C’est certainement le jeu le plus attendu de l’année et pour cause. Starfield nous a fait rêver depuis son annonce et n’a cessé de titiller notre curiosité à chacune de ses présentations. De l’aveu même de ses créateurs, il est LE jeu le plus ambitieux de Bethesda. Exploration des étoiles, un millier de planètes à visiter comme bon nous semble, du space opéra comme jamais on en a vu… Le pauvre Starfield n’était pas encore sorti qu’il portait déjà tout le poids de l’univers sur ses épaules.
Puisqu’en plus de Bethesda et des joueurs, c’est bien Xbox qui mise très gros dessus. Starfield doit absolument faire office de porte-étendard de la nouvelle génération de consoles. Il doit être le jeu qui fera briller la marque et justifiera le rachat de Zenimax dans la foulée. Starfield est donc, à bien des égards, plus qu’un simple gros jeu. Il est le titre ultime pour le studio et un énorme pari pour Xbox… mais qu’en est-il pour les joueurs ? Marquera-t-il l’histoire ou sera-t-il un simple AAA parmi tant d'autres ?
De la mine aux étoiles
La question de savoir si Starfield est bon, excellent ou raté est légitime. Bethesda nous a déjà offert le meilleur avec ses Morrowind, Skyrim ou encore Fallout 3… mais aussi le pire, avec notamment Fallout 76. Si le studio est reconnu et extrêmement apprécié, il a lui aussi ses vieux démons. Mais pour ce projet hors normes et hors du commun, c’est Todd Howard, la tête d’affiche du studio, qui prend les rênes en tant que réalisateur. Celui à qui l’on doit justement ces Morrowind, Skyrim ou encore Fallout 3 et 4. Un gage de qualité très largement médiatisé d'ailleurs. Starfield est son nouveau gros bébé, sa fierté et son jeu le plus ambitieux. Accessoirement, c’est aussi la première nouvelle licence du studio depuis de très nombreuses années. Starfield est un événement à lui seul.
Starfield nous enveloppe en toute simplicité dès le départ. Un menu principal épuré, quelques notes en arrière-plan et un logo qui se dessine finement au milieu de l’écran. Puis vient le bruit du métal, la poussière de la roche et nous, pauvre mineur que nous sommes au départ. Engagés par une mégacorporation interstellaire, on mine comme un larbin à l’aide d’une découpeuse laser, notre plus fidèle amie qui ne nous quittera plus. Aujourd’hui, le boulot est un peu particulier. Quelqu’un semble s'intéresser à un caillou luisant planqué au fond des galeries que l’on creuse depuis quelque temps. C’est ici que tout commence. Au fond d’une mine, lorsque l’on tente d’extraire cet objet brillant de la roche.
Un démarrage en douceur, le calme avant la tempête. Une quête pour la vérité, voilà ce qui nous attend. Le bout de métal coincé dans les entrailles de cette planète rocheuse est en réalité un artefact, l’un des nombreux autres disséminés à travers l’univers. Qu’on le veuille ou non, nous voilà extirpés de nos mines pour rejoindre Constellation, un groupe d’explorateurs aux horizons divers. Excentriques, religieux, scientifiques, rebelles… tous très différents mais rassemblés pour une cause unique et universelle : la vérité. Que cachent ces artefacts ? Quelle est leur raison d’être ? Voilà votre mission désormais.
Une épopée incroyable
Comme pour un Skyrim, la trame principale n’est qu’un prétexte à quelque chose de plus grand, de plus fort et de plus complexe. Elle est le fil d’Ariane qui nous pousse à voyager et faire des rencontres. Ces rencontres faussement fortuites, les événements qui en découlent et nos choix gravitent alors autour de cette intrigue et se mêlent parfois à elle et finissent par tisser un tout. Un entremêlement de décisions et d’aléas qui dessine un voyage personnel qui ne ressemblera à nul autre. Tout se mélange dans Starfield. Alors que l’on pense suivre la quête principale, un événement nous fait sortir du sentier et nous amène sur un scénario que l’on penserait alors secondaire. Il l’est si on ne se focalise que sur notre recherche des artefacts, mais en réalité, chaque choix a son importance et on ne s’en rendra compte que plus tard. Mais ça, les joueurs qui connaissent le travail de Bethesda le savent déjà.
On sait ce que fait le studio, on connaît et reconnaît sa marque de fabrique. Et cette nouvelle sortie n’y manquera pas. Le travail abattu est monumental, Starfield est extrêmement prenant. C’est est un condensé de plus d’une décennie de travail sur des jeux qui ont marqué l’histoire de notre médium, chacun à leur manière. Si le fil conducteur n’a rien de très surprenant, du moins avant que l’on approche de son dénouement, c’est tout ce qu’il y a autour qui est absolument fou. Bethesda fait une nouvelle fois preuve d’un talent dingue pour tenir les joueurs en haleine en leur racontant tout un tas de choses sans jamais les perdre. Starfield est très, très bavard, il a beaucoup de choses à raconter. Son univers est immense, dans tous les sens du terme, et la toile de fond est extrêmement dense. Un travail d’orfèvre qui, en plus de donner de la vie et de la cohérence à tout ce qui nous entoure, attise la curiosité et offre à Bethesda la possibilité de nous délivrer une tonne d'histoires. Ce qu’il fait très bien.
