela attendre avoir le jeu en main, ce qui pourrait au passage nous permettre de juger sur pièces les promesses de retours haptiques évoquées en mars dernier.
Neko janai desu
Les options tactiques ne sont clairement pas en reste, puisque Yuffie et Sonon Kusakabe pourront entrer en synergie, et ainsi déclencher des attaques combinées, qui permettent de profiter encore un peu plus des feuilles d'érable que la belle laisse tomber derrière, non sans rappeler une version automnale de la déesse Amaterasu. L'astuce semble particulièrement bien fonctionner contre le boss Gigantipede qui nous a été présenté, les deux combattants visant la tête au bon moment pour faire rapidement grimper la barre de stagg. Si cette bataille nous aura bien trop rappelé celui opposant Cloud et Barret à la Sentinelle Scorpion (entre les lasers, les différentes parties à défaire et l'inaccessibilité du boss à certains moments, tout y passe), l'arrivée du père Ramuh fraîchement invoqué permet d'exploiter à fond la faiblesse élémentaire que vous aurez donc deviné tous seuls, comme des grands.
Le Secteur 7 ne se refait décidément pas, et après la quête largement oubliable des trois chatons à rameuter, Yuffie pourra partir à la recherche de sept prospectus, histoire de gonfler une durée de vie que l'on ne peut encore estimer. Le ton se veut pour l'instant bien plus léger que l'aventure principale, en témoignent les chutes et autres maladresses présentes dès l'introduction, et il nous tarde de découvrir à quel point ce supplément parviendra à nous faire patienter quelques mois encore avant de harceler à nouveau le géant du J-RPG pour connaître la suite du calendrier.
ON L'ATTEND... SEREINEMENT !
S'il est fort dommage d'avoir découvert cette séquence de gameplay en anglais, il est encore plus regrettable de ne pas avoir pu poser les mains sur cette version PS5 de Final Fantasy VII Remake Intergrade, tant il nous tarde de découvrir si ce bonus japonisant nous offrira une bonne occasion de replonger dans l'univers en expansion de Final Fantasy VII. Ces deux épisodes nous livreront-ils de nouvelles pistes sur le futur de l'aventure ? Réponse DualSense en main le 10 juin prochain.