Doit-on avoir terminé Xenoblade Chronicles pour se lancer dans cet épisode X ?

Non, puisqu'il ne s'agit que d'une suite spirituelle, les deux opus n'étant pas liés au niveau scénaristique. Cela dit, Xenoblade Chronicles X s'inscrit clairement dans la saga Xeno, ne serait-ce que par son histoire, sur fond d'opposition entre l'homme et la machine, avec un grand "H" et un grand "Mech", respectivement. Ainsi, un conflit avec de mystérieux aliens entraîne la destruction de la Terre, forçant les humains à fuir dans l'espace. Et les survivants s'échouent sur une planète relativement inhospitalière, Mira, qu'ils essayent de coloniser afin d'en tirer leur subsistance tout en cherchant les capsules d'éventuels rescapés en état de sommeil prolongé (ou de stase en l'occurrence).

Une colonie ? Cela ressemble quand même au premier épisode, non ?

Effectivement, les premières minutes suscitent un sentiment de déjà vu, d'autant que l'épopée débute quand le héros est secouru au beau milieu d'une clairière tapissée par les herbes hautes, avant de découvrir un paysage vallonné qui s'étend à perte de vue. Seulement cette fois, le décor s'affiche en haute définition, ce qui permet de restituer toute la beauté de ces paysages changeants au gré des variations climatiques. Celles-ci ont d'ailleurs davantage d'incidence, notamment sur la faune, toujours aussi riche. En outre les reliefs escarpés ne servent plus de frontières, même s'il faudra attendre de disposer d'un robot géant, appelé "Skell", pour s'envoler - et batailler - par delà les montagnes.

On reste longtemps piéton ?

Oui, car devenir pilote de Skell demande d'abord de remplir bon nombre de missions, en marge de la myriade de tâches optionnelles. Mais ce temps passé à marcher donne l'occasion de s'immerger dans cet univers assez surprenant, en particulier New Los Angeles. Si une partie de la ville a des airs de station futuriste, l'autre rappelle la cité des anges contemporaine. Un choc des cultures auquel les musiques font écho, les mélodies épiques qui accompagnent les escapades dans la nature se heurtant à un (d)étonnant mélange de rock et de hip-hop très électro en milieu urbain. Et ne parlons pas des passages de rap, de sorte que les voix se font très présentes au sein de la bande son, tout spécialement lors des combats, dont le système se révèle quasi identique à l'exception d'une double jauge pour les arts.

Les personnages crient toujours autant ?

Encore plus qu'avant, ce qui n'est pas forcément désagréable, dans la mesure où leurs tirades se montrent plus variées, et les doublages en anglais vraiment soignés. Ceux-ci restent assez sobres lors des séquences de dialogue, sans s'interdire de petites pointes d'humour que les sous-titres en français retranscrivent finement. Voilà néanmoins la seule différence constatée avec la version japonaise pour l'instant, les doublages nippons n'étant pas proposés (et au regard de la taille du fichier, 19 Go, on doute qu'ils figurent parmi les bonus). On aurait d'ailleurs espéré que les polices d'écriture soient un peu agrandies, même si la profusion d'informations à l'écran rendait difficile une telle modification. Par conséquent, jouer uniquement au Gamepad pose toujours des soucis de lisibilité.

Le Gamepad est-il exploité ?

Oui, il est voué à l'affichage de la carte, une configuration évidemment synonyme d'un net surcroît de confort lors des phases d'exploration. Et sans tergiversation, mieux vaut un grand écran pour se plonger dans cet univers gigantesque, composé de cinq continents. D'autant que le rôle du Gamepad ne tarde pas à s'étoffer avec le système "FrontierNav", qui s'ajoute aux repères traditionnels pour les voyage rapides. Il consiste à localiser les sites pour installer des sondes, celles-ci donnant accès ensuite à des informations sur la zone. Mais ce n'est pas tout, puisqu'elles permettent également de collecter des ressources, gérées dès lors du bout du doigt. D'excellentes raisons d'étendre sans cesse son territoire en somme...

ON L'ATTEND... PASSIONNÉMENT !!!
Qu'il s'agisse de l'immensité de son univers, de sa beauté, de sa richesse ou des combats dantesques que l'on y mène au fil de l'exploration, Xenoblade Chronicles X semble à la hauteur des attentes, a fortiori avec le renfort des Skells et certains aspects plus originaux qu'escompté. Mais tient-il la route jusqu'au bout d'un point de vue narratif ou de ses aspirations en ligne ? Verdict le mois prochain pour le test, si votre serviteur arrive à s'éloigner de la planète Mira suffisamment longtemps pour s'y consacrer...