Le studio Two Point Studios revient avec un nouveau jeu de gestion, Two Point Museum, prévu pour le 5 mars 2025. Après le très bon Two Point Hospital et l’un peu plus décevant Two Point Campus, l’équipe continue d’innover en proposant une expérience pleine d’humour et de défis dans l’univers des musées cette fois. Si, sur le papier, la gestion d’un musée semble plus limitée qu’un hôpital en termes de possibilités, détrompez-vous : elles sont en réalité extrêmement nombreuses.
Si vous avez joué à Two Point Hospital ou Two Point Campus, vous connaissez la recette : on construit son bâtiment pièce par pièce, on engage du personnel et on s’assure que tout roule pour satisfaire les visiteurs. Dans Two Point Museum, c’est pareil… mais pas tout à fait. Cette fois, vous devez aménager des galeries, organiser des expositions et gérer l’afflux de curieux venus admirer vos trésors. Le jeu se découpe en deux grandes parties : une campagne solo qui fait office de tutoriel géant, indispensable pour comprendre les spécificités du jeu et bien s’en sortir, et un mode bac à sable, bien plus souple.
Ce dernier permet soit de jouer avec des ressources illimitées (peu d’intérêt pour ceux qui aiment le challenge), soit avec un budget classique, comme dans la campagne solo, ce qui est selon nous la meilleure option. Cette dernière est d’ailleurs très qualitative malgré son aspect tutoriel et permet de découvrir, petit à petit, les spécificités de la gestion d’un musée à travers plusieurs spécialités (artefacts hantés, paléontologie, etc.). C’est très bon moment à passer, plein d’humour et de surprises qu’il serait très dommage de louper…
Comme Two Point Campus, ce nouvel opus a une dimension éducative, mais il se concentre moins sur le bien-être des élèves et plus sur l’expérience des visiteurs. Plus question de gérer la propreté des douches ou l’organisation des soirées étudiantes. Ici, tout tourne autour de l’optimisation du personnel, des recherches et des expéditions pour enrichir ses expositions. Bien sûr, il faut toujours répondre aux besoins élémentaires des visiteurs (faim, soif, confort…), mais l’objectif principal est d’attirer un maximum de monde en proposant des expositions captivantes et bien agencées. Et c’est là que le jeu se distingue vraiment.
Et Dieu sait à quel point gérer un musée n’est pas chose aisée… Comme dans les jeux précédents, le titre propose une structure de bâtiment préconstruite. En l’occurrence, votre musée. Libre à vous ensuite de l’agrandir et d’aménager son intérieur. Ne vous attendez donc pas à un Sims-like : l’architecture est secondaire, il s’agit avant tout d’un jeu de gestion pure. Et cela commence par le personnel.

Une gestion pointue du personnel
Dans Two Point Museum, la gestion du personnel est essentielle pour assurer le bon fonctionnement de votre établissement et maximiser son attractivité. Vous devrez jongler avec quatre types d’employés, chacun jouant un rôle clé dans la réussite de votre musée. Les experts qui sont au cœur des expéditions et de la recherche, permettant de découvrir de nouveaux artefacts et d’enrichir les collections . Les assistants, quant à eux, gèrent les interactions avec le public en tenant les guichets d’entrée et les boutiques de souvenirs, assurant ainsi un accueil chaleureux et une source de revenus complémentaires.
De leur côté, les agents de maintenance sont indispensables pour garder le musée propre et fonctionnel, en veillant à l’entretien des infrastructures et au bien-être des visiteurs. Enfin, la sécurité joue un rôle crucial en protégeant vos expositions contre les vols et en surveillant les dons effectués par les visiteurs, ces derniers constituant la principale source de revenus du jeu Two Point Museum.
Ça peut paraître peu, mais les amoureux des jeux de gestion, comme la licence Planet Coaster et Planet Zoo, savent à quel point gérer uniquement les employés peut déjà donner du fil à retordre. Entre les maladies complètement loufoques de certains, marque de fabrique de la franchise,(comme cet expert revenu d’expédition avec les pieds fossilisés) et la fatigue des autres, c’est un véritable casse-tête de s’assurer que tout le monde est au travail et en bonne santé. Un vrai plaisir pour ceux qui ont peur de s’ennuyer parce qu'il y a toujours quelque chose à faire, ce qui est d’ailleurs l’un des aspects les plus funs du jeu, et qu’il faut constamment être attentif à ce que chacun fait.
Car si un employé est en burn-out, cela peut être dramatique pour le fonctionnement du musée. Un assistant en moins au guichet des billets, et vous pouvez dire adieu à vos revenus futurs. Si un gardien est en pause pendant un vol, votre musée risque de subir un énorme bad buzz. Et croyez-nous, c’est la dernière chose que vous voulez si vous espérez réussir.

