Le pouvoir de la Force, comme son nom l'indique, était une manière détournée d'offrir aux fans tolérants de la saga Star Wars de quoi satisfaire leur faim de surenchère Jedi/Sith. Et bien sachez que LucasArts n'a pas lâché son idée de départ. Ce nouveau volet met même les bouchées double ! Mais certains défauts, corriger, il aurait fallu...
Les versions étant similaires, les tests le sont également.
Je me souviens encore avec émotion de la première présentation de Star Wars : Le Pouvoir de la Force II. Axée sur le scénario, cette mise en bouche nous a permis d'apprendre la renaissance de Starkiller sous forme de clone, ce dernier préferant partir à la recherche de son amour perdu (enfin, celui du Starkiller original) plutôt que de se laisser découper par un Vador à la recherche du clone parfait. Mais comme le dit si bien le seigneur noir : "le clonage est encore imparfait". Et il a bien raison à plus d'un titre !
Parfait défouloir ?
Il est clair que SWLPDLF II a gagné en qualité graphique. Des environnements très soignés à la 3D souvent superbe montrent que les développeurs ont vraiment cherché à livrer un univers Star Wars parfaitement crédible. De même, et malgré des doublages médiocres en français, les cinématiques, souvent réussies (si on oublie le visage de Juno, une horreur), en mettent plein les yeux. De ce côté, les fans ne pourront qu'être aux anges. Il en va de même en ce qui concerne les possibilités de Starkiller. Possédant d'office les pouvoirs acquis à la fin du premier volet, le Jedi cloné (un concept qui frise l'abérration pour les fans hardcore) est un monstre de puissance. Et malgré tout, les petits gars de chez LucasArts n'ont pas hésité à vous proposer encore plus de pouvoirs avec l'arrivée de la "Force Fury" (Starkiller se déchaine pendant une vingtaine de secondes), la ruse Jedi permettant de retourner certains ennemis contre leurs frères d'armes, la possibilité de contrer presque tous les coups des adversaires, de créer des bombes de foudre encore plus puissantes, de choper les soldats impériaux au corps à corps, etc. Il y a donc clairement une volonté d'étoffer le gameplay même si on a finalement trop tendance à utiliser les mêmes pouvoirs. Bref, vous avez largement de quoi casser de l'impérial et il faut reconnaitre que c'est extrêmement défoulant !
Jouabilité imparfaite ?
Comme c'était le cas dans le premier opus, la jouabilité s'avère malheureusement brouillonne. Ce manque de précision, tant dans les combats que dans les phases de plate-forme, agacera sûrement les amoureux de beat them all techniques et gênera souvent durant les sauts. Heureusement, l'aventure étant particulièrement courte (entre 5 et 6 heures de jeu grand maximum), vous n'aurez pas trop le temps de pester. Mais relevons tout de même des bugs de collisions trop fréquents, des combos qu'il est difficile de stopper une fois Starkiller lancé, des glissades ingérables sur certaines structures inadaptées à la pratique, etc. Et je vous passe les scripts qui tardent à se déclencher parfois...
Le clonage n'est pas l'avenir...
Inutile de se mentir, LucasArts a clairement pompé certaines recettes de la saga God of War. Les courses volantes à répétition, les combos ravageurs mais sans réelle technicité, les boss gigantesques à tuer en plusieurs étapes, etc. Après tout, c'est tant mieux, God of War III est une référence pour beaucoup. Seulement tout le monde n'a pas le talent de Santa Monica Studio dans le domaine... En effet, les QTE, dont l'essence même est de surprendre, sont propres à chaque ennemi, les courses volantes ne sont souvent bonnes qu'à balancer des projections de force à répétition sans réelle subtilité et les combats s'avèrent ultra bourrins. Je m'insurge aussi contre la difficulté mal dosée. Les premières heures de jeu sont d'une facilité déconcertante et certaines séquences (le hangar avant l'arrivée sur Kamino) sont volontairement bien plus difficiles si vous n'avez pas compris certains pouvoirs de Starkiller. Bref, on se défoule, c'est amusant mais force est de constater que tout cela manque clairement de maîtrise et de finition.
Cohérence imparfaite
Pas de jeu Star Wars sans des références à l'univers, cela va de soi. C'est d'ailleurs ce pourquoi on nous a vendu un Yoda et un Boba Fett bien avant la sortie du jeu. Eh bien préparez-vous a être déçus puisque ces derniers n'interviennent que lors d'une ou deux cinématiques, clairement là pour faire jolies. Si on fait abstraction de cette publicité un peu mensongère, notons tout de même l'enchaînement assez étrange de certaines séquences. On passe d'une arène gigantesques à une chute d'une centaine de kilomètres sans trop savoir pourquoi, certaines voix se déclenchent au mauvais moment et sont alors en décalage avec le contexte et j'en passe. Tout cela ne sont que des détails qui n'entachent pas tellement le plaisir que l'on peut ressentir durant la pratique de ce défouloir géant mais on aurait apprécié une meilleure finition...
Star Wars : le Pouvoir de la Froce II n'est pas un mauvais jeu, loin de là même. Néanmoins, sa durée de vite très courte, son manque de finition, sa jouabilité imprécise, nous obligent à la considérer comme un simple défouloir ; et ceci malgré certaines bonnes idées (mal implémentées néanmoins) reprises des grands classiques du genre. Heureusement que le fan service fonctionne à plein tube avec des sabres lasers customisables, des tenues à foison qui déchirent pour Starkiller, et que des challenges annexes, mettant les joueurs en concurrence sur le net, viennent étoffer le tout.