C'est les yeux encore mi-clos que nous nous sommes rendus à Londres, il y a quelques jours, par le premier Eurostar, afin de découvrir PES 2013 dans les locaux britanniques de l'éditeur Konami. Au programme, des matchs, des matchs et encore des matchs, avec quatre équipes de Liga et deux clubs brésiliens, face aux compères de la presse vidéoludique française. Impressions.
Comme quand on discute du vrai foot, qu'untel trouve que cet attaquant qui joue au Real Madrid est un génie et qu'un autre considère que c'est un imposteur, les impressions vidéo de JulienC concernant PES 2013 sont aux antipodes de celles que vous allez lire ici. Après avoir joué à cette nouvelle édition du jeu de foot Konami, sur laquelle n'a pas travaillé Seabass, déjà occupé sur PES 2014 qui utilisera le Fox Engine de Kojima Prod., il semble assez clair que ce PES 2013 n'est rien de plus qu'un titre de transition.
Triangle magique
Alors quoi de neuf ? Comme d'hab', le trio magique est de sortie en mini-conférence : Full Control / ProActive AI / Player ID. Décortiquons ces fonctions pour savoir si elles sont creuses ou si elles constituent véritablement une évolution. Le Full-Control, c'est du contrôle manuel d'emblée, en jeu, sans avoir à paramétrer la manette. Bref, ce qui est présenté comme une nouveauté ne l'est pas vraiment et puis en 2012, on s'enthousiasme un peu moins sur le contrôle analogique... En gardant pressée une gâchette, on peut donc doser ses passes, ses tirs, effectuer des une-deux. Si une fois maitrisée, le contrôle manuel est évidemment appréciable, proposé d'emblée en jeu, il a plutôt tendance à embrouiller et le présenter comme une nouveauté est tout de même un peu exagéré. Un mode dédié sera cependant proposé pour s'y familiariser. ProActive AI, vous l'aurez compris, c'est le terme bien trouvé pour évoquer une intelligence artificielle de meilleure qualité, avec des lignes de joueurs mieux placées, une défense en zone plus performante, des ailiers qui prennent bien leur couloir, etc. On peut croire Konami sur parole ou alors s'essayer à PES 2013 toute une après-midi, et constater que contrairement à FIFA 13 par exemple, les situations ne s'en retrouvent pas vraiment bouleversées, les coéquipiers ont toujours des comportements vraiment stéréotypés et on s'agace parfois de leur manque d'initiative. Mais comme de toute façon, on peut traverser tout le terrain en dribbles avec le bon joueur et la bonne gâchette maintenue...
CR7, l'attaque du cyborg
Et c'est là qu'on en vient au Player ID, cette volonté de reproduire le plus fidèlement possible le style des plus grands joueurs sur le terrain. Ainsi, on nous promet la réplique de la tenue de balle réelle de Lionel Messi, le toucher si précis de Xavi ou encore l'animation de frappe parfaite de Ronaldo. Alors si en effet, on sent bien qu'un soin particulier à été apporté au style des stars (alors que dans leur globalité les animations sont plutôt décevantes, s'enchaînent par a-coup), on comprend aussi bien vite que ces animations soit-disant spécifiques constituent l'ossature de base de TOUS les joueurs que l'on verra évoluer sur le terrain, une bibliothèque de mouvements commune en somme. Ainsi, observerez-vous par moment un mimétisme étonnant entre un joueur de seconde zone et une pointure comme Cristiano Ronaldo... Le joueur portugais, "mascotte" de ce PES 2013 qui est d'ailleurs complètement "cracké" dans cette version... C'est le genre de remarque que je déteste faire car c'est à mon sens souvent très subjectif, mais là... L'anim de choc de CR7 ne se déclenche même pas au contact de certains joueurs et ses frappes équivalent simplement à des missiles sol-sol. Enfin, on sait bien que ce n'est pas le plus important, mais graphiquement, PES n'évolue pas d'un iota et, servi pas des animations vraiment en-deçà par rapport à ce qui se fait ailleurs, déçoit.
Après avoir amorcé deux pas en avant avec ses deux dernières éditions, PES 2013, en tout cas dans cette version non définitive qui nous a été présentée, semble faire du surplace, voire, semble régresser. Inutilement compliqué dans ses nouveautés de gameplay qui font surtout office d'artifices, aux animations comme aux graphismes très peu convaincants, ce PES 2013 semble tellement être celui de la transition, que c'en est presque insultant. On espère de tout coeur que la prochaine version qui arrivera à la rédac' nous emballera un peu plus, d'autant que l'annonce récente des stades de la Liga et des hymnes des clubs ibériques disponibles dans le jeu, forcément, ça nous fait quelque chose... (l'Espagne est le dernier bastion où PES est encore énormément joué, dans une Europe acquise à FIFA).