En plus de faire gaspiller des ressources et un temps précieux à la police et aux autorités, le swatting peut avoir des conséquences catastrophiques comme l'a prouvé le cas de décembre dernier. Et pour qu'une situation similaire ne se reproduise pas, la justice américaine demande des peines exemplaires.
En décembre dernier, un swatting provoqué par une dispute en ligne entre trois joueurs a entraîné la mort d'une quatrième personne innocente, abattue par la police alors qu'elle venait d'ouvrir la porte de son domicile. Les procureurs fédéraux ont rendu public les chefs d'accusation contre les trois joueurs impliqués dans cette affaire.
Tyler Barriss, l'auteur du swatting, a été accusé de meurtre mais aussi de cyber harcèlement, de profération de menaces inter-États, fraude et de conspiration. S'il est jugé coupable, il pourrait être condamné à la prison à vie. Les deux autres personnes inculpées dans cette affaire, Shane Gaskill (19 ans) et Casey Viner (18 ans) se sont disputés pendant une partie de Call of Duty WWII le 28 décembre dernier. Viner a alors demandé à Barriss de "swatter" Gaskill.
Ce dernier a alors défié les deux autres de le swatter et a communiqué ce qu'il affirmait être son adresse, le 1033 McCormick. Barriss, se faisant passer pour Gaskill, a alors appelé le 911 et affirmé qu'il avait tiré dans la tête de son père des suites d'une dispute entre ses parents. Il a également dit qu'il tenait sa mère et son frère en otage et qu'il avait versé de l'essence dans toute sa maison.
Lorsque la police est arrivée au 1033 McCormick un officier a abattu Andrew Finch, une personne de 28 sans lien avec cette histoire, car il pensait que ce dernier tentait de saisir une arme. Les enregistrements de conversations des trois accusés ont ensuite montré que Gaskill a ensuite expliqué qu'il n'avait pas donné son adresse actuelle mais celle de son ancienne maison que ses parents louent à des tierces personnes.
Après avoir pris conscience de la gravité de la situation, les trois jeunes hommes ont tenté d'effacer toutes les archives de conversations prouvant leur implication dans cette histoire. Viner est accusé de conspiration pour avoir demandé à Barriss de déclencher le swatting. Gaskill est quant à lui accusé de fraude pour avoir donné une mauvaise adresse. Gaskill et Viner sont de plus tous deux accusés d'obstruction à la justice pour avoir supprimé des fichiers potentiellement incriminants. Les deux accusés devraient être jugés le 13 juin prochain.
D'après le procureur fédéral Stephen McAllister, l'accusation compte sur cette affaire pour envoyer un message clair au sujet de la gravité et des conséquences du swatting. À noter au passage que le policier qui a tiré le coup de feu mortel n'a pas été inculpé. Le procureur de district a en effet choisi de ne pas le poursuivre. À noter enfin que Tyler Barriss est également accusé d'avoir réalisé des alertes à la bombe dans les locaux du FCC et du FBI.