C'est dans notre critique du dernier jeu de la série Civilization (Test : Sid Meier's Civilization V sur PC), sorti en 2010, que vous avez pu jauger le potentiel assez exceptionnel du titre de Firaxis et 2K Games. Pour autant, il manquait pas mal de choses pour satisfaire la communauté qui n'a pas tardé à se faire entendre. Les développeurs ont répondu à certaines critiques par une première extension : Gods & Kings, pour booster des débuts de partie un tantinet longuets. Et cet été, Brave New World viendra compléter le tableau en comblant d'autres carences, celles des fins de parties.
Il faut bien reconnaitre que les fins de parties dans Civ. V manquaient parfois de moments épiques. On avait surtout tendance à poursuivre son évolution en faisant passer les tours jusqu'à une conclusion finale qui semblait déjà écrite depuis longtemps. Et comme si cela ne suffisait pas, les joueurs ayant choisi la voie pacifiste semblaient nettement moins avantagés que ceux qui lui avaient préféré celle des armes. Un déséquilibre qui nécessite correction aujourd'hui et c'est ce qu'entendent faire les développeurs de Firaxis avec Brave New World, une extension orientée sur la culture, les échanges entre les peuples et le tourisme.
Bouclier culturel
A la culture, citoyens ! Vous l'aurez compris, Brave New World met l'accent sur la culture. Le but est ainsi de permettre aux joueurs préférant développer leurs oeuvres d'art de pouvoir gagner plus facilement une partie grâce à une victoire culturelle. Ainsi, des artistes, des peintres, des écrivains, des ingénieurs, etc. viendront améliorer votre héritage culturel afin de créer de grandes oeuvres qui feront potentiellement grimper vos points de culture. De même, en développant votre tourisme vous étendrez bien entendu votre influence sur les autres peuplades moins érudits. On placera ainsi par exemple certaines oeuvres à des endroits stratégiques (musées dans une ville bien placée, etc.) pour qu'elles attirent plus de touristes. Le tourisme devient ainsi une arme de conquête alors que la culture joue le rôle de bouclier défensif contre les attaques cultivées des civilisations concurrentes. Tout cela est parfaitement récapitulé dans un écran dédié qui permet de voir l'influence de chaque nation sur les autres. Du coup, il sera possible de remporter une victoire culturelle lorsque votre tourisme surpasse l'ensemble des cultures des autres joueurs. Stimulant, non ? On termine avec la possibilité de découvrir désormais des sites archéologiques (rappelant les moments décisifs de l'histoire qui se sont déroulés en début de partie) afin d'augmenter sa culture (via des artefacts) et il sera bien entendu de bon ton d'aller faire ces découvertes en territoires ennemis ou à proximité pour diminuer l'aura culturel de ses concurrents.
De la culture au commerce international
Je ne vous apprendrais rien en vous disant que Paris est la ville la plus visitée au monde et que cela n'est pas un hasard, tout comme le choix des investisseurs de Disney de placer leur parc européen dans notre beau pays. Car non, ce n'est pas pour le temps pourri que l'on se cogne toute l'année qu'ils ont fait ce choix stratégique mais plutôt pour la position avantageuse de la France tant sur le plan géographique qu'international. Ainsi, les emplacements de vos cités seront toujours décisifs, aussi bien sur le plan des ressources qu'en cas de guerre, mais il est extrêmement important de devenir un carrefour culturel et commercial pour obtenir cette fameuse victoire culturelle. Pour cela, le commerce international a lui aussi été favorisé et l'échange avec les autres civilisations (en temps de guerre ou non d'ailleurs) jouera un rôle primordial dans les tractations autour des ressources (de luxe de préférence). Les mers seront prises en compte et le commerce se fera donc aussi par la voie maritime. Mais attention, les caravanes commerciales et les bateaux d'échanges seront extrêmement vulnérables aux attaques alors pensez à les protéger sans quoi vos adversaires se feront une joie de briser vos routes commerciales.
La diplomatie est un art
Cette extension met donc l'accent sur un élément décisif de l'évolution humaine : l'échange entre les peuples mais si la culture et le commerce y ont une place prépondérante il ne faut pas oublier que la diplomatie est essentielle. Et c'est par l'intermédiaire du Congrès Mondial que l'on pourra le constater. Le joueur initiateur de ce grand rassemblement des dirigeants du monde sera celui qui sera le premier à rencontrer toutes les autres civilisations dans une partie. Son influence lors de choix cruciaux, tels que les embargos, les taxes à l'internationale, les J.O ou encore des sanctions sera ainsi plus prononcé que celui des autres nations mais pas décisif puisque soumis aux votes de l'ensemble de des membres du congrès (et puis influencer les autres dirigeants de la communauté internationale est facile avec un espion bien placé...). Bien entendu, les échanges diplomatiques seront plus nombreux et les pactes entre nations plus importants que jamais, même si nous avons été un peu déçu du peu d'options disponibles dans la démo que nous avons pu pratiquer. De même, une seule nation était accessible ce qui ne permet pas de réellement entrevoir la portée des changements apportés par Brave New World, mais tout juste d'en avoir un avant goût.
Avec un peu moins de dix nouvelles civilisations, et leurs capacités spéciales, et pas mal de changements dans les registres diplomatiques, culturelles et commerciaux, Brave New World fait la part belle aux pacifistes rusés qui aiment remporter la victoire en jouant de persuasion et de finesse dans leurs relations internationales. Il s'agit là de nouvelles armes qui permettent de faire tout aussi mal que l'arsenal traditionnel même si nous avons tout de même fréquemment souffert d'une énorme agressivité des Zulus et de son emblématique Shaka, plus intéressé par son armé que son rayonnement culturel. Quoiqu'il en soit, Brave New World intègre de nouvelles données dans ses parties ce qui a pour effet d'en accentuer la consistance et l'intérêt, et c'est déjà un bon début. Alors rendez-vous le 12 juillet 2013 sur PC pour savoir si la culture est réellement supérieure à la puissance militaire...