Durant notre voyage, on rencontrera tout un tas de personnages hauts en couleur, pour certains des alliés, voire même des compagnons, pour d’autres des antagonistes sans foi ni loi ou de simples âmes perdues. Chaque personnage a une histoire, une vie. En tout cas, c’est l’impression que donne Starfield, ce qui témoigne d’un souci du détail de tous les instants. Comme les autres œuvres du studio, les PNJ vont et viennent, font leur petite vie au fil des heures qui passent. En tendant l’oreille, on peut même dénicher des indices sur des choses à faire, des activités totalement annexes qui permettent souvent d’arrondir ses fins de mois ou de glaner des objets et de l’expérience. Parfois, ça débouche même sur des quêtes scénarisées plus importantes que prévu. C’est une réussite totale.
Des aléas et des choix
En fait, même si l’univers est immense, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Poser un pied sur une planète, habitée ou non, c’est prendre le risque de s’y perdre, de tomber nez à nez avec un imprévu qui se transformera en quête de plusieurs minutes, voire même de plusieurs heures Certaines missions secondaires sont de véritables histoires à part entière qui nous demanderont de voyager aux confins de l'espace, de faire plusieurs missions, de prendre des décisions… Certaines trames secondaires pourraient même faire l’objet de véritables stand alone si elles le voulaient tant elles sont prenantes de bout en bout. C’est d’autant plus vrai qu’il ne faut surtout pas les prendre à la légère. Chaque choix a un impact sur tout ce qui vous entoure, qu’on le fasse lors d’une quête principale, ou non. Directe ou indirecte, importante ou non, chaque décision a une conséquence. Vous pouvez par exemple croiser diverses factions, faire copain-copain avec la plupart d’entre elles, mais aussi vous brouiller avec d'autres. À vous de voir, à moins que vous ne préfériez ne pas faire de choix, c’est aussi une possibilité.
Moins manichéen que ne l’est Fallout 4 par exemple, Starfield nous donne parfois le choix de façon très directe, souvent sous la forme de décisions à prendre lors de dialogues, mais par moments ce sont nos actes qui choisissent pour nous. Attaquer des vaisseaux civils dans l’espace fera de vous un pirate plutôt apprécié de vos pairs, mais beaucoup moins des différentes milices protégeant l’espace… Comme le fait d’épargner certaines vies pourra vous valoir le respect de certains alors que tuer aura l’effet contraire. À vous de choisir votre manière d’aborder les choses. Ce n’est pas forcement tout blanc ou tout noir, c’est vous qui décidez. Et vous avez largement de quoi faire puisqu’il n’existe jamais qu’une ou deux possibilités pour résoudre les situations. Bien souvent, les cheminements sont nombreux et ne mènent pas toujours au même résultat d’ailleurs. Une liberté d’aborder les situations qui rend notre aventure unique et que l’on retrouve même au-delà des dialogues. Le jeu lui-même nous offre la possibilité d'aborder différentes situations à notre manière. Elles sont parfois suggérées à l’écran, mais souvent, c’est en farfouillant soi-même que l’on découvre de nouvelles opportunités.
Finalement, plus qu’une quête principale bombardée d’objectifs à faire en ligne droite, Starfield est une véritable épopée qui va bien au-delà de son fil conducteur. C’est un tout qui arrive à être cohérent et diablement prenant malgré quelques égarements plus ou moins évidents. Et quand bien même les plus assidus et les amoureux de science-fiction verront certainement venir le grand final à des années-lumière, Bethesda arrivera à surprendre grâce à son écriture, avant, pendant et même après sa fin. Même si nos choix n’auront pas l’impact espéré ou en tout cas pas celui auquel on s'attend en jouant à ce genre de production.
Des amis pour la vie
Outre la trame, les factions ou votre rapport avec les PNJ, c’est surtout vos relations avec vos compagnons qui seront impactées. Très largement médiatisés, ils sont plus importants dans Starfield que dans n’importe quel autre jeu du studio. On pourra discuter avec eux, tisser des liens, les embarquer dans nos périples directement sur le terrain, échanger des objets avec eux ou encore leur donner armes et armures pour qu’ils s’en sortent mieux en mission. S’ils seront assurément utiles au combat, ces bougres ne peuvent toutefois pas nous aider en nous soignant. Il y a bien une évolution des compagnons par rapport aux autres jeux Bethesda, même si elle n’est pas aussi marquée qu’espéré. Ils réagissent à absolument tout en temps réel, ils n'hésitent pas à balancer quelques phrases de temps à autre, à défaut d’avoir de vrais échanges comme dans un Baldur’s Gate 3 par exemple, mais c’est déjà ça de pris.
Lorsque l’on voit ceux de Skyrim et Fallout 4, on se dit qu'on revient quand même de très loin. Mais la vraie force de nos compagnons, c’est surtout leur capacité à prendre la parole à notre place lors des dialogues. Ce n’est pas tout le temps possible, mais c’est tout de même assez régulier. Suivant les acolytes avec qui l’on voyage, on pourra déverrouiller des lignes de dialogues inédites et avoir accès à des renversements de situation inattendus, parfois pour le meilleur mais aussi pour le pire. Chaque personnage a sa propre personnalité et certains ne manquent pas de piquant. Les loups solitaires pourront tout à fait jouer en solo, mais ce serait passer à côté d’énormément de choses sympathiques en réalité.
