De récentes déclarations peu élogieuses de Jim Ryan de Sony au sujet de la rétrocompatibilité ont beaucoup fait réagir ces derniers jours. Microsoft mettant régulièrement en avant la rétrocompatibilité de la Xbox One, il a tenu à répondre à ces remarques.
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Au cours d'une récente interview, Jim Ryan, le président de Sony Interactive Entertainment Europe, a déclaré qu'il ne voyait pas l'intérêt de la rétrocompatibilité et donc de jouer aujourd'hui à des vieux jeux car ces derniers sont graphiquement "anciens." De plus, il a également affirmé que cette fonctionnalité n'était que très peu utilisée.
Mike Ybarra, le vice-président corporate des plates-formes de jeu Xbox et Windows chez Microsoft, a répondu à cette remarque sur son compte Twitter personnel. Sans surprise, il ne partage pas cette opinion :
Je ne suis pas d'accord. Nous voulons que les joueurs jouent aux meilleurs jeux du passé, d'aujourd'hui et de demain. C'est ce que les joueurs ont demandé.
Mike Ybarra n'est pas le seul à avoir réagi aux déclarations de Jim Ryan. Mat Piscatella, analyste au sein du NPD Group a lui aussi participé au débat. D'après les statistiques à sa disposition, il explique que la rétrocompatibilité a une utilité pour les éditeurs d'un point de vue commercial :
La rétrocompatibilité fait vendre des jeux. Quelle importance si ces jeux ne sont finalement pas beaucoup utilisés par les joueurs ?
Daniel "ZhugeEX" Ahmad, analyste chez Niko Partners a également commenté les remarques de Jim Ryan. Il partage l'opinion de son confrère :
Je ne suis pas fan de ces déclarations.
La rétrocompatibilité marche bien sur Xbox One et même sur PS3 (même chose pour la rétrocompatibilité PS2 sur PS4).
Elle représente une bonne opportunité pour les éditeurs.
Pour rappel, les ventes de la version Xbox 360 de Red Dead Redemption ont explosé de plus de 6.300% sur Amazon lorsque sa rétrocompatibilité a été annoncée. Et ce titre n'est pas le seul à avoir connu un pic de ventes spectaculaire lors de son arrivée sur la liste des jeux Xbox 360 jouables sur Xbox One.
Cela étant dit, il est vrai, et c'est plutôt logique, que la rétrocompatibilité est une des fonctionnalités les moins utilisées sur Xbox One. D'après une étude récemment réalisée par le site Ars Technica entre septembre 2016 et février 2017 auprès de 930.000 utilisateurs de Xbox One, seul 1,5% du temps passé sur Xbox One est consacré à jouer à des jeux Xbox 360 rétrocompatibles.
Mais que la fonctionnalité soit utilisée ou non n'a pas de réelle importance. Psychologiquement, il est rassurant pour de nombreux joueurs (et dans certains cas leurs parents) de savoir que cette possibilité existe, que leurs vieux jeux ne sont pas inutiles une fois la Xbox 360 mise au placard ou revendue. Et cela n'a rien de nouveau. Aux États-Unis, le fait que la Super Nintendo ne soit pas rétrocompatible avec les cartouches NES avait créé la polémique et provoqué la colère de parents.
Pour Sony, et d'une manière générale, il est difficile de présenter l'absence d'une fonctionnalité comme un avantage. Face à ce type de situation, une des solutions est de critiquer publiquement cette fonctionnalité. Sony n'en est par ailleurs pas à son premier coup du genre. Lors de la sortie de la PS3, des représentants du constructeur japonais avaient par exemple déclaré que les vibrations dans une manette, ce dont la Sixaxis ne bénéficiait pas, étaient une "technologie du passé," avant de les inclure dans toutes les manettes PS3 quelques mois plus tard... En termes de communication, il n'est pas garanti que la stratégie employée par Jim Ryan soit la bonne. D'autant plus qu'un effet boomerang n'est jamais à exclure à plus ou moins long terme.