Resident Evil 4 Remake a beau être très bon, voire excellent, il a pu légèrement décevoir les fans de la première heure à cause de l’absence du DLC sur Ada Wong, Separate Ways. Plusieurs mois après la sortie officielle du jeu, l’extension payante (9,99€) est enfin disponible sur PS5, PS4, Xbox Series et PC. Un contenu indispensable pour toutes celles et ceux qui ont terminé le jeu principal ?
Avec Resident Evil 4 Remake, Capcom n’a heureusement pas réitéré les mêmes erreurs qu’avec Resident Evil 3, à savoir une revisite bien plus faiblarde que l’original, notamment en raison de contenus supprimés entre les deux versions. Pour le coup, les développeurs ont fait en sorte de rendre un bel hommage à l’un des épisodes les plus cultes en le sublimant. Résultat des courses, RE4 Remake est meilleur dans son jus actuel, ne serait-ce qu’en termes d’ambiance générale. Malgré tout, un élément très apprécié de la mouture PS2 manquait à l’appel, le mode Separate Ways - « Une autre voie » chez nous. Il est de retour sous une nouvelle forme, et vous n’allez pas avoir envie de le rater. Adaaaaaaaaaaaa !!! Leeeooooonn !!!
Ada Wong de retour dans Separate Ways
Separate Ways propose de vivre les événements de Resident Evil 4 Remake, mais du point de vue d’Ada Wong, la séduisante espionne qui drague autant Leon qu’elle ne le trahit. Mais la jeune femme, contrairement à son « amoureux », ne se rend pas en Espagne pour sauver la fille du président des États-Unis qui a été kidnappée. Elle est plutôt missionnée par un certain Wesker, Albert de son prénom, pour s’emparer d’un échantillon de l’Ambre, la ressource responsable de tous les maux du village européen où atterrissent Ada et Leon. Comme dans le jeu principal, on est donc amené à croiser notre compagnon de route, à traverser les mêmes lieux que lui, mais pas tous et surtout pas dans le même ordre.
Dès le départ, le DLC prend à contre-pied les joueurs puisqu’on ne commence pas l’aventure sur le parvis du village, mais dans le château de Ramon Salazar pour en découdre avec une créature familière… qui était absente de Resident Evil 4 Remake et qui revient avec l’extension. On ne va pas gâcher la surprise, mais simplement dire que ce « nouvel » ennemi, qui fait office de némésis tout du long, n’est pas des plus palpitants à combattre. Il vaut toutefois le coup d'œil pour son character design en particulier dans sa forme finale.
Ce début sur les chapeaux de roue donne le ton à une aventure beaucoup plus ramassée et dynamique que ne l'était celle de Leon. Le rythme est effréné et il n’y a pas le temps pour de longues discussions. Adieu par exemple les résumés entre chaque chapitre de l’original, la version remake de Separate Ways les a tous retirés, ce qui permet d’alléger l’ensemble en se débarrassant du superflu. Même si la bande-son tape régulièrement à côté, on a également beaucoup aimé l’atmosphère espionnage, de film noir, qui se dégage de cette revisite et qui fait totalement sens avec la nature du personnage d’Ada.
Et que dire du retour d’une séquence culte, réintégrée et modifiée ? Encore une fois, pas de spoiler, et même si l’on est toujours davantage spectateur qu'acteur, c’est une réussite. C'est d’ailleurs un constat qui s’applique à d’autres passages. Le DLC Separate Ways de Resident Evil 4 Remake est bien plus convaincant en termes d’ambiance, avec des moments plus « horrifiques », que l'original. Seules les cascades au ralenti de notre agent aux multiples facettes nous manquent un peu, bien que ce soit cohérent avec le fait de vouloir en finir avec des éléments qui étaient surtout liés avec l’époque à laquelle RE4 et ce mode sont sortis.
Les nouveautés du DLC de Resident Evil 4 Remake
En plus de lieux revisités de Resident Evil 4 Remake ou inédits, de moments réarrangés, Separate Ways en version 2023 se paye le luxe de s’offrir des nouveautés de gameplay. La plus importante a été au centre de la communication de Capcom pour son DLC : le pistolet grappin. Grâce à cet outil que ne renierait pas un autre détective comme Batman, Ada peut traverser des gouffres et atteindre plus facilement certaines zones. Un usage courant de l’accessoire mais qui n’est vraiment pertinent que lors d’un affrontement au milieu du jardin et durant un duel au sommet avec El gigante.
Le pistolet grappin permet surtout de botter les fesses des villageois infectés de deux façons. D’abord, à chaque fois qu'un ennemi est étourdi, il est possible de réaliser une attaque de mêlée, comme avant finalement. Sauf que là, Ada va accrocher un adversaire et se hisser jusqu'à lui pour asséner des coups de pied acrobatiques qui feraient passer Leon pour un papy. Et gare aux éventuels alliés dans le coin car toutes les créatures à proximité prennent des dégâts. Ces cabrioles pour envoyer valser un membre du bestiaire sont aussi valables si vous réalisez une action de déplacement. Imaginez que vous êtes sur une plate-forme en contrebas et que vous souhaitez prendre de la hauteur. Il suffit de sortir le pistolet grappin pour s’élever, et lorsqu'il y a un ou plusieurs méchant(s) au bout, Ada termine son ascension en les percutant avec ses plus beaux mouvements d’arts martiaux.
En échangeant des spinelles auprès du marchand contre un porte-bonheur à l’effigie de la jeune femme, qui devra être installé sur la mallette, on pourra même dépouiller certains moines de leur bouclier via le grappin. Ce n’est clairement pas le genre de choses qu'on attend d’un Resident Evil, mais bon, ça reste ludique, en phase avec la proposition originale et le joueur peut se réfréner de l'utiliser la majeure partie du temps. On est cependant bien plus déçu par l'absence ou presque d’énigmes.
Autre nouveauté du remake de Resident Evil 4 Separate Ways : l’I.R.I.S. Un dispositif oculaire qui permet à Ada de pister un protagoniste ou d’afficher des empreintes de doigts, pratique pour trouver un digicode sans avoir à fouiller les décors pour un document qui nous le donnerait. Hormis pour ce second usage très précis, c’est vraiment gadget au possible, même si encore une fois, on saisit l'idée de renforcer l'aspect espionnage / détective d’Ada Wong. Enfin, côté durée de vie, ce DLC est suffisamment généreux puisqu'il faut environ 4h30 pour un premier run dans la difficulté normale. Comptez plus en Hardcore où les ennemis sont plus forts et où certains objets coûtent plus chers. Si vous n’avez pas tout à fait votre dose, le mode Professionnel offre des adversaires plus retors, supprime les sauvegardes automatiques, n’autorise que les parades parfaites au couteau, mais en échange, toutes les modifications d’armes sont disponibles au commencement. Mais pour cela, il est nécessaire de terminer le contenu une première fois.