Le succès remporté par Nintendo avec ses deux mini-consoles rétro a donné des envies à tous les acteurs du marché du jeu vidéo. Qu'il s'agisse de Sony, de SEGA ou de SNK tout le monde veut sa part du gâteau et en éditeur emblématique d'une période, d'un style, Capcom ne pouvait décemment pas laisser passer sa chance. Mais plutôt que de tenter lui aussi une « mini » qui n'aurait guère eu de sens, c'est un produit « maousse costaud » que le Japonais sort de sa manche... enfin si l'on peut dire vu les 74 cm / 2,6 kg de la bête !
En réalité, ce n'est pas tout à fait Capcom qui a eu l'idée de cette console Home Arcade. Le produit est d'ailleurs intégralement géré par Koch Media qui s'est chargé de la conception, de la fabrication et opère maintenant sa distribution. Capcom a simplement suivi le projet et donné son accord pour l'utilisation de son nom, de ses jeux et de son logo... puisque comme vous pouvez le voir sur les photos, les promoteurs de cette machine ont eu la (bonne ?) idée de se baser sur l'emblématique logo de l'éditeur japonais pour imaginer la forme du produit.
Design et fonctionnalités de base
Nous l'avons dit, si Nintendo, SEGA ou Sony ont opté pour la mini-console, ce n'est absolument pas le cas de cette Capcom Home Arcade. Le carton est imposant et la bête mesure au final 74 centimètres de long pour 22 cm de large et 11 cm de haut. Un encombrement maximal lié à la volonté de Koch Media et de Capcom de proposer deux ensembles de contrôles de sorte que l'on puisse jouer à deux simultanément sans qu'il soit nécessaire d'acheter quoi que ce soit d'autre. Sur le papier, c'est donc plutôt une bonne chose, mais l'engin sera difficile à stocker et ne permet pas de l'emmener aisément chez des amis pour leur montrer « comment que c'était bien les années 90 ».
L'utilisation du logo de Capcom pour définir la forme de la machine ne laisse par ailleurs pas indifférent. Chacun ayant de toute façon déjà une opinion, nous n'épiloguerons pas. En revanche, compte tenu de la place dont disposait Capcom, on ne peut que regretter l'utilisation d'un bloc d'alimentation externe - fourni - qui permet de délivrer les 5V / 2A nécessaires. Heureusement, Koch Media a eu la bonne idée de proposer des câbles de bonne longueur de sorte qu'on ne soit pas prisonnier de contingences matérielles pour profiter des jeux : 2,5 mètres, ça laisse de la marge. Le seul intérêt d'une telle alimentation aurait été de pouvoir directement brancher en USB la console : hélas, cela ne fonctionne qu'avec un nombre restreint de télévisions / moniteurs.
Rien à redire en revanche sur la conception générale de la Capcom Home Arcade. Au sortir du carton, ses 2,6 kg inspirent confiance. Une confiance qui n'est pas démentie par un examen plus poussé : la qualité de fabrication ne laisse entrevoir aucun défaut particulier, les découpes sont parfaites, le plexiglas qui recouvre la machine est de bonne facture et l'ensemble se montre confortable une fois sur les genoux. Notons à ce sujet la présence d'un revêtement « gomme » dont on ne sait pas combien de temps il va résister. Une longévité qui ne devrait en revanche poser aucun problème pour les sticks et les boutons : l'utilisation de composants Sanwa - nous y reviendrons - est un gage de qualité.
Logithèque de qualité, mais limitée
À la manière des autres éditeurs, Capcom / Koch Media ont été pingres côté logithèque : il faut faire avec une sélection de seulement 16 titres... quand on pense aux dizaines de jeux disponibles. Heureusement, la qualité et surtout la variété sont de mise : 1944 : The Loop Master, Alien vs Predator, Armored Warriors, Capcom Sports Club, Captain Commando, Cyberbots: Fullmetal Madness, Darkstalkers: The Night Warriors, Eco Fighters, Final Fight, Ghouls 'n Ghosts, Giga Wing, Street Fighter II': Hyper Fighting, Mega Man: The Power Battle, Progear, Strider et Super Puzzle Fighter II Turbo.
