Seul jeu d'infiltration à la sortie de la Nintendo 3DS, Splinter Cell a pas mal de chances de rencontrer le succès. D'autant que le dernier volet de la saga de Sam Fisher, Conviction, est une véritable réussite sur les consoles de salon. C'est donc confiant, que nous nous sommes penchés sur cette version 3DS. Mais à la lumière de plusieurs heures de jeu, le constat est clair, le titre d'Ubisoft s'avère à la fois confus et mal fichu. Explications.
Premier constat, et pas des moindres, Splinter Cell 3D est une resucée de la version PlayStation 2 de Splinter Cell : Chaos Theory. Comprenez que c'est la moins bonne version du jeu de l'époque et que les niveaux sont découpés, voire amputés, de certaines parties. Le résultat sur Nintendo 3DS s'avère donc plus que mitigé. D'autant que le tout est, en plus, affublé de temps de chargement récurrents et un peu trop longuets...
Rallumez la lumière !
Outre des graphismes très décevants et un manque de fluidité flagrant de l'animation, soulignons deux problèmes majeurs : la caméra et le manque de luminosité. En effet, autant être clair, on y voit rarement quelque chose durant les missions, notamment à cause des reflets et des atmosphères sombres, propres à la série. A tel point, d'ailleurs, qu'il est préférable de rester, le plus souvent possible, en vision de nuit. Splinter Cell 3D se joue donc en monochrome... Quant à la 3D, si l'effet est saisissant, il n'en demeure pas moins difficile à distinguer et n'apporte, malheureusement, pas grand chose durant les phases d'infiltration dans l'ombre. Techniquement, le résultat s'avère vraiment décevant et si c'est ce premier titre que vous découvrez sur 3DS, vous risquez d'être particulièrement inquiété par les capacités graphiques de la console... Heureusement, ce titre ne représente en rien ce que peut faire une 3DS.
La caméra, que l'on doit gérer à l'aide des boutons de façade situés à la droite de l'écran tactile, est beaucoup trop près de Fisher et ce ne sont pas les couloirs, à l'espace restreint et qui constituent la majorité des niveaux, qui vont ajouter à la lisibilité. Le joueur lutte, d'ailleurs, plus souvent pour ajuster la vue que contre l'agressivité des terroristes. En effet, ces derniers sont trop souvent de véritables buses, qui ne sont pas fichus de vous détecter. Il ne vous reste donc plus qu'à les aligner sans mal et à avancer dans les niveaux en suivant le scénario. Bref, il n'y a d'infiltration, finalement, que le nom au dos de la boite... Je cite : "la référence de l'infiltration en 3D". Faute de concurrent, forcément...
Du neuf avec du vieux
On sent bien, malgré cette resucée de l'épisode PS2, que les développeurs ont tenté de rajouter un peu de nouveauté. Certaines indications sont appliquées sur les murs de plusieurs décors, façon Conviction, et nous avons droit à quelques mini-jeux pour décoder ou ouvrir certaines portes. Le tout est géré par l'intermédiaire de menus contextuels sur l'écran tactile. Dommage que l'ensemble réponde de manière très lente. C'est d'autant plus énervant que les prises au corps à corps, ou la gestion de l'arsenal, un peu plus étoffé qu'à l'origine, sont, eux aussi, soumis à cette interface rébarbative, peu réactive et finalement assez handicapante. Heureusement, le niveau de difficulté global du jeu est assez bas, ce qui permet, tout de même, de progresser et de suivre l'aventure, mais sans avoir la moindre impression de challenge.
Le constat est donc amer. Splinter Cell 3D est un melting pot raté d'idées déjà existantes, et se révèle assez mal fichu, tant sur le plan technique que sur celui de la jouabilité. Seuls les férus d'infiltration le lui pardonneront peut-être. Et encore, lorsqu'ils verront le peu de difficultés rencontrées et la quasi-absence de véritables séquences d'infiltration, qui s'ajoutent à la réalisation archaïque et à une action généralement confuse, il y a de fortes chances qu'ils regrettent leur investissement.