Selon la légende, l'affrontement de deux Chevaliers d'Or ne peut se terminer qu'au bout de mille jours et mille nuits. Si la durée d'un tel combat peut paraître impressionnante, elle n'est rien face aux nombres d'années depuis lesquelles les fans de Saint Seiya attendent une adaptation digne de ce nom du dessin animé de la Toei, lui même adapté du manga de Masami Kurumada. Avant de vous éclairer sur les qualités et les défauts de Saint Seiya : Les Chevaliers du Zodiaque : La Bataille du Sanctuaire, nous aurons une petite pensée pour Shingo Araki, grand monsieur de l'animation japonaise, qui a rejoint il y a peu les étoiles.
Cet article est une republication du test import originellement paru le 5 décembre 2011.
Les cuivres résonnent, les tambours battent la chamade, la basse s'affole ! Difficile de maîtriser sa cosmo-énergie de fan alors qu'une nouvelle adaptation de Saint Seiya vient d'arriver sur les étals. Ni une ni deux, nous avons une nouvelle fois traversé les douze maisons du Zodiaque afin de sauver Athéna, dans un titre qui délaisse le versus fighting des dernières adaptations et opte pour le beat'em all, avec des trouffions à dégommer par centaines entre chaque maison du Zodiaque, celles-là même où se trouvent les Chevaliers d'Or, les boss du jeu.
Douze maisons, douces maisons
Saint Seiya Senki se découpe clairement en deux phases de jeu. Le titre Namco Bandai respecte fidèlement le déroulement de la série animée en proposant moult cinématiques dans les différentes maisons mais prend aussi quelques libertés afin de ne pas seulement proposer un boss rush aux joueurs. Ainsi, selon ce qu'impose l'intrigue, vous incarnerez Seiya, Shun, Shiryu, Hyoga ou Ikki et vous devrez vous frayer un chemin entre les diverses vagues d'ennemis qui vous bloquent la route. Littéralement, car sur ces chemins jalonnés de colonnes ioniques et de vases anciens (qu'on n'hésitera pas à casser pour récupérer de la vie ou de la mana), des murs invisibles seront présents tant que la zone ne sera pas nettoyée. Très basiques dans leur déroulement, ces phases de pur castagne permettent de se défouler entre deux intenses combats face aux armures d'Or et de faire valoir ses pouvoirs. Ainsi, Seiya décoche ses fameux météores mais peut aussi balancer sa Comète de Pégase ou exécuter son tourbillon. Hyoga frime avec sa Poussière de Diamant, congelant ses assaillants au passage, alors qu'Ikki les brûlera avec son Envol du Phénix ou les étourdira avec son Illusion du Phénix. On est heureux de trouver la grande palette d'attaque des Chevaliers de Bronze mais surtout, on est agréablement surpris de sentir une véritable différence en jouant les cinq protecteurs de Saori Kido. Ainsi, Pégase est vif et aérien, là où un Shiryu sera plus expéditif, se servant beaucoup de ses poings et restant bien sur ses appuis comme un karatéka. Shun ne fera quant à lui parler que ses chaînes, avec fluidité, avec moins d'impact qu'un Ikki ou un Shiryu. La différence réelle entre les sensations qu'on éprouve à manier ces personnages est un plus qui permet d'atténuer la répétivité et le manque d'inventivité de ces phases intermédiaires.
Myth Clothes 3D
A la fin de celles-ci, juste avant de pénétrer dans une maison, on devra se défaire d'une sorte de sous-boss. C'est ainsi que contrairement à ce qui se passe dans l'anime ou le manga, on se retrouve à bastonner du Chevalier Noir ou Misty du Lézard. Pas fidèles mais sympas, on regrette que ces apparitions recyclent certains personnages pour les proposer dans une version en armure noire, comme Marine, Shina ou même Misty qui revient en double ! La liste des Chevaliers d'Argent est tout de même assez conséquente : ils auraient pu en placer quelques-uns entre chaque maison. Mais force est de constater que même les pauvres nazes comme Misty sont bien modélisés et que l'ensemble du jeu est fort joli, avec des armures qui brillent de mille feux et une synchro des lèvres très soignée. C'est bien simple, il paraît évident que Dimps a directement modélisé les dernières figurines Saint Seiya sorties dans le commerce, pour un résultat à la hauteur de ces jouets, c'est à dire très réussi. D'ailleurs, des figurines, vous pourrez en admirer pléthore en photos, le fan service allant même jusqu'à proposer des photos de socles où il n'y a même pas d'armures. Dans le même genre d'idées, on pourra remater les cinématiques d'attaque avec les persos de son choix (Shiryu qui envoie un Rozan Sho Ryu Ha dans la face de Masque de Mort par exemple). Mais avant d'avoir le droit à tous ces sympathiques bonus, il faudra d'abord les vaincre, ces redoutables Chevaliers d'Or.
