IMPRESSIONS. Depuis la Gamescom, je crois qu'avec Fumble et Julo, on saoule un peu tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'essayer Titanfall à Cologne. Nos retours dithyrambiques agacent, au sein même de la rédaction, le St-Thomaesque Mimic ayant carrément décidé d'aller voir par lui-même dans la journée avec EA, de quoi il en retourne... Après une nouvelle session de jeu il y a peu à Londres, les impressions sont plus nuancées, moins extatiques, mais toujours très positives : TitanFall et son tonnerre mécanique devrait électriser les possesseurs de Xbox One.
Attendu sur Xbox 360 le 28 mars, sur PC et Xbox One le 13 mars, c'est sur ces deux dernières plateformes que nous avons eu beaucoup plus de temps qu'en Allemagne pour nous familiariser avec le titre de Respawn. Relances de parties incessantes, en réseau avec des journalistes et des développeurs, Titanfall happe et galvanise, file aussi un bon mal de crâne au bout de plusieurs heures de jeu à s'envoyer des ogives dans la tronche par robot géant interposé et à bondir dans tous les sens l'arme au poing.
TaïtanFallu
La remarque a déjà été faite, dans sa dégaine, ce Titanfall a quelque chose de japonais. Nous avons pu constater qu'en termes techniques aussi : pas un élément dans les environnements proposés n'était destructible malgré l'apocalypse métallique qui s'y jouait. De plus, et même si la version PC essayée se révélait plus "propre" que celle tournant sur Xbox One, Titanfall n'est, graphiquement, pas impressionnant. Une "faiblesse" qu'il compense par un design, un sens de la mise en scène et surtout une fureur en jeu qui font mouche, rendant l'expérience immédiatement addictive. On demande cependant à voir tourner la version Xbox 360, pour l'instant invisible, sur laquelle plane quand même quelques doutes par rapport aux versions Xbox One et PC...
Mechahistoire
Pour ceux qui seraient passés à côté du phénomène à venir, session de rattrapage. Dans Titanfall, deux factions s'opposent, l'IMC et la Milice. Pourquoi ? Moi, tout ce que je sais, c'est que les méchas de l'IMC sont blancs alors que ceux de la Milice ressemblent à Robo de Chrono Trigger, version maousse, en faisant d'office mon camp préféré pour taper sur celui d'en face. A vrai dire, j'ai quand même appris quelques trucs grâce au tutoriel d'introduction plutôt bien fait, rappelant un certain Portal. Sauter, double-sauter grâce au petit jetpack de son personnage, s'accrocher à une corniche, courir sur les murs, courir et sauter de l'un à l'autre. Ce genre de choses qui permettent d'appréhender au mieux les joutes à six contre six, auxquels s'ajoutent les troufions assez inoffensifs gérés par l'IA. Si en tant que fantassin des mitraillettes "conventionnelles" sont à disposition, j'ai aussi pu m'entraîner avec le pistolet tactique, bien pratique pour les maladroits de la gâchette, l'arme de l'Assassin, ciblant automatiquement un ennemi à courte proximité, puis tirant trois balles dans le corps en simultané pour s'en débarrasser. Mais avec ce genre d'arme peu adaptée aux fusillades, il faudra se montrer discret, avec sa couverture optique, permettant de devenir invisible pendant quelques secondes et qui se recharge au bout de quelques temps.
C'est la Mecha classe !
