Chacun le sait, le lapin est célèbre pour sa propension à proliférer. Pas étonnant donc de voir les Lapins Crétins débarquer sur Xbox 360, afin de faire joujou avec Kinect. Cette fois, c'est San Francisco que les beuglants à grandes oreilles ont pris d'assaut et c'est vous et vos amis qui allez devoir jouer les chasseurs d'opérette afin d'endiguer l'invasion !
Après le sport (Kinect Sports Season 2) et la danse (Just Dance 3, Dance Central 2), Ubisoft propose avec Les Lapins Crétins partent en live, un party-game, le dernier morceau du triptyque casual de Noël pour Kinect. Jouable jusqu'à quatre en même temps, ce nouveau Lapins Crétins propose de simplement enchaîner les mini-jeux ou bien de choisir entre des modes aux règles spécifiques, jouables à partir de trois joueurs et ce jusqu'à seize, en alternance bien entendu.
Des lapins dans mon terrier
Les types de jeux du titre se divisent eux-mêmes en trois catégories. Ceux qui se présentent sous forme de dessin animé, simples et rapides, ceux en 3D où l'on incarne un personnage qui devra la plupart du temps en découdre avec les lapinos, et enfin, ceux en Réalité Augmentée, où c'est bien soi-même et son salon (libre à vous de jouer dans vos toilettes si celles-ci sont gigantesques) que l'on retrouve à l'écran. Intéressons-nous d'abord à ces derniers. Les lapins sont donc présents à l'écran, et donc dans votre "chez-vous", et il est question de leur filer des coups de latte, de les écraser, de vous agglutiner à plusieurs pour créer des formes précises lors d'un spectacle d'ombres chinoises, de jouer de la guitare pour une foule de léporidés et plein d'autres choses encore. Amusantes, ces épreuves souffrent parfois de leur technologie : être assez précis à la gratte, quand celle-ci est en RA et qu'il faut subtilement changer de note à la manière d'un Guitar Hero, n'est pas une manœuvre forcément évidente.
Sept cent millions de lapins, et moi, et moi, et moi...
Dans les épreuves dites en 3D, histoire de bien faire le distinguo avec celles en dessin animé, il faudra dans la peau d'un chef de gare, baffer des lapins dont la tête dépassent des wagons, scier une boîte magique en tant qu'assistante d'un magicien, délogée par les bestioles, ou encore remonter à la nage une rue pentue et remplie de flotte de San Francisco. Mouvements de bras, saut, génuflexion, utilisation de la voix aussi (pour guider un lapin dans un lave-auto et le faire marcher sur un tas de pièges), bref, des gestes bien connus désormais et des jeux qui au final manquent de rythme (souvent trop longs) et qui ne renouvellent pas vraiment, ce que l'on pouvait déjà faire dans une certaine mesure sur Wii. On le constate d'autant plus quand on s'essaye aux épreuves qui prennent l'apparence de jolis dessins animés. Celles-ci qui se veulent simples et rapides (il faut trancher, répondre à des quizz mais aussi parfois utiliser sa tête pour donner de belles bosses à son lapin) s'inspirent directement de la formidable série Wario Ware. A la différence que l'immédiateté de compréhension de ce qui nous est demandé est moins simple à saisir que dans le jeu Nintendo. Si dans ce dernier il arrive qu'un simple mot, une fois sur dix ne nous permet pas de piger un jeu (et puis c'est pas grave parce que ça va à mille à l'heure), ici, avec une phrase entière, le ratio est plutôt d'un jeu sur deux compris du premier coup. Eh oui, la sémiotique visuelle, c'est tout un art... Au demeurant, les jeux restent amusants quand on les saisit mais encore une fois, ce n'est pas vraiment l'originalité qui transcende le tout.
On saluera cependant un mode multi qui se veut un peu plus poussé que la moyenne, à travers des modes, aux règles diverses. Dans "Jus de carotte", on tournera une roue, afin de déterminer une épreuve, le perdant devant boire son jus. Une fois tous les verres vides on est éliminé, la roue pouvant tomber sur une case qui permet d'office de faire un boire un verre au copain. Fourbe. Dans "La cagnotte", on enchaîne les mini-jeux, celui qui se rate cumulant des gages, un trop grand nombres étant synonyme d'élimination. Bref, de quoi changer un peu de la suite sans fin des mini-jeux, le tout pouvant être plus gai, avec vrais verres remplis, mais avec autre chose que du jus de carotte... Du jus de banane par exemple.
Finalement, si la Réalité Augmentée projetant un lapin, puis plusieurs au fil des jeux, dans votre salon, est de prime abord rigolote, on est vite déçu par Les Lapins Crétins partent en live. Tout d'abord parce que ces épreuves en RA souffrent parfois d'un manque de précision (ce que l'on peut aisément pardonner) mais surtout ne constituent pas le gros des épreuves du titre. Elles sont accompagnées d'épreuves tout en 3D, assez basiques, où l'on contentera de tenir haut sa main pour baffer un lapin ou de guider ses paumes sur des interrupteurs activant des ponts pour des lapins/Lemmings, bref, rien de folichon. Si on apprécie les règles des modes multi qui étoffent un peu le jeu, ainsi que les mini-jeux en dessin animé, soignés et rigolos, on se dit que ceux-ci auraient été tout à fait jouables de meilleure manière à la Wiimote et que quitte à s'inspirer de Wario Ware, il aurait fallu reprendre son rythme et son accessibilité.