Il devait être l'une des surprises de l'Ubisoft Forward de la semaine dernière, mais quelques heures avant la sortie du désert, le remake de Prince of Persia : The Sands of Time avait vu sa mécanique grippée par une vilaine fuite. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la nouvelle plastique de son altesse aura fait couler quelques litres d'encre numérique.
Il n'y a qu'à lire vos commentaires en découvrant les premières images de The Sands of Time Remake pour comprendre que les choix artistiques d'Ubisoft n'ont pas tapé en plein dans le mille, pour rester polis.
Parce que vous n'êtes vraisemblablement pas les seuls à avoir exprimé vos réserves sur la direction artistique de cette résurrection du classique de 2003, le site Mako Reactor a pu s'entretenir avec le réalisateur du titre Pierre Sylvain-Gires et le producteur senior Annu Koul, qui semblent avoir anticipé les critiques, et ont déroulé leur argumentaire, en commençant par mettre un gentil taquet au moteur maison :
Le moteur Anvil est principalement utilisé pour des jeux en monde ouvert. The Sands of Time Remake est un jeu court, linéaire et découpé en niveaux, et il y avait donc de nombreux défis à relever.
Il y avait bien des améliorations graphiques à apporter au jeu original qui a 17 ans, et nous voulions vraiment lui donner un look unique, de par son aspect fantastique. La narration, la quarantaine de niveaux différents que vous devez traverser sont une immersion dans la ville de Bagdad, et ces environnements magiques. Nous avons donc décidé d'opter pour un traitement visuel unique pour que ce jeu se démarque des autres. Ce n'est pas un autre Assassin's Creed, ce n'est pas le même Prince of Persia qu'en 2008. Il doit être unique. Cette magie, ce fantasme se manifeste à travers la saturation, à travers la lumière, donc c'est aussi un défi de redéfinir l'identité visuelle du jeu avec ce remake.
Visiblement peu convaincu par le discours "unique" des développeurs, le journaliste Rishi Alwani n'a pas lâché le morceau, et a poussé le duo dans ses retranchement sémantiques, cherchant à savoir si les équipes d'Ubisoft Pune et Ubisoft Mumbai avaient été contraints de composer avec des limitations :
Non, nous n'avons pas eu de problème de calendrier ou de budget. Chez Ubisoft, la notion de qualité est de la plus haute importance, et c'est quelque chose que nous avons gardé à l'esprit depuis le début. Le projet est en développement depuis deux ans et demi. Nous avons eu jusqu'à 170 personnes qui ont travaillé sur ce projet et sans parler d'autres investissements dans les infrastructures et mis en place pour faire un jeu moderne. Donc non : il n'y a pas eu de réduction du budget ou du calendrier du jeu.
Du coup, nous ne savons toujours pas pourquoi le prince remaké devra composer avec ce look ô combien discutable, et il nous tarde donc de découvrir les subtils éléments de langage qui nous seront servis d'ici la sortie du jeu, prévue pour le 21 janvier 2021 sur PS4, Xbox One et PC, mais aussi sur PS5 et Xbox Series X, S.