Une sélection qui mêle donc les jeux de combat, les shoot them up, les jeux de plateformes et les beat them up auxquels s'ajoutent quelques "raretés" : un puzzle game et un jeu de sport. Bien sûr, ces titres font bon usage des deux sticks présents sur la console et, plus intéressants encore, ils profitent d'un très bon niveau d'émulation. Le SoC ARM employé sur la carte mère est largement suffisant, mais c'est surtout du côté du logiciel que les choses sont à saluer alors que par le passé, nous avons vu de nombreuses machines peiner côté fluidité par exemple.
Un logiciel qui fait des siennes
Hélas, le logiciel n'est pas exempt de tout reproche sur la Capcom Home Arcade et si l'émulation s'en sort avec les honneurs, c'est l'interface qui, n'ayons pas peur des mots, est nase. Nous ne parlerons pas ici de son esthétique, après tout les goûts et les couleurs, en revanche, que l'icône des options soit difficilement accessible, que les réglages soient peu nombreux ou que le carrousel des jeux soit aussi réactif qu'un escargot asthmatique est simplement impardonnable. Du côté des options, on retrouve bien quelques modes d'affichage pour, par exemple, appliquer un lissage à nos chers pixels, mais l'absence de scanlines fait tâche.
Plus gênant encore, revenir au menu après une partie semble impliquer un reboot complet de la machine... Enfin, c'est en tout cas l'impression laissée par le temps nécessaire pour ensuite revenir au menu principal : plus ou moins 20 secondes, c'est beaucoup trop ! Un reboot indispensable au changement de jeu, mais également à la modification de la moindre option d'affichage ! Une gestion de l'interface très discutable qui, en plus, n'offre aucune fonctionnalité "moderne" si ce n'est - une fois le Wi-Fi configuré - une gestion des meilleurs scores en ligne. Amusant.
Des sticks de référence
Heureusement, une fois la partie lancée, la Capcom Home Arcade est autrement plus convaincante. Nous avons déjà évoqué la bonne qualité de l'émulation, il nous maintenant évoquer l'excellence des composants embarqués. Les sticks Sanwa JLF-TP-8YT constituent des références et leur comportement est absolument irréprochable. Il en va de même pour les boutons Sanwa OBSF qui autorisent des pressions frénétiques sans que leur longévité ne pose un quelconque problème. Que dire d'autre à part que tout cela est réactif, agréable et d'une solidité à toute épreuve.
De fait, on retrouve d'excellentes sensations et les parties à deux ont tôt fait de faire oublier les remarques précédentes. Les critiques resurgiront dès lors qu'il faudra changer de jeu, mais pendant que l'on s'écharpe sur Street Fighter II ou que l'on collabore sur Final Fight, c'est un peu comme si on revenait 25 ans en arrière. Notons pour les puristes que Koch Media a opté pour des octogonal gates pour les sticks : cela réjouira certains joueurs et en décevra d'autres. Plus important et plus regrettable surtout, impossible de profiter de la qualité de ces contrôles sur son PC : malgré la présence d'un port USB, brancher la Capcom Home Arcade sur un ordinateur ne donne rien. Ne serait-il pas possible de mettre à jour la machine pour que cela devienne possible et ajouter un atout supplémentaire à la bête M. Koch Media ?
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EN RÉSUMÉ | ||||
UNE QUALITÉ DE FINITION QUI A UN PRIX Beaucoup trop chère (plus de 200 euros), la Capcom Home Arcade souffre de défauts inacceptables pour une machine aussi onéreuse. On pense bien sûr à cette interface complètement loupée qui contraint les joueurs à rester le plus longtemps possible sur le même jeu. On pense aussi à cette logithèque de seulement 16 titres, heureusement fort bien choisis. Reste que la qualité des contrôles et le bonheur de pouvoir jouer à deux sur le même canapé sont à même de faire oublier ces menus soucis... à condition d'être assez fortuné. |
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ON A AIMÉ : | ON N'A PAS AIMÉ : | |||||
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FICHE TECHNIQUE : | ||||