La baston a de nouveau le vent en poupe depuis le quatrième volet de la saga Street Fighter. Cette résurrection du genre, on la doit à Capcom, ceux-là même qui sont à l'origine du phénomène Street Fighter II en 1991, période considérée comme le début de la première ère des jeux de combat. Et c'est à cette époque que Sega a dégainé le tout premier jeu de combat en 3D, Virtua Fighter. Une baffe technique et ludique qui reste encore dans les mémoires, accentuée par les épisodes suivants de la série toujours considérés comme des titres exigeants mais aussi comme des références du genre en 3D. Alors en 2012 ce VF5FS, la fameuse évolution du jeu d'origine, est elle encore à la hauteur de ses ainées ?
VF, j'en garde un excellent souvenir, surtout le 4 pour être précis. Une véritable leçon pour la concurrence qui s'est poursuivie au travers d'un cinquième épisode incontournable mais pourtant peu apprécié par le grand public. Pourquoi ? Tout simplement parce que contrairement aux autres jeux de combat, les Virtua Fighter ne sont pas accessibles, et assez épurés. Dans un Tekken, en tapotant n'importe comment sur les boutons vous arriverez à faire quelque chose, voire même peut-être à gagner des matchs face à des joueurs expérimentés. Dans un Virtua Fighter, ça n'arrivera jamais !
Investissement = plaisir
Virtua Fighter 5 est un jeu exigeant, très exigeant. D'abord, il est impératif de s'y investir pour prendre du plaisir. Ensuite, la rigidité de sa jouabilité requiert pas mal d'expérience pour parvenir à créer son propre style de jeu. Ainsi, si vous avez dans l'idée d'aborder un VF de la même manière qu'un Tekken, vous ne pourrez qu'être déçu. C'est donc en prenant le temps de bien comprendre le système de jeu de ce Virtua Fighter 5 Final Showdown que vous apprendrez à le maitriser pour construire votre façon de jouer et pour cela, il n'y a pas de secret : il faut passer par la case entrainement. C'est pourquoi cet opus s'adresse aux joueurs qui ont l'envie de s'y investir et à personne d'autre. Si c'est pour jouer en dilettante, allez plutôt voir du côté de Tekken 6 ou de Dead or Alive 4, vous vous amusez nettement plus et surtout plus vite.
La référence est de retour ?
Côté système de jeu, VF5VS propose une jouabilité à trois boutons : poings, pieds et garde. Seulement trois touches pour pas mal de possibilités, d'autant que le casting est désormais étoffé d'une vingtaine de personnages. La plupart des coups ont été revus et modifiés en terme de jouabilité, ce Final Shodown n'a plus grand chose à voir avec le VF5 d'origine. Virtua se distingue aussi par rapport à la concurrence en ne proposant aucun doublon, chaque personnage est unique et se joue de manière particulière. Là encore, un investissement est nécessaire afin de maitriser chacun d'entre eux. Du chopeur au cogneur, en passant par le spécialiste du contre ou le karatéka de base, VF5FS propose un vaste panel de combattants originaux qui n'a pas à rougir face à la concurrence. Au coeur de l'action, les joutes y sont rythmées, rapides et pleines de finesse, notamment en ce qui concerne la gestion de l'espace et de la défense. Tout est donc une question de pratique et puisque l'esbroufe n'est pas de mise, la satisfaction ne viendra que de l'enchaînement bien placé au bon moment. Il n'y a donc pas de place pour le hasard et c'est en cela que le titre est une référence.
Epuré mais efficace
Final Shodown est une évolution du Virtua Fighter 5 sorti sur PS3 et Xbox 360 en 2007. Graphiquement, le jeu est donc indéniablement en retard par rapport à la concurrence actuelle mais son rendu demeure propre, et extrêmement lisible, notamment grâce à de petits effets de lumière venant agrémenter les éclairages durant les joutes. Si on retrouve les modes de jeu classiques de la discipline (Arcade, Versus, un Training entièrement refait pour apprendre le système de jeu, Time Attack avec classement en ligne, etc.), le titre apparait comme résolument axé sur le online. Alors que le VF5 d'antan était assez sommaire en ligne, cette itération se révèle nettement plus confortable avec des rooms pour se retrouver, mater les replays et des options suffisantes pour configurer ses matchs. Dommage néanmoins que le jeu ne propose pas de jouer en Arcade en attendant ses adversaires en ligne à la manière d'un Street Fighter IV par exemple. Quoiqu'il en soit, il est évident que VF5FS se pratique ainsi : entrainement, jeu en ligne, retour à l'entrainement, jeu en ligne, etc. N'espérez donc pas vous amuser en jouant avec des novices en les invitant chez vous. Il faut pratiquer entre habitués pour s'étonner de la finesse du système d'esquive, de la variété des enchaînements aériens, de la souplesse dans les déplacements, etc.
Il aura fallu attendre 5 ans pour avoir enfin une version satisfaisante de Virtua Fighter 5 (même si la version Xbox de 2007 était déjà correcte). Final Shodown est donc la version ultime de la saga avec un roster révisé (deux nouveaux personnages : Jean Kujo le karatéka et Taka-Arashi le sumo) et rééquilibré (pas mal de modifications aux niveaux des coups et des priorités de tous les personnages), ainsi que des arènes dynamiques et destructibles, du jeu en ligne efficace et plus agréable, des modes tutoriels bien pensés et un système de jeu au global toujours plus qualitatif. VF5FS est une réussite mais ne correspond plus vraiment à l'attente des joueurs du dimanche. Il est taillé pour les hardcore de la discipline et en cela, il demeure la référence dans le registre de la baston en 3D.