La recette du succès
En effet, la réussite de votre musée repose sur trois critères majeurs : le Buzz, le Savoir et l’Entertainment. Le Buzz mesure l’attrait général de vos expositions et peut être boosté en ajoutant des décorations ou en optimisant la mise en scène de vos collections. Plus une exposition est visuellement impressionnante et bien aménagée, plus elle captera l’attention du public. Le Savoir, quant à lui, représente la dimension éducative du musée et s’obtient grâce à des panneaux d’informations et des visites guidées bien pensées. Proposer du contenu enrichissant augmente la satisfaction des visiteurs et améliore la réputation de votre établissement. Enfin, l’Entertainment varie en fonction des types d’expositions et de leur mise en scène, rendant certaines galeries plus captivantes que d’autres. Trouver le bon équilibre entre ces trois éléments est essentiel pour attirer toujours plus de visiteurs et maximiser leurs dons, qui rapportent bien plus que la billetterie ou la boutique de souvenirs.

Quelques faiblesses sur le buzz de votre musée de Two Point Museum
Plus votre musée émerveille son public, plus il génère de revenus, vous permettant ainsi d’investir dans de nouvelles expositions et de repousser encore les limites de votre créativité. Dommage que le système ne soit parfois pas plus profond. Concernant le buzz d’une exposition, le jeu prend surtout en compte la quantité de décorations autour d’une œuvre, ce qui peut sembler extrêmement aléatoire. Finalement, le choix des décorations n’a pas vraiment d’importance : vous pouvez disposer quelques plantes éparses et mal organisées autour d’une œuvre, et les visiteurs s’en satisferont. On regrette que Two Point Museum ne soit pas plus pointilleux sur ce point, avec un système qui inciterait, par exemple, à adapter la décoration à la thématique de l’œuvre. Des plantes pour un squelette de dinosaure, quelque chose d’aquatique pour un fossile d’animal marin, etc. D’autant que la personnalisation permet de faire de jolies choses. Si l’on a le souci du détail, on peut vraiment créer quelque chose de très beau et cohérent comme une mini jungle pour l’aile sur les dinosaures, etc.

Un musée à votre image
Car oui, côté personnalisation, Two Point Museum offre de nombreuses options : choix des sols et des murs, cloisonnements, portes pour le personnel… Tout est pensé pour optimiser la circulation des visiteurs et rendre le musée plus attractif. Construire de nouvelles ailes, comme par exemple les parties consacrées aux dinosaures ou à la botanique, est un vrai plaisir. L’agencement des expositions est essentiel : en regroupant des objets complémentaires sur un même sujet, on maximise le Buzz et l’intérêt du public. Chaque détail compte au moins sur le sujet. C’est un vrai ravissement de prendre le temps de créer l’exposition la plus complète possible sur un sujet en particulier. Et pour cela, rien de mieux que LA grande nouveauté du jeu : les expéditions.
C’est une évidence mais un musée vivant ne peut pas se contenter d’exposer toujours les mêmes objets. Il faut partir en quête de nouvelles trouvailles ! Dans Two Point Museum, l’exploration joue un rôle central. Pour cela, vous devez envoyer vos experts en hélicoptère à travers le monde pour effectuer des fouilles. Tout se déroule hors map, et vous ne recevrez que des informations via un menu. Les expéditions vous mèneront vers des zones spéciales, comme la Bone Belt pour les fossiles ou le Netherworld pour les objets paranormaux.
Cependant, certains espaces restent inaccessibles tant que vous n’avez pas rempli des objectifs précis, ajoutant ainsi un vrai défi et un sentiment de progression. Par exemple, certaines parties du monde abritant de prestigieuses expositions (comme un squelette de T-Rex) nécessitent des spécialistes ayant une formation spécifique. Le premier venu ne peut donc pas s’en occuper, et l’expert devra d’abord passer par une salle de formation, où on le verra étudier à l’aide de livres et d’une sorte de machine tout droit sortie de Retour vers le Futur. C’est tout simplement génial.
Cela permet de créer une grande attente, d’autant plus que l’on ne sait jamais ce que l’on va découvrir lors d’une fouille. Cela peut être une excellente surprise, mais aussi une déception, comme un objet qui ne génère aucun buzz (à l’image d’un simple fossile de plante sans grand intérêt). Ce système est tout simplement génial, donnant presque l’impression de jouer à la roulette au casino à chaque retour de mission d’un expert. On trépigne d’impatience de savoir ce que l’on va pouvoir ajouter à notre musée.