Pour être totalement transparent, je ne peux pas vous dire si j’ai rencontré l’intégralité des compagnons disponibles, malgré mes très nombreuses heures à voyager. N’ayant aucune visibilité claire sur le sujet, je m'abstiendrai de les quantifier. J’ai cependant pu faire mon chemin avec les principaux, ceux que l’on rencontre forcément lors de notre périple. Après de nombreuses heures à leur parler, on finit par s’attacher à ce petit gang. Encore plus si on les ajoute à l’équipage du vaisseau, puisque l’on y passe le plus clair de notre temps et ils voyageront avec nous. Chaque personnage est unique et a sa propre personnalité, sa propre histoire, que l’on pourra approfondir à mesure que notre affinité avec eux augmentera. Il sera notamment possible de se lancer dans des romances et bien plus encore. On reste toutefois ici sur du très classique. Pas de grandes cinématiques romanesques à la Bioware ou CD Projekt, ni de projets sur des années comme dans un Fable. On parle, on tisse des liens, on fait quelques quêtes personnelles pour graver l’amitié ou l’amour dans la roche et puis s’en vont. Pour les marques d’affection, on repassera. Ça n'empêche assurément pas les protagonistes d’être attachants. Beaucoup le sont et ils ont tous une histoire à raconter au détour de dialogues bien écrits, mais nos relations manquent tout de même un peu de naturel.
Bethesda et ses vieux démons
C'est bien le seul point contre lequel je pesterai concernant la narration : le manque de naturel dans les dialogues et dans notre relation avec nos camarades. S’il arrive que certaines situations s'enchaînent de manière très organique, bien souvent, ce n’est pas le cas. Les PNJ nous appellent de loin comme il y a dix ans, ne feront pas toujours le premier pas dans la majorité des cas, y compris en situation urgente.
Ce manque de vie et on le sent lors des discussions, déjà un point faible dans les précédentes productions de Bethesda. Heureusement que c’est bien écrit puisque c’est assez mal joué parfois. Les acteurs principaux s’en sortent très bien que l’on joue en VF ou en VO (anglais), mais je ne pourrai pas en dire autant des personnages que l’on rencontrera ici et là ou durant nos missions. En revanche, et là c’est valable pour tout le monde, il arrive parfois que certaines phrases s'emboîtent mal les unes aux autres ou que le ton ne soit pas cohérent du tout. Les animations lors des dialogues sont aussi franchement ridicules. Les personnages sont statiques, la synchronisation labiale est à la ramasse et la caméra ne sait faire que des plans figés de face. La modélisation des personnages n’est pas non plus des plus réussies. Encore une fois, les persos principaux et quelques secondaires s’en sortent bien. Par contre, les PNJ que l’on croisera n’auront pas tous cette chance.
Du Bethesda quoi. C’est bien l’un des seuls aspects de la recette du studio qui ne semble jamais évoluer d’un jeu à l’autre et qui commence sérieusement à sentir le réchauffé. On s’en amusera bien souvent, et on se dira que ça fait presque partie du trip. Mais rassurez-vous, si l’immersion en prend un petit coup, ça n’enlève rien à la magie de l’expérience. Même si ces soucis sont récurrents, d’autant que le jeu est très bavard, tout le reste prend largement le dessus, sans l’excuser ou trouver ça normal pour autant. Les amateurs et les fans de la première heure trouveront ça presque amusant et touchant finalement, c’est un peu le côté nanar de toutes les prods du studio.
Notre aventure, notre héros
Par contre, notre héros lui s’en sortira beaucoup mieux. Comme attendu, on doit se créer un personnage de toutes pièces grâce un éditeur plutôt complet et accessible, la base de ce genre de jeu. Et c’est à ma grande surprise que j’ai constaté que Bethesda avait fait de très gros efforts en ce qui concerne les visages. C’est très propre, à des années-lumière des derniers jeux du studio. On ne se force plus à faire un perso en se disant “ce n’est pas grave, je lui mettrai un casque de toute façon et je joue en FPS, donc je ne le verrai pas”. Non, il y a de quoi se faire un avatar très sympa cette fois. On pourra par ailleurs tout modifier de A à Z : cheveux, forme du visage, corpulence… la totale.
Avant de partir en vadrouille, il faudra aussi choisir ses antécédents. En plus de faire un peu office de background, ils permettent de déverrouiller quelques options de dialogues à l'occasion et serviront surtout à nous donner nos premières compétences. Agriculteur, Chasseur de primes, Diplomate, Soldat… c’est plus d’une vingtaine de profils qui sont disponibles pour démarrer l’aventure comme on l’entend. À cela s'ajoutent des traits. Ici on peut en choisir trois pour personnaliser davantage son personnage. Ils apportent généralement un bonus et un malus, parfois même amusant. Par exemple, vous pouvez décider d’être une vraie légende célèbre dans l’univers tout entier. Du coup, un “fan”, bien connu des joueurs, viendra nous tenir la jambe de temps en temps de manière totalement aléatoire. Ce dernier posera même ses valises à bord de notre vaisseau. La contrepartie positive, c’est qu’il nous offrira aussi des objets.
