Quand on est convié, par une belle journée de printemps, chez Activision pour revoir et rejouer la même portion de jeu que celle que l'on avait vue il y a quelques petits mois au Canada, deux solutions s'offrent à nous. Soit on met son cerveau en pilote automatique comme quand RaHaN nous raconte tout l'amour qu'il a pour le monde fabuleux des mathématiques, soit on fait le boulot et on se dit que c'est quand même une belle occasion de comparer une version quasi définitive, à celle encore en travaux découverte à Vancouver. Journalimse total oblige, le choix est vite fait. Prototype 2, mise à jour.
Je vous refais le topo vite fait, afin de permettre à mon pote Mimic de gagner un peu de temps dans la rédaction de son test à venir de Prototype 2. James Heller est le nouveau protagoniste de ce second volet. Grand costaud au coeur tendre, le soldat a perdu sa femme et sa fille lors de la propagation du virus désormais appelé virus Mercer, du nom du contaminé aux super-pouvoirs du premier Prototype, et qu'Heller tient assez logiquement pour responsable de la mort de sa famille. Ni une ni deux, dès le début du jeu Mercer fera don (ou est-ce une malédiction ?) des mêmes pouvoirs que les siens à Heller. Et on nous l'a assuré encore une fois, en nous indiquant aussi que l'aventure Prototype 2 se terminait sans rentrer dans le détail en trente heures, les rebondissements seront nombreux dans la relation qui unit les deux hommes. Petites infos encore en plus, le jeu sera intégralement doublé en français et propose une fois terminé un new game +.
Prototype en phase finale
C'est donc la dernière version avant celle que vous irez chercher en magasin que nous avons eu entre les mains et ce sont évidemment d'abord nos yeux qui ont noté la différence avec la version que nous avions essayé précédemment : Prototype 2 est plus beau, c'est indéniable. Cependant si on note moins les effets de glow assez disgracieux et les scintillements de la version passée, difficile d'être très enthousiaste devant des effets d'explosions pas vraiment spectaculaires, des textures pas folichonnes non plus et surtout encore et toujours une direction artistique qui ne séduit pas. Les scènes cinématiques ont beau bénéficier d'un noir et blanc travaillé, tout comme la ville semble morne, toute comme la courte vue d'horizon, noyée dans un ciel gris, déçoit, ce Prototype 2 manque d'âme. Car si le maniement du personnage tient la route (la caméra se montre moins agaçante que lors de notre dernière session), les pouvoirs assez nombreux donnent lieu à une bonne session de défoulement, on perçoit bien la faiblesse du studio Radical Entertainement : ils sont doués pour donner au joueur de quoi s'amuser, de préférence en cassant plein de trucs, moins pour les embarquer dans une histoire, dans un univers, dans une ambiance. L'atmosphère urbaine d'un New York ravagé et cloisonné en zones n'a ici aucune portée. Et pourtant de GTA IV en passant par Batman : Arkham City, la ville est un formidable terrain de jeu, le comble étant que dans un titre urbain comme Prototype 2, où le protagoniste est capable de courir sur les bâtiments, de voler d'une rue à l'autre, cette ville sonne creux, apparaît bien trop factice, morne.
Graphiquement, depuis notre dernière prise en mains, des efforts sont notables sur Prototype 2. Le moteur du jeu semble également proposer une action plus fluide. Mais aujourd'hui, alors que les consoles dites HD ont toutes les deux dépassé les cinq ans de mise en service, Prototype 2 n'impressionne pas, ne séduit pas. Monde ouvert et urbain, super pouvoirs mutants, possibilités de prendre possession (de manière spectaculaire) de véhicules (hélicos, tanks...), etc, c'est pourtant une liste d'ingrédients alléchante qui nous est proposée mais la recette ne semble pas prendre sur le long terme, la faute à une direction artistique insipide, un déroulement linéaire, une ville qui sonne creux. Finalement, ce n'était qu'un en-cas, encore une fois, et on attendra le plat de résistance pour vraiment juger de quoi il retourne, mais personnellement, je commence à contracter une allergie à ce titre, et je laisserais volontiers ma part à un autre...