Tiens voilà encore une de ces compiles pour anciens croûtons qui ne jurent que par le bon vieux temps. Bah si c'était tellement mieux avant, qu'ils y restent dans leur préhistorique 2D et dans leur technologie 16 teubs ! Et qu'ils nous laissent la 3D pharaoniquement "gouraud-shadée" et divinement "normal-mapisée" ! Enfin, c'est ce que je me disais avant... Avant d'insérer cette galette sauce UMD dans ma PSP... Comme le Doc Gynéco, j'ai subi ici mon plus grand retournement de veste anthologique. Comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...
Avalez du calcium, ça va chauffer...
Bon, surtout ouvrez bien les oreilles et mettez votre mémoire en marche car je ne le dirai qu'un seule fois. Sega Megadrive Collection est une compilation de 27 jeux datant des années 90 avec au casting les titres suivants déclinés en plusieurs volets : Sonic, Phantasy Star, Ecco le Dauphin, Alex Kidd, Bonanza Bros, Kid Chameleon, Flicky, Comix Zone, Golden Axe, Altered Beast, Columns, Gain Ground, Super Thunder Blade, Shinobi, Sword of Vermillion, Vectorman, Virtua Fighter, et Ristar. Ourf, j'en ai la salive toute asséchée... Et le tout pour la modique somme de 30 euros, ce qui en fait un investissement plus que roboratif. On pourrait croire que rejouer à ces softs flapis datant de mathusalem ne passerait plus, nous qui avions été habitués aux technologies les plus avancées ces derniers temps. Mais il n'en est rien. Peut-être parce j'ai au fond de moi la personalité d'un de ces vieux croûtons que j'exècre... Mais bon, lorsque le plaisir vidéoludique se présente, il ne faut pas le dénigrer non plus.
Un syncrétisme phénoménal
Je ne reviendrai pas sur les qualités intrinsèques des titres cités plus haut mais tenterai de vous expliquer pourquoi Sega Megadrive Collection risquera de vous séduire à votre tour. Je suis entré dans le monde du jeu vidéo assez tôt (avec le CPC, qui est devenu aujourd'hui un bon presse-papiers), du coup je ne peux renier mes gènes ataviques. Sans vouloir feindre les opiniâtres nostalgiques, il est vrai que les softs d'antan avaient un je ne sais quoi de plus tripant. Sûrement parce que les graphismes étaient tellement disgracieux à l'époque qu'il fallait autre chose pour réussir à s'immerger dans le background d'un soft : l'imagination. Cet effort d'imagination, on l'a perdu avec l'arrivée des jeux en 3D à l'esthétisme de plus en plus photo réaliste. Car c'est connu, ce que l'on gagne en confort, on le perd en effort. Bref, cette partie qui ressemble à une introspection exégète demeure pourtant la source des raisons qui vous feraient craquer pour Sega Megadrive Collection. Du moins, si vous ne faites pas partie de la « génération PlayStation » gavée aux polygones, mais des core gamers qui ont assisté à l'éclosion du phénomène vidéoludique.
Un pot pas pourri
Quelle joie alors que de redécouvrir les truculentes aventures des Shinobi d'époque à travers des yeux plus modernes, distribuer de généreuses mandales mortifères aux créatures solipèdes d'Altered Beast ou encore suicider Ecco le Dauphin pour le simple plaisir de le voir gigoter dans tous les sens avant de rendre l'âme. Oui, en fin de compte je suis un sentimental. Pour ceux qui n'ont jamais connu la période 16 « teubs » et qui désirent se refaire une culture afférente à l'univers de Sega d'il y a 17 ans, ils trouveront matière sans se ruiner pécuniairement avec cette compile que je qualifierai d'intérêt publique. Ajoutez à cela la possibilité de jouer en réseau sur certains titres via le wifi, et vous disposez au final d'un jeu à la longévité incalculable et à la diversité polymorphique sans égale. Bref, un excellent remède aux longues journées anxiogènes et un hommage vibrant à la période démiurge de Sega au début des années 90.