Vous pouvez aussi choisir d’être recherché par des chasseurs de primes, ce qui veut dire que vous serez attaqué de temps en temps tout au long du jeu, mais vous gagnerez également de jolis bonus de statistiques. Plus doux, vous pouvez également faire le choix d’avoir vos parents encore en vie et les rencontrer, ou même être propriétaire d’une gigantesque maison, mais ces deux traits vous demanderont de payer une certaine somme régulièrement.
Des traits comme ça, il en existe plus d’une quinzaine. Ils permettent de se créer un personnage à part entière et même de modifier sa manière d'appréhender l’aventure. Un petit plus “rôle play” très interessant qui pimente un peu l’aventure. Et sans justifier une rejouabilité à lui seul, cet ajout permet au moins de changer l’expérience en cas de nouvelle partie.
Si ces choix sont irréversibles et permettent de bien se lancer, l’évolution de notre personnage reste toutefois totalement libre, et une fois n’est pas coutume, Bethesda a fait les choses en grand en ce qui concerne la personnalisation de notre voyage. Bethesda a toujours permis aux joueurs de se créer leur propre héros et identité en s’assurant que tous les profils de joueurs puissent s’y retrouver. Starfield ne déroge pas à la règle et fait les choses en très grand. Vous pouvez être qui vous voulez, comme bon vous semble. Il existe près de 80 compétences différentes réparties dans 5 tableaux à thème : Physique, Social, Combat, Science, Technicien.
Les trois premiers permettent d’améliorer son propre personnage afin qu’il soit plus fort, résistant, capable de porter de lourdes charges et de savoir manier toutes sortes d'armes. Ou encore d’être persuasif, de profiter de bonus avec ses compagnons, etc. Les deux dernières sections, Science et Technicien, sont quant à elles très spécifiques, mais non moins importantes. En plus de quelques bonus supplémentaires directement pour votre héros, notamment la possibilité de crocheter, ces deux tableaux servent à améliorer tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux scanners, à la découverte spatiale, aux recherches et à la construction du vaisseau et d’avant-postes. Même s’il faudra de très nombreuses heures pour se concocter un héros sur mesure, Starfield est très permissif et il a une manière bien à lui de nous faire évoluer.
Starfield est excellent RPG et un bon shooter
Chaque aptitude est dotée de plusieurs niveaux. Des paliers que l’on devra déverrouiller non seulement en utilisant un point de compétences, mais aussi et surtout en remplissant quelques défis au préalable. Pour le pilotage, par exemple, il vous sera demandé de liquider un certain nombre de vaisseaux, tandis que pour porter davantage de poids, il faudra sprinter des centaines de mètres en ayant les poches pleines. Si ce système de défis n’est en rien foncièrement mauvais, était-il vraiment nécessaire ? C’est la question que je me suis posée lorsque j’ai dû me forcer à abattre des vaisseaux ennemis en parcourant plusieurs systèmes solaires juste pour pouvoir augmenter ma compétence de pilotage et ainsi déverrouiller des composants pour construire le navire spatial de mes rêves. Certains défis peuvent donc être un peu lourds à faire pour les joueurs pressés, mais rien de bien méchant cela dit puisqu’on ne vous demandera jamais de grind comme un sauvage. Heureusement, la plupart du temps, vous ne les verrez même pas passer puisque vous choisirez naturellement ceux qui colleront à vos besoins et votre façon de jouer. Certains paliers s’obtiendront d’eux-mêmes sans que vous n’y prêtiez attention, notamment tous ceux liés aux combats.
Starfield à beau être un RPG, c’est aussi un FPS et certainement le plus nerveux de tous les jeux du studio. Pas de mal cela dit, puisque Fallout n’est pas réputé pour proposer des combats armés très passionnants, et Skyrim n’a tout simplement pas d’armes à feu. Le dernier-né de Bethesda fait donc office d’outsider ici, et remplit parfaitement son rôle. Oui, sans être absolument renversant et loin d’être aussi nerveux qu’un shooter pur sang, les sensations de tir sont très bonnes. Et ce que vous choisissiez de jouer des armes balistiques, lasers ou autres. L’arsenal est d’ailleurs extrêmement varié, on compte plus d’une dizaine de catégories d’armes avec plusieurs pétoires différentes pour chacune d'entre elles. Non content d’offrir un choix assez colossal d’armes à utiliser, Bethesda vous permet même de les modifier et de les customiser, et pas seulement le visuel. Canons, viseurs, capacités spéciales, chargeurs… tout ou presque pourra être personnalisé depuis un établi, moyennant des ressources bien entendu. Il y a clairement de quoi faire avec, en plus, des affrontements au corps-à-corps.
