Dévoilé aux yeux du monde en mars dernier le service de streaming de Google baptisé STADIA a profité de l'E3 2019 pour se laisser enfin approcher par notre équipe de vaillants reporters. N'écoutant que leur courage, ils ont bravé la chaleur californienne pour prendre en main la bête. Alors, la révolution est-elle en marche ? Rien n'est mois sûr...
C'est à l'arrière d'une boutique résolument rétro que Google nous avait donné rendez-vous pour découvrir en chair et en câbles la Stadia, qui avait un temps laissé les prédicateurs un tantinet opportunistes jurer que rien ne serait plus pareil. Après avoir squatté la plate-forme durant une grosse demi-heure sur fond de musique lounge, nous voici fin prêts à entrer sur le dancefloor.
Flowers in your hair
Précisons avant de se lancer dans un déhanché plus ou moins maîtrisé que la version de Stadia qui nous a été présentée était tout ce qu'il y a de plus branchée : pas de connexion en Wi-Fi, le géant américain aura préféré jouer la sécurité pour garantir un débit à 25 Mbps constant. Situé à quelques centaines de mètres de là, dans la jolie ville de San Fransisco, l'un des 11 data centers destinés à alimenter les joueurs nord-américains nous a permis d'essayer un certain DOOM Eternal dans des conditions sur le papier optimales. En l'occurrence, il était difficile de trouver meilleure valeur de test que le fast FPS monstrueusement nerveux de Bethesda pour juger des performances in-game de la bête.
Passé la phase de tutoriel assez peu gourmande de base, nous nous lançons ensuite dans le feu de l'action, pour (re)découvrir un titre qui s'affiche ici en 1080p, mais fait encore preuve d'une certain inconstance en ce qui concerne la stabilité de son frame-rate. Si les contrôles répondent au doigt et à l'oeil sans montrer le moindre input lag, le jeu souffre quant à lui de brefs moments de latence qui, bien que brefs, finissent forcément par se faire remarquer. Pour ceux qui souhaiteraient se passer d'une coûteuse console, l'affaire est sans doute potentiellement intéressante, mais en l'état actuel des choses, Stadia risque fort de ne pas convaincre les esthètes adeptes du nec pus ultra.
Je vais m'occuper de votre 4K
Au delà des petits soucis de frame-rate constatés dans le première partie de la démo spéciale E3, nous avons fini par remarquer une latence bien plus handicapante lorsque l'on choisit pareille aventure comme valeur de test. Comme dans une salle de classe un lundi matin, certaines textures répondent immédiatement à l'appel là où d'autres traînent des pieds pour complètement se charger, une bizarrerie que nous attendrions plutôt de backgrounds éloignés que du sol sur lequel coule le sang des démons. Le problème se corse lorsque certaines commandes décident parfois de sécher, comme lorsque la roue permettant de sélectionner son arme refuse d'apparaître dans tous les cas de figure. Gênant lorsque les tirs fusent de toutes parts, même si ce cas de figure relevait plus de la règle que de l'exception.
Autant vous dire que nous attendrons également de pouvoir juger sur pièce le jeu en 4K, qui sera réservé aux abonnés de la version premium, qui devraient sur le papier profiter de la définition haut de gamme du marché même lorsqu'ils joueront en ligne. Ainsi, vos potes de la Creuse pourront rester avec leur affichage 720p pendant que votre rétine de bourgeois se la rincera allègrement. Les développeurs présents sur place n'ont malheureusement pas pu nous dire s'il fallait compter sur la perspective d'un matchmaking tenant compte des variations de connexion.
Stadia Arcadia
Cette prise en main nous aura également permis de préciser certaines fonctionnalités dudit abonnement, qui n'avait pas été présentée par de la plus claire des manières par Google. Ceux qui opteront pour l'abonnement verront chaque mois un nouveau jeu s'ajouter à leur compte, Epic Games Store-style, jeux qu'ils récupéreront immédiatement après une période de pause. En revanche, pour ceux qui auront été proposés entre deux, il faudra les acheter à la régulière, et aucun abonnement ne sera pour cela nécessaire, qu'on se le dise.
Enfin, nous ne pouvons pas tarir d'éloges quant à la manette de la Stadia, presque aussi simple à prendre en mains qu'une certaine Manette Pro d'un constructeur kyotoïte, mais diablement efficace. Ergonomique sans se prendre la tête, la manette Stadia s'avère robuste et s'oublie bien rapidement une fois en main. Les gâchettes tombent sans le moindre problème sous les doigts, et Google parvient, pardon de le préciser, à proposer une croix directionnelle qui atomise la concurrence de ces dernières décennies : à l'instar des boutons de façade, le clic de cette dernière se veut précis, et devrait permettre aux fans de versus fighting ou aux irréductibles de la 2D de trouver là chaussure à leur pied. On en viendrait presque à espérer une rapide compatibilité avec les actuelles consoles du marché...
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