Une même attaque ne marche pas deux fois sur un Chevalier. Euh...
Le cœur du jeu, c'est bien entendu les combats face aux douze signes du Zodiaque. Chaque confrontation répond à la même mécanique : les Chevaliers d'Or sont surpuissants et pour en venir à bout, il faudra s'éveiller au septième sens, en fait un bullet time, pour placer son attaque la plus puissante au bon moment. Pour cela, on chargera sa cosmo-énergie pour augmenter la valeur de son attaque aux alentours de 400% (avec la gestuelle trop cool d'un Cygne qui bat des bras ou d'un Pégase qui dessine sa constellation dans l'air) et on attendra que Shaka soit sur le point de finir d'invoquer les Trésors du Ciel ou que Milo commence à pointer son Aiguille Écarlate, pour habilement placer son Envol du Phénix ou son Exécution de l'Aurore. Parfois difficiles, même quand on a assimilé la technique, ces affrontements se déroulent en plusieurs temps, avec de grosses barres de vie à faire descendre. Pour infliger plus de dégâts, on profitera d'une flamme qui apparaît parfois près de nos jauges afin de balancer une Colère du Dragon ou une Tempête Nébulaire qui donnera droit à une cinématique. Évitant l'écueil des QTE faciles, les combats s'en seraient tout de même trouvés enrichis s'ils avaient été introduits avec parcimonie à des moments clefs, car les affrontements souffrent d'une grande redondance. On pense par exemple au duel face au Cancer que l'on doit rétamer quatre fois, et où rien ne change sauf le décor. Certes, à la fin Shiryu est torse nu (cet aveugle exhibo...) mais on peut de toute manière enlever son armure à tout moment (définitivement dans le combat, à moins de mourir et d'utiliser un continu) afin de faire brûler à donf' son cosmos mais surtout de se la raconter.
Finissons le tour de ce Saint Seiya PS3 en parlant du mode Mission, où l'on pourra revisiter le Sanctuaire avec les Chevaliers d'Or ! Pas de narration ici mais des chronos et des notes de A à E que l'on obtient selon nos performances. Il faut bien le dire, fataliser les gus du Grand Pope à coup de Stardust Revolution ou de Great Horn, ça le fait. Ce qui le fait aussi, c'est les musiques du jeu qui sont en partie des thèmes du D.A. plus ou moins réorchestrés. Si tout le jeu ne profite pas des fabuleuses mélodies de Seiji Yokoyama, les nouvelles compositions se mêlent bien à l'ensemble pour un résultat de qualité.
Mon sixième sens aurait tiqué si on m'avait dit que je prendrais réellement du plaisir sur Saint Seiya : Les Chevaliers du Zodiaque : La Bataille du Sanctuaire, et pourtant mon cosmos de fan brûle comme jamais. Alors oui le titre Namco Bandai est répétitif dans ses traversées du Sanctuaire, redondant dans ses combats de boss, mais il procure aussi aux fans une grande sélection de personnages à incarner grâce au mode Mission. Toutes les attaques sont là, le jeu est beau, la mise en scène soignée et on profite même d'une partie des thèmes originaux de la série. En attendant de réfléchir à ce qu'il faudrait pour faire un excellent jeu vidéo de Saint Seiya, on profitera déjà allègrement de celui-ci sans chercher la petite bête, ça faisait trop longtemps que l'on attendait un épisode qui tienne la route...