On ne l’attendait pas sur ce terrain là, mais Starfield fait tout à fait le taf. L’IA a beau ne pas être très maline, et certains ennemis ont peut-être tendance à trop encaisser de dégâts, le fait est que les gunfights sont plutôt réussis, bien plus intenses qu’attendus et très clairement au-dessus d’un Fallout. En prime, on peut facilement se mouvoir, sauter en profitant du jet pack et de l'apesanteur (ça dépend des planètes), switcher de la vue subjective à la troisième personne d’un simple mouvement de molette (sur PC). En espace confiné, on joue avec le décor, on se planque et on mitraille tandis qu’à l'extérieur, on saute un peu partout, on prend de la hauteur pour se positionner et on fait le ménage. On sent vraiment que Bethesda a mûri à ce niveau là.
Le jeu sait délivrer quelques sensations fortes lorsqu’il le veut et c’est une très bonne chose. Toutefois, ne vous attendez pas non plus à carburer comme un fou furieux à chaque instant. Starfield est un jeu qui se vit. J'entends par là que plus que dans n’importe quelle production Bethesda, il ne faut pas chercher à foncer tête baissée. Prendre son temps, expérimenter et être curieux, voilà les clés pour profiter pleinement de l’expérience. En prime, le jeu nous le rend bien et nous récompense bien souvent. L’exploration est au centre de tout. Elle est le moteur de la trame principale, mais aussi la muse de tout ce qui compose Starfield. Avec une centaine de systèmes et un millier de planètes, la promesse d’une exploration totale avait de quoi faire saliver. Mais d’un autre côté, les craintes sont nombreuses. À quoi bon si tout est vide, sans âme… Est-ce le cas ? Je pense que c’est ici que tous les joueurs ne se retrouveront pas forcément et c'est là que Starfield pourrait bien diviser.
Une infinité de mondes à découvrir
Le choix de Bethesda est le suivant : offrir la possibilité de visiter n'importe quelle planète par soi-même, MAIS en monde semi-ouvert. Ça veut dire que vous pouvez vous poser absolument n’importe où sur la planète, et lorsque ce sera fait, cela générera une carte de plusieurs kilomètres carrés. Il n’est pas possible d’aller et venir comme dans un No Man's Sky, par exemple. Ici, l'exploration est plus classique et les segments de transition (entrées dans l’atmosphère, sauts astroportés) se font via un chargement à l’ancienne. Une fois le pied à terre, des points d’intérêt seront disséminés ici et là tout autour de vous. Des grottes, des infrastructures en ruine ou habitées, des gisements de ressources… Les environnements sont très variables. On a le droit à des montagnes, de la jungle, des déserts chauds ou lunaires, des étendues gelées, des côtes en bordure de l’océan… Ça dépend de plein de choses. Le type de planète, son atmosphère, sa gravité, sa vitesse de rotation… et puis ça dépend aussi de vous, d’où vous plantez votre drapeau.
Lorsque vous êtes en orbite autour d’une planète, vous pouvez choisir pile l’endroit où vous voulez atterrir, en scannant la zone au préalable histoire de voir quelles ressources et quels biomes se trouvent là où vous comptez débarquer. Sur une même planète, vous pouvez très bien tomber sur un désert gelé, qu’une chaîne de montagnes, une forêt ou encore des plaines à perte de vue. Parfois il y a de la vie, de la faune et de la flore (qui peuvent varier au sein d’une même planète ici aussi) qu’il faudra d’ailleurs scanner pour récolter des données et de l’expérience. Mais il arrive également qu’il n’y ait rien de temps à autre. C’est le cas sur certaines planètes mortes, ou les lunes par exemple.
Certains y trouveront à redire, c’est une certitude, mais critiquer le jeu en arguant qu'il est vide est un non-sens. Ce n’est pas vide, Starfield est crédible et cohérent. Alors oui, la répartition des points d'intérêt ne ressemble parfois pas à grand-chose et manque peut-être de naturel si on veut jouer la fine bouche et il arrive aussi que la faune soit un poil trop excessive par endroits, mais ce sont les lois de l’univers finalement. Le studio avait été clair, il y aurait environ 10% des planètes qui comportent de la vie. C’est plus qu’estimé dans la réalité, et c’est amplement suffisant. On ne s’ennuie jamais et explorer une planète inhabitée a un certain charme. Dans tous les cas, vie ou pas, il y aura toujours quelque chose à faire une fois le pied à terre. Comme récolter des matériaux par exemple, ou même trouver des objets intéressants parfois. 10% ça parait peu sur le papier, mais dans les faits ça représente près d’une centaine de planètes. Ce n’est pas rien. Starfield offre un vrai sentiment d’exploration et une sensation de découverte omniprésente. Certains paysages lunaires, par exemple, plongés dans le noir et le silence sont fantastiques à découvrir. Le simple fait de gambader en sautant en apesanteur pour ne serait-ce que récolter quelques minéraux éclairés par un soleil isolé dans le ciel noir a quelque chose de fascinant. Starfield sait attiser la curiosité et émerveiller. Bethesda maîtrise vraiment son sujet.
Starfield est une invitation au voyage
Mais toutes les planètes ne sont pas sauvages, certaines ont même des points d'intérêt d’ores et déjà mis en évidence à leur surface. C’est généralement là que l’on trouve des structures très importantes ou encore de missions secondaires. D’ailleurs, Bethesda a une nouvelle fois fait un travail de génie sur la narration environnementale et parvient à nous raconter des histoires sans aligner un seul dialogue. Quelques objets disséminés ici et là et une poignée de documents suffisent parfois. Au final, il y a bien de la vie, peu importe où l’on pose le pied, mais ce n’est pas toujours ce à quoi on s’attend.
