IMPRESSIONS. Il était bien à l'E3. On l'a vu. On y a même joué. Détail amusant : les producteurs de FIFA furetaient à l'entrée du stand à ce moment-là. Mais hors de question d'en parler avant ce 25 juin. Pourquoi ? Honnêtement, je me le demande encore. Toujours est-il que PES 2015, créé entre le Japon et une nouvelle équipe basée en Angleterre, n'est pas passé inaperçu. Et que les quelques minutes en sa compagnie ont inspiré une certaine confiance.
Je vous vois, toutes et tous, à guetter l'odeur du sang, à chercher la petite phrase du style"oui, ce sera mieux que l'an passé" ou "ah, FIFA a enfin trouvé un adversaire à sa taille". Déjà, on va régler plusieurs choses : je n'ai pas assez pratiqué et les conditions n'étaient pas forcément les meilleures au coeur du Convention Center de Los Angeles. Ensuite, je ne peux décemment avoir aucune certitude à partir d'une démo ne proposant que la Juventus de Turin et le Bayern de Munich, confinée à des conditions météo idéales.
MAIS - parce qu'il y a un mais - il faut reconnaître qu'on était bel et bien dans le domaine du très encourageant. Du genre à faire oublier les dernières errances. Comme si la précédente édition, qui ne l'oublions pas ne s'était présentée que sous des atours "PS360" et légèrement en kit niveau gameplay et contenu, n'avait été qu'une version alpha de ce que nous avons contemplé à l'E3 et qui tournait - nous avons vérifié - sur une PS4.
Forme finale
Interface globale, façon dont on tire les coups de pieds arrêtés (avec cette prévisualisation de la trajectoire qui mériterait un lifting), prise en mains dans l'absolu : on ne s'éloigne pas tant que ça de ce que PES 2014 nous avait proposé... à la différence assez évidente que c'est visuellement propre, que le frame rate n'a plus le hoquet, et que les visages des joueurs sont à tomber par terre. Le fait que deux studios travaillent sur le titre, l'un à Tokyo, l'autre à Windsor (avec une nouvelle équipe comprenant des éléments débauchés d'autres grands studios) fait clairement souffler un vent nouveau... en tout cas d'un point de vue technique.
Pas de doute, Konami peut enfin laisser s'exprimer son moteur Fluidity, fondé sur le Fox Engine, sur des bécanes nouvelle génération. Pour un rendu autrement plus agréable, plus homogène, et l'absence de ces ralentissements aberrants lors des situations confuses et peuplées. Cela couplé à une retranscription, toujours aussi fidèle, des carrures, à des animations qui apparaissent plus naturelles (on nous a évoqué de 2000 mouvements supplémentaires pour obtenir ce résultat) et moins hachées... Bah ça a tout de suite une bonne gueule. Comme il faudra s'assurer que le PES ID, feature censée rapporter à l'identique les attitudes individuelles et collectives, aura bien son importance, on se prononcera plus tard concernant l'ambiance et la mise en scène - qui devrait souligner l'importance extraordinaire d'avoir des gradins plus remplis, variés et agités, ainsi qu'une lumière mieux gérée. Parlons un peu gameplay.
Déclaration d'indépendance
Si tout cela se révèle assez élégant à regarder, c'est parce que cela semble aussi plus agréable à jouer. Et assez dans l'esprit initial de la franchise, qui veut qu'on apprenne à attaquer avant d'envisager devenir un maître. Comprenez que, même si les transmissions de balle étaient d'une sympathique fluidité, avec temps de réaction immédiat, instinctif, et possibilité de mettre le cuir où on le désire, tant qu'on joue court et au sol, le reste, avec un double pressing et un placement pas trop affreux sur chaque ligne, ce n'était pas du gâteau.
En cause : une balle aux réactions surprenantes. Difficile de se faire une opinion sur sa physique générale, qui n'avait pas l'air scandaleuse, mais son indépendance quasi totale, elle, nous a intrigués. Loin des billes aimantées auxquelles nous sommes habitués, la sphère paraît plus capricieuse. On pourrait presque dire qu'elle fait sa vie. Ce qui force évidemment à se forger de nouveaux automatismes au niveau des contrôles, de la protection de balle, des dribbles, des passes un peu moins évidentes et des frappes. Choses difficile en une poignée de rencontres de 10 minutes. Certains parleront de retour aux sources d'une série aux racines "simu", plus basée sur l'intensité et l'explosivité que les gestes techniques à foison. Bref, sur le réalisme. C'est d'ailleurs peut-être en cela que le "Jinking Run", possibilité, en maintenant R2, de rusher en zigzaguant façon Diego 86, genre quitte ou double à fond les ballons, pourrait être la cerise sur le gâteau de cette nouvelle préparation.
Avenir radieux ?
Reste des tas de questions en suspens. Le fait qu'il sorte aussi sur la génération de consoles précédente ne va-t-il pas l'handicaper ? L'IA des joueurs qu'on nous promet génialissime depuis des années va-t-elle répondre à nos attentes dans toutes les situations ? Pourra-t-on compter sur l'arbitre et les gardiens - qui relancent beaucoup plus vite qu'auparavant, détail qui méritait d'être relevé - pour éviter que l'ensemble ne tourne à la parodie ? Les attaquants vont-ils se lancer correctement dans les espaces ? Va-t-on nous gaver de DLC avec les véritables faciès et kits ou nous proposer un contenu convenable dans l'immédiat ? Et quid des modes de jeu et des possibilités online ? Cela fait pas mal d'interrogations auxquelles l'éditeur va devoir répondre très vite. Et, en tant que fans de foot virtuel qui aiment quand la concurrence leur profite, ça nous arrangerait qu'il n'en ressorte que du positif.
ON L'ATTEND : BEAUCOUP
Je vous l'ai déjà dit : le mot qui convient est encourageant. Je l'ai déjà pensé l'an passé pour PES 2014, alors je m'abstiendrai de m'enflammer. Mais je crois qu'il est bien plus autorisé, sur PS4 et Xbox One en tout cas, de s'imaginer qu'une alternative à un FIFA hégémonique est de nouveau envisageable. C'est joli, déroutant, prometteur sur le plan du jeu tout en restant assez simple... Bref, après des années à la traîne, grâce à un développement plus uniquement centré sur une vision japonaise, il se pourrait que l'espoir de la rentrée se nomme PES 2015. Il nous tarde de reprendre contact, plus longuement cette fois-ci. Et ça, c'est déjà bon signe.