Deux classes sont ainsi proposées au début du jeu ("Rifleman", soldat basique, et "Assassin", pour l'infiltration, sans capuche blanche), une troisième ("CQB", le bourrin habituel) se débloquant assez rapidement. Car dans Titanfall, titre exclusivement multijoueurs, la progression se fait à l'XP et l'obtention de nouvelles armes, de nouveaux types de titans ou de nouvelles capacités pour votre soldat ou votre mécha, se fait au fil des répétitions de parties et de vos performances sur le champ de bataille. Chaque personnage possède une arme primaire, une arme secondaire (un petit flingue d'appoint), une arme anti-titan (lance-missiles, mitraillette de gros calibre) et des capacités comme des grenades aveuglantes ou l'invisibilité temporaire. S'ajoute à ça des kits donnant droit à des bonus, augmentant la durée de vie du bouclier de votre titan par exemple. Les trois types basiques de titans ("Assault", "Tank" et "Artillery"), s'ils ne diffèrent pas dans leurs aspects proposent trois armes primaires différentes, la possibilité d'envoyer des salves de missiles et de renvoyer les projectiles façon Matrix, et des "kits", cette fois distincts, donnant la possibilité au Tank de créer une petite explosion nucléaire une fois détruit ( bien pratique pour se venger...), l'Assault proposant lui une éjection automatique pour votre pilote. Car une fois votre titan en rade, il faudra appuyer frénétiquement sur X pour être envoyé dans les airs et redevenir simple fantassin ninja, et attendre de nouveau deux minutes, le temps qu'un nouveau robot tombe du ciel.
Mecha Streisand en DLC ?
Mais parfois, c'est carrément en mecha que commence une partie de Titanfall. Quatre modes de jeux nous étaient proposés dans cette bêta, le quatrième étant tout simplement un mix des trois premiers. "Hardpoint Domination", avec trois points à conquérir ou/et à protéger, "Attrition", dans lequel il faut buter tout ce qui bouge parmi ses ennemis et enfin, moins classique, "Last Titan Standing", où l'on commence en pilotant directement son mecha, la partie prenant fin (c'est en plusieurs manches gagnantes), une fois tous les robots en jeu détruits. L'ensemble est nerveux, l'action en continu, on s'éclate à pirater les robots ennemis en leur grimpant dessus, à finir à coup de poing de fer le géant d'en face, bref, on se prend au jeu sans se poser plus de questions dans la frénésie de ces batailles féroces. La seule que l'on se pose, une fois l'adrénaline retombée, c'est si Titanfall saura proposer assez de contenu pour relancer l'intérêt de son jeu qui est, rappelons-le, exclusivement multi. La vérité, c'est qu'en revoyant des captures de mes propres parties, je n'ai qu'une envie, c'est d'y rejouer, mais Titanfall devra proposer beaucoup de contenu pour que son expérience de jeu s'inscrive dans la durée. Arrivé au niveau 10, de nombreuses choses étaient déjà débloquées dans ma partie, comme des cartes à jouer, à assigner avant les joutes et qui peuvent être utilisés après chaque mort, afin d'obtenir un avantage, comme de pouvoir courir plus rapidement par exemple, ou d'obtenir une nouvelle arme, jusqu'à son prochain trépas. Une fois utilisée, cette carte disparaît définitivement de votre inventaire de combat. Les idées semblent donc bien là, espérons qu'elles se confirment dans la version finale, et pas seulement sous formes de DLC payants...
ON L'ATTEND : PASSIONNÉMENT
Difficile de décrocher de Titanfall tant la frénésie de ses batailles opposant fantassins ninja et mechas bourrins est accrocheuse. Le titre exclusivement multijoueurs d'EA et de Respawn Entertainment (un studio créé par d'anciens d'Infinity Ward, les pères de Modern Warfare) semble bien être la bombe que l'on annonçait pour Xbox One (et pour PC, mais je ne voudrais pas m'avancer auprès de ce public supérieur). Reste à savoir si Titanfall regorgera d'assez d'idées (et sans DLC...) pour se jouer sur la durée ou s'il s'agira d'un épiphénomène, certes jouissif, mais duquel on aura finalement vite fait le tour... après y avoir joué plusieurs jours non-stop, certes.
Bonus !
Titanfall : nos vidéos de gameplay en mode "Last Titan Standing", "Attrition" et "Hardpoint Domination"