Bien entendu, il y a un très grand nombre de villes, d'avant-postes et de bourgades habitées un peu partout dans l’univers. Certaines cités, comme la capitale New Atlantis, ou Néon, sont absolument énormes. De gigantesques immeubles et des quartiers résidentiels pour la première, de la rouille, des contrebandiers et une ambiance très cyberpunk pour la seconde. Vous pourrez même découvrir ce à quoi pourrait ressembler le Grand Ouest en 2300 à Akila City, une ville à l'ambiance qui rappelle les bons vieux westerns.
Ces villes grouillent de vie avec des habitants en nombre, beaucoup de boutiques, des bâtiments utiles (ou non d’ailleurs), des missions partout et tout un tas de services. Il sera même possible de trouver un petit boulot ou d’acheter un appartement ou une maison pour les casaniers. Il y a vraiment de quoi faire et chaque cité vaut son pesant de cacahuètes ne serait-ce que pour la diversité qu’elle propose, et pas seulement au niveau des services offerts, mais aussi en termes d’histoires à suivre et d’ambiances. Chaque planète est un potentiel début d’aventure dans Starfield. Certaines le sont plus que d’autres, c’est vrai, mais c’est aussi ça l’exploration, trouver des trésors, des pièges et parfois revenir bredouille. Rien que pour tout ça, c’est une réussite totale. On a toujours envie de farfouiller un peu partout pour trouver des choses intéressantes, des bouts d’histoire, ou plus simplement du matériel. Rencontrer des gens qui, potentiellement, pourraient apporter bien plus que ce que leurs boutiques ont à offrir… Encore une fois, explorer, découvrir… C’est ça Starfield.
Construire son vaisseau, un rêve de gosse
L’exploration plus que tout autre chose. Starfield mise absolument tout là-dessus, et grâce à son vaste univers, il offre aux joueurs un terrain de jeu gigantesque. C’est un vrai bac-à-sable. Un sentiment renforcé par la présence de contenu que l’on pourrait qualifier d’endgame. À savoir la construction d’avant-postes et de vaisseaux. Ces deux facettes du jeu sont accessibles très tôt dans l’aventure et vous y mettrez assurément le nez pendant votre voyage. Mais le fait est qu’ils exigeraient presque à eux deux des tests à part entière. Se construire une base au sol ou un vaisseau gigantesque, c’est possible, mais ça a un prix.
Dans un premier temps, ça vous demandera pas mal de points de compétence à dépenser dans des capacités dont on ne se servira pas vraiment au départ puisqu’elles sont essentiellement prévues pour développer toute la composante crafting, mais aussi parce qu'elles sont logées au fond des tableaux de compétences, vous obligeant à monter de niveau et à dilapider un certain nombre de points avant de les atteindre. Ensuite, il vous faudra beaucoup barouder pour mener à bien toutes les recherches technologiques possibles. Elles se font petit à petit en récoltant des matériaux bruts, en raffinant ou en créant des pièces complexes. Enfin, pour les vaisseaux notamment, le coût en argent est très élevé si vous souhaitez vous faire un véritable Enterprise. Mais c’est une volonté de Bethesda. Durant votre périple, le premier en tout cas, vous gratterez la surface de ces deux facettes du jeu puis vous pourrez les approfondir en gagnant de l’expérience et en jouant de très, très longues heures.
Le constructeur de vaisseaux, premier des deux systèmes sur lequel il faudra se faire la main, est ultra complet et très abordable. Il suffit d’associer des modules (salle de contrôle, infirmerie, armurerie, cockpit…) entre eux en respectant seulement leur point d’accroche. On regrettera d’ailleurs qu’il n’y ait pas un peu plus d’options pour personnaliser l'intérieur du vaisseau pour contrôler les accès par exemple. Mais en l’état, il n’y a pas vraiment de quoi se plaindre, c’est hyper complet. Vous pourrez vous construire le vaisseau de vos rêves, avoir un équipage composé de vos compagnons ou d’hommes et de femmes recrutés à travers la galaxie et même vous spécialiser dans un domaine comme le transport de contrebande, le combat ou l’exploration justement en ayant à bord tout ce qu’il faut pour mener vos recherches et transporter tout un tas de marchandises, même illégale si ça vous chante (à condition de s’équiper pour). Les possibilités sont nombreuses et la créativité totalement libre. Encore une fois ici, Starfield impressionne et est ultra généreux. Le nombre de modules, d’armes, d’équipements et d’ornements est impressionnant d’autant qu’il ne cessera de croître au fil des recherches. Il y a là de quoi passer des heures complètes. Mais il faut dire aussi que le vaisseau est presque un personnage à part entière. On s’en sert constamment, et on le pilote tout le temps. D'ailleurs, comme dans une petite simulation, le pilotage nous imposera non seulement de contrôler la direction et l’armement, mais aussi l’alimentation en la dirigeant sur les systèmes qui nous intéressent en fonction des situations (moteur, bouclier, armement…) et honnêtement, c’est génial. Le contrôle de vos vaisseaux demandera un peu de prise en main, mais les sensations sont très bonnes. Même si, au final, ça dépendra surtout de comment vous construisez ce dernier.
