Qu'est-ce que Phasmophobia ? Pour contextualiser, c’est un jeu atypique qui nous propose d’incarner un chasseur de fantômes tout ce qu’il y a de plus moderne avec tout l’équipement qui va avec (capteurs, camera, etc.). C’est la référence en la matière et depuis sa sortie, bon nombre de productions vidéoludiques ont tenté de reproduire l’exploit. Remnant Records fait justement partie de cette catégorie, avec un concept similaire, mais est-ce que le succès est au rendez-vous ? Arrive-t-il à se hisser à la hauteur du maître ?
Remnant Records propose un menu gourmand à base d’esprits vengeurs, d’enquêtes paranormales, et surtout, de beaux moments de frayeur à vivre seul ou entre amis. Un postulat de départ qui ressemble grandement à celui de Phasmophobia, mais qui va tout de même tenter de s’en éloigner grâce à l’usage de mécanismes différents. Est-ce qu’il réussit à se défaire de la comparaison avec le titre de Kinetic Games ? Voyons ça.
Esprit, es-tu là ?
Remnant Records nous met donc dans la peau de plusieurs personnes devant résoudre des enquêtes placées sous le signe du paranormal. Une fois qu’on s’y met, le but est relativement simple. Il faut explorer des lieux hantés de fond en comble à la recherche d’indices sur la façon dont l’occupant est décédé. Ensuite, le joueur doit réunir des objets disséminés dans la demeure qui pourraient avoir un lien avec la victime. Ils doivent être rassemblés à un endroit bien précis, pour pratiquer un exorcisme sur le fantôme qui n’arrive pas à quitter le monde des vivants.
Si on s’est trompé d’objet, le jeu nous le fait comprendre via une bougie qui change de couleur. Il faut alors recommencer la fouille, en prenant soin de retracer les derniers jours de la personne défunte. A l’inverse, si ça fonctionne, il reste une étape à accomplir : renvoyer le spectre dans l’au-delà. Bien sûr, l’investigation n’est pas de tout repos, puisque l’entité en question erre dans les environs. On doit alors trouver le moyen de l’éviter tout en poursuivant les recherches.
Le concept est donc simple, mais efficace, et vous comprenez vite pourquoi on fait le lien avec Phasmophobia. Néanmoins, les enquêtes ici peinent parfois à être exaltantes. On n’a pas beaucoup d’objets à notre disposition, hormis ceux que le personnage possède de base, et la structure est vraiment répétitive. On fait vite le tour des endroits visités, et ça manque un peu de variété au niveau des esprits rencontrés.
En effet, on a affaire à 6 types de fantômes différents, avec des apparences uniques. Chacun d’entre eux a des particularités spéciales, rendant la progression plus ou moins corsée. Pour le coup, ils sont réussis, et c’est vraiment intéressant d’apprendre à connaître leurs aptitudes, la meilleure manière d’échapper à leurs griffes. De même, lorsqu’on procède à un exorcisme, chaque esprit doit être chassé d’une certaine manière. Et il faut l’avouer, c’est souvent ingénieux, avec notamment l’utilisation de mécaniques de jeu inédites.
Malheureusement, pour la plupart d’entre eux, on saisit assez rapidement ce qu’il faut faire. Par conséquent, au bout d’une dizaine de parties (à peine), la lassitude commence à se faire ressentir. Ce n’est pas aidé par le fait qu’il y a quelques bugs assez gênants, qui peuvent ruiner une enquête, voire carrément l’immersion. Et dans un jeu d’horreur, c’est problématique. D’où l’intérêt d’inviter des amis à prendre part à l’aventure, car plus on est de fous, plus on rit en oubliant les soucis techniques !
A deux, c’est mieux ? Et pourquoi pas à 4 ?
L’un des gros arguments de Remnant Records, c’est véritablement son mode multijoueur. Vous avez l’opportunité de mener l’enquête jusqu’à 4 joueurs, et c’est fort bien pensé. Pour cause, il y a 4 personnages différents à choisir avant de partir en mission : la médium, le cartomancien, l’électricienne et le garde du corps. Ils ont tous leurs spécificités. Par exemple, la médium peut parler avec les joueurs qui sont morts ou observer le fantôme en fermant les yeux. De son côté, le garde du corps peut défoncer les portes et survivre plus longtemps que les autres. A vous d’établir la meilleure stratégie en fonction de ce beau casting.
