Les autorités belges sont penchées sur le cas des loot boxes depuis plusieurs mois. Après avoir pris le temps d'étudier la question, elles viennent de rendre leur verdict. Et ce dernier ne va pas dans le sens des éditeurs.
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Un communiqué de presse publié sur le site officiel du Ministre de la Justice belge Koen Geens indique que "les loot boxes de trois jeux vidéo sont contraires à la législation relative aux jeux de hasard." Cette conclusion est le fruit d'une enquête menée par la commission des jeux de hasard lancée des suites de la polémique provoquée par l'utilisation des loot boxes faite à lors de sa sortie par Star Wars Battlefront II.
La commission a étudié quatre titres : Overwatch, FIFA 18 et Counter-Strike : Global Offensive et Star Wars Battlefront II. D'après la commission, les systèmes de loot boxes des trois premiers constituent des jeux de hasard et sont donc soumis à la législation belge relative à ces mêmes jeux de hasard. Si Star Wars Battlefront II a échappé à cette classification, c'est parce qu'Electronic Arts a rapidement altéré sa manière d'utiliser les loot boxes dans son jeu lorsque la polémique a éclaté.
Le communiqué de presse détaille les observations de la commission des jeux de hasard au sujet des jeux :
Les développeurs utilisent de plus en plus souvent des systèmes qui incitent les joueurs à manier de l'argent réel une fois qu'ils ont acheté un jeu. La Commission des jeux de hasard a notamment examiné :
-La perspective émotionnelle de profit : l'incertitude des lootboxes est liée à une perspective de profit. Un joueur peut penser que l'achat d'une lootbox lui apportera un avantage, ce qui n'est pas toujours le cas ;
-Le mélange entre fiction et réalité : De réels personnes connues font la promotion des lootboxes les plus onéreuses ;
-L'utilisation d'un système de monnaies distinct : Les joueurs peuvent acheter des monnaies virtuelles pour une réelle somme d'argent ;
-Des méthodes visiblement illimitées afin de verser de l'argent sur le compte des joueurs ;
-La dissimulation d'un générateur aléatoire ou à tout le moins, son opacité.
La commission et le Ministre de la Justice belge estiment que les trois jeux considérés comme "coupables" sont particulièrement problématiques car ils dissimulent des jeux de hasard dans des produits utilisés par des enfants. Et d'après la législation belge, ils sont tous les trois illégaux :
Les jeux incluant des lootboxes payantes qui ont été analysés, tels que ceux actuellement en vente dans notre pays, enfreignent dès lors la législation relative aux jeux de hasard et peuvent être attaqués sur le plan pénal. Les lootboxes doivent donc être supprimées, sans quoi les exploitants s'exposent à une peine de prison allant jusqu'à cinq ans et une amende pouvant atteindre 800.000 euros. Lorsque des mineurs sont impliqués, ces peines peuvent être doublées.
Koen Geens souhaite désormais entamer un dialogue entre les acteurs du monde du jeu vidéo et la Commission des jeux de hasard. À l'heure où sont écrites ces lignes, les éditeurs concernés n'ont pas encore répondu à cette conclusion des autorités belges. Qu'il s'agisse de la suppression des loot boxes ou du retrait pur et simple des jeux de la vente, ces mêmes éditeurs vont devoir réagir rapidement.