Quand Starfield se la joue Satisfactory, c’est réussi
Autre élément plutôt fait pour être charbonné après plusieurs heures de jeu, voire en guise d’endgame, la construction et la gestion des avant-postes. Ils ne vous serviront que très peu au premier abord, mais en réalité, ils s'avèrent rapidement presque indispensables pour qui aime fureter aux confins de l’espace et ramasser tout ce qui traine. Vous pouvez construire où bon vous semble, sur n'importe quelle planète rocheuse, même les plus extrêmes si vous avez les compétences adéquates. Bethesda s’est dit qu’ajouter un peu de Satisfactory dans son RPG serait une bonne chose et c’est le cas, même si tout n’est pas parfait. Dans vos bases, vous pourrez puiser des matériaux bruts grâce à des extracteurs, et les transformer en pièces plus ou moins complexes. Pour chaque étape, il y a une ou plusieurs machines à créer et à positionner. Entre ensuite en jeu un peu de mircrogestion de l’alimentation, et des liens entre les différentes machines pour que l’automatisation fonctionne. Vous n’aurez plus qu’à récupérer votre dû à la fin de la chaîne de production. On peut aussi y installer des postes de recherches, faire de l’horticulture, domestiquer la faune, et j’en passe.
Je vulgarise ici énormément puisque c’est autrement plus complexe mine de rien. Des matières premières, il en existe des dizaines réparties aux quatre coins de l’univers. Une seule et même planète ne peut pas être auto suffisante, elle manquera toujours de plusieurs ressources. Il faudra donc vous construire plusieurs avant-postes, créer des lignes de fret entre chacun d’eux pour transporter vos ressources et ainsi de suite. C’est parfois fastidieux et surtout extrêmement chronophage, je n’ai moi même pas pu en voir le bout malgré des dizaine d’heures dans le cambouis à trifouiller et farmer tout ce que je pouvais. La construction et la gestion de nos avant-postes est assurément la composante qui surprend le plus et qui se rapproche le plus du bac-à-sable ultime. Cette facette inattendue et totalement réussie de Starfield laisse entrevoir un potentiel évolutif absolument démentiel que j’ai franchement hâte de découvrir. Camarades modders si vous lisez ces lignes, nous vous attendons de pied ferme !
Par contre, aussi excellent que puisse être cet aspect, il n’en demeure pas moins assez difficile à prendre en main au premier abord, et a du mal à se montrer réellement ergonomique même après quelques heures d'entraînement. Les raccourcis clavier ne sont pas légion et les manipulations dans les menus pas toujours folichonnes. Satisfactory nous a prouvé que le genre est largement faisable en vue subjective, mais Starfield n’est pas encore optimal niveau ergonomie. Globalement de toute façon, ce sont tous les menus du jeu qui sont un peu rustiques. En fait, mis à part un menu central qui regroupe toutes nos données et nous donne accès à tout ce dont on a besoin (carte du monde, inventaire, gestion de compagnons…), le reste est un amoncellement d'onglets et de listes. L'inventaire, en l'occurrence, n’est pas super attractif. Mais lorsqu’on a joué à Skyrim et Fallout 4, on n'est pas dépaysé plus que ça.
Non content d’être capable de nous tenir en haleine près d’une centaine d’heures sans forcer, Starfield propose donc déjà du contenu pour ceux qui aimeraient pousser l’aventure encore plus loin. Bethesda a vraiment mis le paquet, la totale comme on dit. Sachez par ailleurs, qu’une fois le jeu terminé, vous tomberez bien nez à nez avec un new game plus. Je ne dirai pas un seul mot dessus, mais je peux vous assurer que vous ne serez pas déçu du voyage. Jamais un jeu ne m'avait autant donné envie de le relancer instantanément une partie sans m’arrêter, et ce même si mon premier voyage venait de me prendre littéralement 75 heures sans forcer et sans avoir eu le temps de tout voir d’ailleurs. La durée de vie de Starfield est colossale et c’est peu dire. Vous pensiez que Skyrim avait déjà avalé votre vie sociale à sa sortie ? Attendez un peu de voir ce que Starfield a dans le ventre. Et pour ça, chapeau bas Bethesda.
Starfield est sublime, artistiquement impeccable
Starfield est dantesque. C’est un voyage incroyable. On en veut toujours plus et il nous en donne toujours plus. On lui excuse très vite tous ses couacs tant il nous offre sans cesse de quoi lui pardonner. C’est un jeu extrêmement généreux en termes de contenu, mais aussi doté d’une vraie richesse artistique. Oui, visuellement aussi c’est un voyage. Artistiquement, Starfield est une pure réussite. Les inspirations sont très nombreuses. On a le droit à du rétrofuturiste, de la pure science-fiction moderne, un peu de cyberpunk et même du post-apocalyptique. C’est dépaysant et le mariage est parfait. La maîtrise artistique se ressent même dans les tout petits détails, comme les décorations d'intérieur ou les écussons sur les tenues des personnages. L’immersion est totale. Les environnements quant à eux sont extrêmement variés, y compris au sein d’une même planète.