Chaque protagoniste possède également une sorte d’arbre de compétences dans lequel on peut insérer des capacités. Au départ, vous ne pouvez rien débloquer, et c’est seulement en remplissant des contrats (les missions à accomplir) qu’il est possible d’évoluer. Vous gagnez des niveaux, pour ensuite acheter des améliorations en tout genre. Ça peut être des augmentations de vie ou carrément une aptitude supplémentaire. Il est même possible de payer pour avoir des indices sur les fantômes du jeu, pour mieux comprendre leur comportement. On est donc réellement incité à progresser via ce système qui réserve son lot de surprises selon le personnage incarné.
En plus, être à plusieurs, ça permet d’avoir moins l’impression de faire tout le temps la même chose. Effectivement, plus haut, on a parlé des fantômes, mais la recherche en elle-même finit par devenir bien rébarbative. Concrètement, le meilleur indice que vous pouvez obtenir sur les objets à trouver, ça va être des pages à lire. Remnant Records n’embrasse quasiment pas le principe de narration environnementale, et ça a une conséquence majeure. On ne prend plus le temps d’explorer la maison, on se contente de débusquer les notes, et de trouver les babioles qui correspondent. En de rares occasions, il faut être observateur, mais globalement, c’est loin d’être subtil. C’est un peu dommage, et ça retire une part de challenge.
Après, on peut tout de même choisir des niveaux de difficulté pour les missions. Ceci dit, ce n’est pas forcément très amusant de se frotter à des enquêtes plus ardues. La plupart du temps, c’est juste plus complexe de trouver les bons objets pour l’exorcisme, et c’est tout. Et puis bon, c’est un processus largement plus facile lorsqu’on est à 4. Le seul vrai défaut du multijoueur, c’est qu’il tue peut-être un peu l’immersion. Eh oui, malgré le tchat vocal de proximité, dès qu’on a ses amis avec soi, on se sent davantage en confiance. Donc, si vous préférez jouer en solo, sachez que vous n’allez pas être déçus.
Une ambiance écrasante dans le solo de Remnant Records
L’horreur de Remnant Records brille de mille feux au moment de jouer seul dans la pénombre. L’atmosphère devient écrasante. On ne l’a pas encore précisé, mais dans les maisons qu’on visite, il y a des disjoncteurs. Ces derniers peuvent s’éteindre à tout moment, nous plongeant dans l’obscurité la plus totale. Il faut alors les réactiver manuellement, ce qui n’est pas trop effrayant en multijoueur. En solo, c’est une autre histoire. On s’attend à ce que les plombs sautent à tout moment, sans que personne ne soit là pour nous aider.
C’est encore plus vrai lorsqu’on fait ses premiers pas dans l’aventure. On ne sait pas quoi faire, les ténèbres nous entourent, et on entend constamment du bruit autour de nous. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Le sound design a tendance à s’emballer sans arrêt pour aucune raison valable. A la longue, ça devient agaçant, mais au début, ça va vous filer la chair de poule. Quoi qu’il en soit, la découverte du concept de Remnant Records est véritablement effrayante. On vous invite donc à tenter d’abord une expédition en solo avant de vous attaquer au multijoueur.
Le mode solo permet également d’oublier quelques tares de Remnant Records. On pense surtout aux environnements parcourus, qui sont parfois… vides, ou du moins, qui donnent l’impression d’être artificiels. On n’y prête pas trop attention sans personne à nos côtés, car on est plus occupé à avoir peur qu’une entité ne nous tombe dessus de nulle part. Pour ne rien arranger (dans le bon sens du terme), le tchat vocal de proximité est aussi mis à l’emploi, car les esprits peuvent vous entendre respirer ou crier. Il ne sert pas uniquement pour le multijoueur.
Certes, les enquêtes n’en seront que plus dures, mais justement, c’est aussi tout l’intérêt de jouer seul. Faites-nous confiance, dans cette configuration, vous allez bien faire attention à allumer toutes les lumières. Sans le soutien de ses amis, on se sent vite démuni, et reste constamment à l’affût. Vous avez ainsi le choix : le stress de voir ses compagnons périr un par un jusqu’à être le dernier debout, ou le fait de ne pouvoir compter que sur soi-même. Dans les deux cas, vous allez vous amuser.