Selon une information du Figaro, qui s'est procuré un email interne de Yves Guillemot envoyé à ses salariés, le patron de l'éditeur français ne compte pas rester les bras croisés face à ce nouveau venu, "non sollicité" dans son capital.
À voir aussi : Procès : Comment Ubisoft a viré Patrice Desilets (Assassin's Creed)
Après l'annonce de l'entrée de Bolloré au capital d'Ubisoft, et les craintes des sociétés Gameloft et Ubi face à ce nouvel actionnaire, qu'ils avaient dénoncés via communiqués, le patron du premier éditeur français de jeux vidéo, est monté au créneau en envoyant un email à ses salariés, sans doute déboussolés par cette "intrusion".
Comme précisé par le Figaro, c'est au lendemain de cette annonce que Yves Guillemot a envoyé cet email à ses collaborateurs. Email que le journal s'est procuré, et que nous reproduisons ici :
L'action de Vivendi n'était ni sollicitée, ni désirée. Nous observons avec attention la situation, Vivendi et son président étant connus pour chasser de manière agressive des sociétés du domaine du divertissement.
Nous nous battrons pour conserver notre indépendance, et nous sommes confiants et déterminés. Nous ne laisserons pas cette situation - ni les futures actions de Vivendi, ou d'autres - nous distraire de nos objectifs.
Notre meilleure défense est de rester concentrés sur ce que nous savons faire de mieux : créer les meilleures et les plus originales expériences de jeu.
Si Yves Guillemot tient ici à rassurer ses salariés, il n'en demeure pas moins que derrière ce message fort, se cache une crainte de voir Vivendi récupérer une plus grosse partie des actions de la société, détenue seulement à 9,4% par la famille Guillemot.
Une montée en puissance du chef d'industrie, qui a récemment pris le contrôle de Canal + avec les répercussions que l'on sait, n'est dont pas forcément vue d'un bon oeil de la part des patrons de l'un des plus gros éditeurs de jeux vidéo au monde.
La diversification récente des activités d'Ubisoft (parc d'attraction, film, jeux casual, réalité virtuelle...) semble avoir intéressé au plus haut point Vivendi qui "recentre ses activités sur les producteurs et diffuseurs de contenus" comme le souligne Le Figaro.
L'argent frais récupéré en revendant récemment SFR à Altice et qui se monte à plus de 9 milliards d'euros, semble être un atout majeur dans la recherche de bonnes affaires dans le monde du divertissement.