Six années... C'est le temps qu'il aura fallu à Volition pour développer le troisième volet de la saga Red Faction. Un investissement conséquent en terme de temps et d'argent pour un GTA-like ambitieux. Le jeu en valait il la chandelle ? Oui, mais pas pour n'importe qui !
"Tout casser" est une activité que beaucoup de joueurs affectionnent. En effet, dans nos plus tendres années, nos parents ont pu admirer nos capacités de destruction plutôt que nos talents d'architecte, il faut bien l'admettre. Eh bien le talent de Red Faction : Guerrilla est ainsi résumé : Il nous permet de revivre cette époque bénie pendant laquelle nous répondions à nos instincts destructeurs les plus terre à terre. Et je pèse bien mes mots...
Massive Attaque
Mars... un caillou rougeâtre perdu dans l'univers qui sert de théâtre à une histoire incroyable. Si si, accrochez-vous bien : Mason est un mineur venu gagner sa croûte sur la colonie martienne. Un boulot apparemment sans histoire, qui vire au cauchemar lorsque son frère est assassiné sous ses yeux par l'EDF, la police locale (les pas beaux) garante de la main mise terrestre sur la colonie Martienne. Il n'en faut pas plus à Mason pour rejoindre la Red Faction (les gentils rebelles) afin de lutter contre l'oppression instaurée par les méchants tout laids. Si l'ambiance s'avère finalement prenante, on a connu mieux en terme d'immersion et de background. Mais nous ne sommes pas là pour une belle histoire travaillée, puisque l'intérêt du jeu réside bel et bien dans l'action. Pour cela Volition vous propose une planète complète pour terrain de jeu, sur laquelle toute bâtisse est destructible. Le Geo Mod 2.0, le nouveau moteur graphique (développé pour l'occasion) fait des merveilles dans ce domaine. Tout peut être explosé, détruit, arraché, saccagé etc... Et ceci jusqu'aux fondations même des bâtiments. Sans rentrer dans les détails techniques, sachez que le résultat est absolument jouissif. On prend même un malin plaisir à découvrir la meilleure manière d'abattre en une fois un bâtiment avec nos explosifs. Vous l'aurez compris, la bête remplit parfaitement son office grâce notamment à une panoplie d'armes aussi vaste que variée qui parvient à flatter nos plus bas instincts. Car, ne vous y trompez pas, RFG est un des jeux les plus "bourrins" auquel il m'a été donné de jouer. Tout réduire en miettes reste votre objectif principal. Heureusement, ces actions terroristes ont une véritable utilité : Ramasser des bouts de métal, le nerf de la guerre sur Mars. Il est ensuite possible de les échanger afin d'étoffer son arsenal ou encore d'augmenter les capacités de Mason. Un petit côté tactique (puisqu'on ne peut trimbaler que quatre armes au maximum sur soi) entre ainsi en ligne de compte et permet d'aborder les dizaines de types de missions proposées de plusieurs manières.
100 joueurs et un mars
RFG manque donc de subtilité mais ce qu'il fait, il le fait bien ! Si vous voulez détruire et tuer sans vous poser de questions, ce jeu est fait pour vous. C'est encore plus flagrant dans les modes multi. L'un d'entre eux propose, par exemple, de comptabiliser sous forme de points vos plus belles actions de destruction. Jouable en ligne et profitant d'une prise en main classique mais néanmoins efficace, le bébé de Volition offre une expérience à plusieurs amusante via les classiques Anarchy (Deathmatch), Capture the Flag, contrôles de zone etc... Chaque joueur possède d'ailleurs un jet pack aux pouvoirs divers (invisibilité, vol temporaire, bouclier, accélération et j'en passe) permettant de faire la différence pendant les joutes. Un détail amusant qui enrichit des combats déjà intenses. Côté cartes, le jeu n'est pas en reste avec des environnements bien pensés dans lesquels monter des plans d'attaque est tout à fait possible, voire conseillé. Pour résumer, malgré une aventure solo sans finesse, RFG trouve un second souffle salvateur dans ces modes multi joueurs et c'est tant mieux.
Avec ces six vastes zones à découvrir et sa bonne vingtaine d'heures de jeu ainsi que ses nombreuses missions annexes, RFG se cantonne à de la destruction massive qui contentera néanmoins les plus bourrins d'entre nous. Ceci étant, on aurait apprécié un peu plus de finesse et de variété dans ce monde de brutes. Mais la nature de l'homme est orientée vers la destruction. C'est pourquoi claquer 60 Euros dans ce défouloir reste finalement une bonne affaire.