On note cependant une petite cassure entre les lieux principaux que l’on visitera presque à coup sûr et tout ce qui est secondaire. Les planètes par exemple, lorsqu'on s’y pose nous-mêmes, ne sont pas toujours folichonnes. On est loin de la génération aléatoire rocambolesque d’un No Man’s Sky, mais on voit clairement que tout n’est pas savamment fait à la main avec justesse. De même que certains points d'intérêt, parfois des espaces tout entiers, sont copiés/collés d’une planète à l’autre. Idem pour les bâtiments et les intérieurs. Sur une partie, ça reste relativement rare de tomber sur des choses clonées, mais ça arrive. Nul doute qu’un joueur qui cherchera à TOUT explorer aura ça sous le nez un peu plus souvent. La question maintenant est de savoir si oui ou non cela empêche de profiter du jeu pleinement ? Absolument pas. Le dépaysement reste garanti, les quelques ratés, que l’on pourra mettre sur le compte de la Dame Nature virtuelle, nous décrocheront parfois un petit rictus, et seront l'occasion de faire quelques vidéos qui finiront certainement sur Tik Tok. Et si ces égarements donneront du grain à moudre aux joueurs très pointilleux et/ou qui ont la critique facile, ce n’est pas bien grave, ce sont eux qui passeront à côté de quelque chose de génial.
Plaisir des yeux et des oreilles
En plus, pour un jeu Bethesda, même si c’est un peu méchant de dire ça, Starfield est plutôt joli. Certains modèles sont très fins et détaillés (les armes, les vaisseaux et les intérieurs en tête), les jeux de lumière sont bons, et les effets pyrotechniques font largement l’affaire. Ce n’est pas toujours superbe en ce qui concerne certaines textures en extérieur, ou la modélisations de certains PNJ, mais rien ne viendra gâcher la fête. Starfield est beau, il multiplie les panoramas à couper le souffle et enchaîne les instants photo. On pourra d’ailleurs s’éclater avec le mode photo intégré d'emblée, les occasions ne manqueront pas. Mention spéciale à l’espace, d’une immensité sans pareil. Une station spatiale gravitant autour d’une planète en baignant dans la lumière d’une étoile, une ceinture d'astéroïdes qui dessine de fin tracé coloré… C’est à la fois apaisant et sublime.
Artistiquement et visuellement, sur PC en tout cas, on en a très largement pour notre argent. Mais que serait une aventure aussi magistrale sans son accompagnement musical ? Lorsque l’on voyage dans l’espace, que l’on a face à soi le vide spatial illuminé par quelques étoiles, ou que l’on admire une planète depuis son orbite, la première chose qui vient à l’esprit, c’est la la maestria du thème d’Interstellar, le film de Christopher Nolan dont l’OST est signée Hans Zimmer. J’aurais aimé, comme beaucoup seront dans ce cas je pense, retrouver un peu de ça dans Starfield. Mais Bethesda est parti sur quelque chose de différent. Starfield se pose ici comme le jeu le plus timide du studio. Très clairement, si l’OST d’un Fallout 3 reste en tête et que celle d’un Skyrim est carrément devenue culte, celle de Starfield ne possède pas ces atouts-là. Ça ne veut pas dire qu’elle est mauvaise pour autant, ça non, juste bien plus convenue et prévisible quelque part, parfois un peu trop discrète. Fait amusant, on retrouverait presque quelques notes de Fallout dans les thèmes principaux. Mais globalement, au lieu d’inviter à la contemplation, l’OST de Starfield pousse bien souvent à la conquête, au voyage, à… l’exploration. Finalement, on est pile dans le thème. Pour ce qui est du sound design, que ce soit les environnement, les sorties dans l’espace ou encore durant les gunfight, c’est très réussi.
Et l'optimisation de Starfield sur PC ?
Je n’ai pas eu de bugs critiques durant mes longues sessions de jeu. Pas de crash, ou de désastre visuel. Attention toutefois, quelques bugs se sont tout de même invités à la fête comme des personnages qui s'envolent ou qui courent sur place, des scripts de dialogue qui se répètent une ou deux fois de plus que prévu ou des animations qui partent en sucette lors de certaines séquences. Plus drôles que dérangeants, ces quelques bugs n’empêchent absolument pas de prendre son pied.
Sur PC, Starfield est plutôt bien optimisé. Testé avec une config minimale requise (RTX 2080, 16Go RAM, Ryzen 7 3800), le jeu tourne sans mal en 1080p et peut même aller plus haut grâce à l’upscaling. Avec une configuration nettement supérieure (RTX 4070Ti, Ryzen 7 7800X3D, 32Go Ram), là il tourne au maximum en 1440p sans sourciller, et peut même s'amuser avec la 4K grâce à l’upscale une fois encore. À voir où se situe votre PC là-dedans, mais vous ne devriez pas avoir trop de mal à jouer en respectant les configurations recommandées. Pas de DLSS en revanche, il faudra se contenter du FSR2 et d’une réglette pour jauger le pourcentage de résolution voulue.