Deux démos ont déjà livré un bel aperçu de Bravely Default II, tandis que la team Asano prenait note des critiques afin de façonner un deuxième épisode prétendument digne de ce nom - n'en déplaise à ceux qui apprécieraient l'ironique End Layer (parmi lesquels votre serviteur). Ce dévouement à l'égard des amoureux du J-RPG à la fois traditionnel et moderne semble-t-il porter ses fruits ? Esquisses de réponses à travers nos dernières impressions issues du début de cette grande épopée en perspective...
Nul besoin d'avoir terminé les deux opus 3DS, puisqu'en dépit de son quatuor de héros aux airs familiers et de sa thématique cristalline, Bravely Default II conte une histoire inédite à défaut d'être très originale a priori. Celle-ci commence sur les rivages d'Excillant, un immense continent dont les régions se dévoilent à mesure que les nuages s'estompent sur la carte, au fil de l'avancée. Les objectifs sont clairement indiqués par des flèches, de la même manière que les points d'intérêt dans les villes et les protagonistes susceptibles de confier des quêtes secondaires se signalent par des icônes spécifiques, bien mis en évidence lorsque l'on prend un peu de recul grâce à la vue panoramique. Ainsi les décors mêlant élégamment 2D et 3D se distinguent toujours par leur beauté d'un autre temps, malgré une once de pixellisation involontaire en plan rapproché. Idem pour les musiques à nouveau signées Revo, parfaitement dans le ton avec leur alternance de flûte, d'orchestrations symphoniques et de guitares tantôt acoustiques, tantôt électriques.
Exaltant Excillant
Des variations à l'image des changements de l'atmosphère qui passe rapidement de guillerette à dramatique, soutenue par des doublages en anglais ou en japonais d'excellente facture lors de la majorité des dialogues. Trêve de bavardage, nonobstant l'humour et l'orientation écologique du récit, car l'aventure met l'accent sur l'exploration illustrée par les déplacements dans ces espaces largement plus étendus et escarpés. Si la caméra reste encore trop proche et aérienne pour laisser apercevoir l'horizon, cet angle se révèle pratique dans l'optique de dissimuler des coffres derrière les reliefs et la végétation, que l'on a dorénavant loisir de couper. Cette manoeuvre sert également à lancer les hostilités dans des conditions avantageuses si l'on y débusque des ennemis, désormais visibles et dotés d'une attitude liée à leur niveau relatif. Les plus faibles fuient, ceux d'une force similaire se montrent plus ou moins agressifs, et les plus puissants demeurent immobiles, ce qui permet d'éviter la majorité des combats en courant au besoin.
Des plaies et des Boss
Naturellement basées sur le fameux système de choix entre "Brave" et "Default", déclinaison du sempiternel ATB à l'appui, les confrontations peuvent par conséquent se cumuler en frappant plusieurs adversaires d'un coup. Un enchaînement gratifié de points de compétences bonus, à l'instar des batailles que l'équipe remporte face à des opposants théoriquement supérieurs. Des bestiaux de nettement plus forte stature résident en effet un peu partout, une bonne raison de revenir arpenter les contrées précédemment visitées souvent assorties de missions additionnelles. Alors que l'essentiel des joutes ne pose guère de problèmes, surtout si l'on choisit le niveau facile (modifiable à l'envi), les rencontres avec les Boss constituent un véritable challenge. En plus d'exiger une gestion autrement plus stratégique des tours d'attente ou d'avance qu'autorise la mécanique centrale de la série - agréablement abusive pour du menu fretin - ces affrontements requièrent souvent l'usage d'aptitudes propres à certaines classes, en mesure d'influencer considérablement leur tournure.
Reconversion
Celles déjà présentes telles que les mages blancs et noirs, le moine ou l'incontournable free-lance héritent de nombreuses aptitudes en provenance des crus portables, globalement revues. Néanmoins, la part de compétences conservables lorsque l'on change de classe, toujours soumises à l'obtention d'astérisques, a diminué au regard de ce premier florilège de professions. En outre, les nouveaux s'inspirent sensiblement de certains jobs précédents, le barde s'apparentant à une version plus fourbe quoique moins brillante de l'artiste d'antan. De même, le dompteur rappelle le vampire et le félinomancien, mais contrairement à ces derniers, les pouvoirs octroyés par les monstres capturés sont à usage plus limité, vu qu'ils dépendent en l'occurrence du stock de bestioles attrapées. De là à y voir un équilibrage d'ensemble, ou un lissage en vue d'ajouts plus dévastateurs plus tard... En tout cas moultes évolutions figurent au programme, parmi lesquelles les expéditions maritimes menées (virtuellement) en parallèle, et optionnellement en ligne, sur le modèle de la reconstruction de Norende jadis, sans oublier le très prometteur jeu de cartes...
ON L'ATTEND... BRAVEMENT MAIS SÛREMENT
Si Bravely Default II semble se situer dans la continuité de ses prédécesseurs, il prend ses distances en matière d'exploration et d'équilibrage global de la formule, qui conserve son délicieux parfum d'autrefois. Les érudits du J-RPG risquent donc de succomber à son charme ensorcelant - sans doute pour leur plus grand bonheur - des prédictions à vérifier très bientôt pour le TEST !