La loi des contraintes
Mais chaque exposition a ses propres contraintes. Les poissons nécessitent un aquarium avec une température bien réglée, certaines plantes doivent pousser dans des conditions spécifiques, et les artefacts gelés ont besoin d’un congélateur pour ne pas s’abîmer. Vous verrez, c’est parfois totalement excentrique et c’est justement cet humour qui fait tout le charme de la licence Two Point. Mais sachez que rien ne s’improvise ! Évidemment, en plus de ça, partir en expédition n’est pas sans risque. Plus le périple est périlleux, plus il faut bien préparer son équipe : formation à la survie, équipement spécifique comme des trousses de secours… Vos explorateurs peuvent se retrouver perdus en mer, piégés par une tempête de sable, ou revenir avec des objets de moindre valeur.
Mais le jeu en vaut la chandelle. Et puis, c’est votre meilleur levier pour attirer des visiteurs et espérer de plus grandes rentrées d’argent. Car l’économie, c’est vraiment le nerf de la guerre. En dehors du prix des billets, la seule et unique source de revenus repose sur les dons. Et plus une exposition a du succès, plus ils sont nombreux. Le tout se fait via des petites corbeilles devant les expositions. D’où la nécessité d’avoir une bonne gestion de vos employés comme on pouvait l’évoquer précédemment. Encore un élément à bien étudier lors d’installation de vos œuvres, les maniaques de la finance apprécieront.

Un humour omniprésent dans Two Point Museum
Car gérer un musée, ce n’est pas de tout repos. Entre les visiteurs capricieux, les employés débordés et les objets à disposer intelligemment, Two Point Museum peut vite devenir un joyeux bazar. D’ailleurs, la première partie en bac à sable a été un véritable désastre : exposition mal pensée, visiteurs qui se plaignent, musée sans logique… Mais voir tout ce chaos se transformer progressivement en un lieu parfaitement optimisé est extrêmement satisfaisant. L’humour est aussi au cœur de l’expérience. Les annonces dans les haut-parleurs, avec une voix volontairement absurde, rappellent celles de Two Point Hospital et ajoutent une dose de dérision irrésistible.C’est ce genre de détails qui rend le jeu si attachant. Les annonces du type « Vous pouvez échanger à tout moment un billet neuf contre un billet neuf identique » n’apportent rien d’utile, si ce n’est cet humour un peu british, diablement satisfaisant.
Et ce n’est rien comparé aux réactions du public face aux œuvres, aux glissades sur les saletés ramenées des expéditions, et bien d’autres situations absurdes. Impossible d'en faire le tour et ça serait en plus gâcher la surprise. Cet humour se retrouve évidemment dans le style cartoonesque de la direction artistique. Si, visuellement, c’est clairement moins impressionnant qu’un Planet Coaster 2 en termes de gestion des foules, les visiteurs sont un peu plus personnalisés. On retrouve ainsi des touristes, des étudiants et même… des gothiques. Oui, oui. Et puis au final, avec une belle vue d’ensemble de notre musée c’est quand même très gratifiant de voir tout ce petit monde s’activer.
D’autant que le Two Point Museum propose, en plus de ça, cinq cartes variées (bien que peu nombreuses). On y trouve un musée inspiré d’un paysage méditerranéen en bord de mer, un autre situé dans une ville européenne, un musée américain, ainsi qu’un établissement futuriste sur une plateforme flottante et un autre d’aspect un peu gothique. Bref, il y a de quoi faire, avec plusieurs types de musées à créer et surtout plein de possibilités pour expérimenter différentes approches. Très honnêtement, c’est largement suffisant pour déjà avoir plusieurs dizaines d’heures de jeu.

Une bonne surprise mais…
À l’heure de l’écriture de ce test (avant le déploiement d’un patch de lancement), le jeu souffre encore de quelques bugs gênants. Par exemple, à intervalle régulier, une œuvre doit être nettoyée par un expert pour rester resplendissante et ne pas perdre en Buzz. Problème : il arrive parfois qu’une œuvre ne puisse pas être nettoyée. Pourtant, un bouton sous la description de chaque objet permet d’appeler un spécialiste rapidement, mais rien n’y faisait, que ce soit dans la campagne ou en mode bac à sable. De quoi casser un peu le rythme, même si dans l’ensemble, le jeu reste ultra plaisant.