Crytek nous a invité à Franckfort il y a quelques jours pour nous présenter Warface, son FPS Free to Play jouable dans un simple navigateur. Ce titre sera d'ailleurs le fer de lance de la plate forme de la firme, Gface, un Hub social créé sous la forme d'un cybercafé virtuel dans lequel on zappe d'un jeu à l'autre entre amis. Une système intéressant et gratuit (ou en tout cas sans obligation d'achat) qui semble déjà bien fonctionner en Russie (1 million d'abonnés) depuis son ouverture en avril 2012...
Gface est donc une interface qui mélange adroitement Facebook, Twitter et Steam, le tout sans avoir à débourser un centime. Un Hub de jeu en 3D (on peut par exemple customiser ses personnages tout en discutant avec ses potes) axé sur l'aspect social qui devrait permettre de partager des expériences sous une forme inédite. Comme on paye une bière à un copain dans un troquet, on peut aussi y acheter un fusil à pompe virtuel pour un pote, histoire de faire un cadeau qui va droit au coeur, comme dirait Traz. Mais si nous sommes là aujourd'hui, c'est pour vous parler précisément de Warface, le FPS de Crytek qui passera donc par ce fameux Gface.
La guerre en pleine face
La première chose à savoir est que Warface est gratuit, updaté en temps réel (mises à jours, cartes, succès, arsenal, etc.) façon Steam et qu'il tourne dans un simple navigateur, même sur les petites configurations PC. Comme le dit si bien Joshua Howard, le producteur exécutif de Warface : Facebook tourne sur votre PC ? Alors Warface aussi ! Avec une telle déclaration, on avait hâte de voir du concret et franchement, nous n'avons pas été déçu de la tronche qu'affiche la guerre virtuelle gratuite de demain selon le développeur allemand. Cependant, il ne faut pas se leurrer : la qualité visuelle du jeu dépendra tout de même de votre configuration, jeu en navigateur ou pas.
Une claque dans ta face
Lorsqu'un titre est beau nous avons souvent tendance à vous le décrire tout de suite pour ensuite nuancer avec les quelques loupés techniques. Cette fois nous allons inverser. Oui, il y a bien quelques textures plaquées sur certains décors qui ne sont pas magnifiques dans Warface. Voilà, ça c'est fait. Maintenant la bonne nouvelle : le rendu visuel global de Warface est exceptionnel pour un titre qui tourne dans un navigateur (pour peu que le PC qui fasse tourner ce navigateur soit capable). C'est fluide et détaillé dans l'ensemble avec un rendu qui décolle pas mal la rétine. Mention spéciale pour la gestion et la beauté des liquides comme nous avons pu le voir, planqué dans une rivière en esquivant les rafales de balles de nos adversaires.
Classique mais efficace
Nous avons été impressionnés graphiquement par Warface mais autant être clair, il ne s'agit pas d'une ballade de santé. En effet, proposant deux fonctions distinctes, coop et multijoueur, Warface ne fait pas dans la dentelle une fois les hostilités lancées. Comme dans les FPS classiques, on pourra bien entendu customiser son personnage façon RPG en modifiant son armure, ses armes, ses statistiques, le tout en passant d'une classe à l'autre. Du Rifleman (soldat classique) à l'Ingénieur (poseur de bombes) en passant par le Medic (le médecin) et le Sniper (tireur d'élite), le choix est vaste, d'autant que d'après les développeurs, la complémentarité des classes est essentielle en coop contre l'I.A., comme en compétitif face à d'autres joueurs.
Gameplay nerveux...
En coopération, la première partie du jeu pour découvrir son fonctionnement et son gameplay, vous luttez contre des I.A. pas forcément bien futées mais on nous a garanti que ces dernières gagnaient en finesse en fonction de la difficulté, et qu'il y avait pas mal de challenges prévus pour les amateurs de sensations en équipe (boss multiples, vagues de mobs, etc.). Côté compétitif, la donne est aussi très classique avec du team deathmatch, capture the flag, plant the bomb, free for all, etc. Mais Warface semble néanmoins se distinguer par son gameplay nerveux et notamment par le biais de sa glissade qui permet de tirer tout en se rapprochant de l'adversaire. Autant dire que les gun fights rapprochés sont assez intenses. Autre détail important, certains lieux surélevés et pratiques pour sniper ne sont accessibles qu'en coopérant lorsque deux équipiers se font la courte échelle. Il s'agit par ce biais d'implanter une dynamique entre joueurs pour inciter à jouer en équipe. De même, il sera possible de ranimer un coéquipier au sol, toujours dans un esprit de solidarité. Enfin, on pourra customiser son arme en temps réel façon Crysis.
... et pertinent ?
Si nous nous sommes bien amusés avec Warface, notamment grâce à ses combats prenants et son système de customisation poussée, deux ou trois petites choses nous inquiètent tout de même. D'abord, le Soldat semble tirer aussi loin que le Sniper avec une arme qui ne devrait pas le lui permettre. Un détail qui nous a vite poussé à oublier le tireur d'élite pour nous concentrer sur le Medic et son fusil à canon scié, qui faisait un véritable carnage. Vous l'aurez compris, il semble que Warface ait encore besoin de réglages pour être réellement équilibré, surtout en multijoueur. Mais comme le disait si bien les développeurs, le jeu sera mis à jour régulièrement à la manière d'un MMO afin que tout le monde profite des améliorations, équilibrages, nouvelles fonctionnalités ou nouveaux modes de jeu et autres cartes afin de renouveler l'expérience. Crytek va donc suivre son bébé de près pour en faire une référence, ce qui devrait plaire aux amateurs du genre. Enfin, précisons que si le jeu est free to play, il y aura bien moyen d'acheter des choses mais Joshua Howard a utilisé une phrase qui devrait rassurer ceux qui ont peur d'un trop gros grand avantage pour ceux qui mettrons la main au porte-feuille : il s'agit d'un "free to play", pas d'un "pay to win" (payer pour gagner) ! En effet, le principe serait plutôt de payer pour gagner en confort et accélérer son évolution dans le jeu si on manque de temps...
Warface s'annonce comme une excellente alternative aux Call of Duty et autres Battlefield, et ceci sans avoir à débourser un centime. La bête tourne via l'interface Gface, un hub social apparemment très convivial, et le rendu apparait comme assez bluffant pour un titre qui tourne dans un navigateur, même si cette qualité reste tributaire de la machine sur laquelle on joue. Reste encore quelques doutes concernant le gameplay, qui doit encore être peaufiné ; il nous faudra plus de temps pour être certains que l'équipe de développement fera les bons choix en matière d'équilibrage. Pour autant cela ne nous à pas empêché de nous éclater entre journalistes lors de notre passage chez Crytek. Alors rendez-vous dans quelques semaines pour en savoir plus puisque la bêta à débuté la semaine dernière pour nous...