Si rien ne vient pour l'instant mettre un véritable terme à cette pratique critiquable du crunch, caractéristique du développement d'un jeu vidéo, à plus forte raison chez les AAA, les langues commencent doucement mais sûrement à se délier pour dénoncer ce mode de fonctionnement qui met les nerfs des petites mains à rude épreuve...
Aujourd'hui, ce ne sont pas d'ex-employés ou leurs compagnes qui prennent la parole pour condamner les récentes déclarations du PDG de CD Projekt RED, Adam Kiciński, qui expliquait il y a quelques jours que ses équipes polonaises allaient bel et bien devoir cruncher comme jamais pour finaliser le très attendu Cyberpunk 2077.
Prévu pour le mois d'avril 2020, le FPS mâtiné de RPG le plus attendu de l'année a très récemment décalé sa sortie au mois de septembre, prolongeant ainsi le labeur intense de la fin du développement de cinq mois supplémentaires. CD Projekt Red avait d'ailleurs expliqué vouloir être "plus humain" avec ses équipes au printemps dernier.
Aujourd'hui, l'International Game Developers Association (IGDA), qui protège depuis 1994 les développeurs, s'est exprimé sur le sujet auprès de nos confrères de Game Daily :
Un studio aussi couronné de succès que CD Projekt RED devrait avoir les moyens de soutenir un développement plus long afin de réduire les périodes de crunch. Bien qu'ils aient déjà déclaré que cette pratique n'était pas obligatoire, la pression exercée par le crunch est très forte, à cause des heures supplémentaires et des injonctions à travailler les soirs et weekends.
L'équilibre entre la vie de famille et le travail est essentiel pour la santé mentale des développeurs, et les studios devraient prendre cette dernière en compte lorsqu'ils décident de décaler la sortie de leurs jeux.
Voilà de quoi contre-balancer de récentes déclarations, notamment celles de Kevin Bruner, co-fondateur et ancien président de Telltale Games, qui estimait que le crunch était "obligatoire" dans le milieu.
L'intervention de l'IGDA ne suffira évidemment pas à elle seule à résoudre le problème, mais il est certain que le sujet est désormais de plus en plus dénoncé publiquement par différents acteurs de l'industrie, ce qui provoque doucement mais sûrement le débat.
Rendez-vous au prochain scandale, que l'on imagine aisément arriver d'ici quelques mois, au doigt mouillé.