Sentant le vent tourner avec la fin de l'idylle entre EA et Tiger Woods, HB Studios a sorti polo, pantalon à rayures et petite casquette qui vont bien pour s'essayer à la simulation de golf. Un challenge risqué pour les petits gars d'Halifax (Nouvelle-Ecosse), auteurs des portages mitigés de FIFA sur PS Vita et Wii. Bref, avec The Golf Club, ont-ils réussi à faire leur trou, ou partaient-ils avec un handicap trop conséquent ?
Test réalisé sur la version Xbox One.
Deux heures du mat'. Retour d'une soirée arrosée, adrénaline encore maximale. Le réflexe idiot : se brancher sur le câble pour faire retomber la pression. Puis zapper jusqu'à tomber sur un tournoi de golf dont on ne connaît ni le nom, ni l'enjeu, ni les protagonistes. Et se laisser happer. Pourtant, la mise en scène est sans relief : images épurées, commentaires de velours, tempo lénifiant. C'est Man versus Wild sans le côté survie et avec un club à la place d'une machette. On ne comprend pas bien ce qui se passe dans notre écran, mais on kiffe ! C'est visiblement cette atmosphère de plénitude que HB Studios a tenté de retranscrire dans The Golf Club.
Simulation sans fioritures
Loin du fun de la série des Everybody's Golf, la simulation des Canadiens d'Halifax joue sur cette ambiance volontairement austère (décors vides, avatars semblables) pour ce concentrer sur ce qui fait le sel de ce sport. Car là où les moins fervents/obtus/patients (rayez la mention inutile) s'arrêteront à une réalisation ne franchissant pas le cut (aliasing à gogo, bugs d'affichage...), les autres prendront plaisir à étudier le terrain et les coups de leurs adversaires pour devenir le roi du circuit PGA, le nouveau Tiger Woods, le chéri de ces dames en fleur...
Des greens à l'infini
La grande force du titre "made in HB Studio" réside dans son éditeur de parcours, créés de manière procédurale, qui donne une liberté totale à la communauté pour enrichir le catalogue de greens disponibles. Et comme d'habitude, avec ce genre d'initiative, on peut compter sur l'imagination débordante des volontaires, rendant vos parties bucoliques truffées d'obstacles. De quoi passer ses nerfs sur son pauvre caddie ! Mais voilà un moyen de contrer cette ignoble politique de DLC et de donner une richesse infinie à un jeu limité par ses moyens techniques.
Comment un jeu de golf pouvait-il se démarquer au milieu de tous les titres sortis dans l'histoire numérique sans moyens astronomiques ? Par son éditeur de parcours, pardi ! HB studio a pris le pari de se concentrer sur cet aspect pour attirer les sportifs du dimanche matin. D'autant que la prise en main accessible, tout en feeling (tir à l'aide du stick droit) et son mode solo, qui choisit en ligne des fantômes de joueurs au niveau similaire, n'adresse pas cet opus aux aficionados, capables de citer l'équipe européenne de la dernière Ryder Cup.