Red Dead Redemption est donc sorti le 29 octobre sur PC via Steam, l’Epic Games Store et le Launcher de Rockstar Games, et comprend tant le jeu de base que son excellent DLC Undead Nightmare, le tout au tarif de 50 euros. Il convient de noter qu’il s’agit bien d’un portage, et non d’un Remaster. Une distinction très importante, car on ne peut pas attendre les mêmes choses de l’un ou l’autre format. En l’occurrence, il est question ici d’une remise au goût du jour du jeu original vieux de 14 ans sur ordinateur, avec l’intégration de technologies modernes pour le magnifier autant que faire se peut, sans toutefois altérer outre mesure le matériau de base, contrairement à GTA The Trilogy Definitive Edition (et le lancement chaotique qu’on lui connaît…). Préparez donc vos éperons, votre revolver et votre chapeau de cow-boy, on vous emmène à cheval direction la nostalgie avec notre test de Red Dead Redemption PC !

Une belle remise en selle pour Red Dead Redemption sur PC ?

Si jamais vous avez raté le train en marche depuis Blackwater, ou si vous avez croupi dans la prison d’Armadillo depuis 14 ans, une petite remise en contexte autour de Red Dead Redemption nous paraît de mise. Son intrigue se place dans l’Ouest Sauvage américain au début du 20ème siècle. La civilisation commence doucement mais sûrement à s’y installer, et les cow-boys d’antan sont rapidement dépassés par les évolutions technologiques de l’époque. Nous y incarnons John Marston, ancien membre d’un gang à la sombre réputation. Pour racheter son honneur, sa liberté et celle de sa famille, les fédéraux le chargent de traquer ses ex-compagnons d’infortune et les ramener morts ou vifs. Cela devrait forcément vous évoquer quelque chose si vous avez joué à Red Dead Redemption 2, puisqu’il s’agit en réalité d’une préquelle au premier jeu. 

RDR PC John Marston
Toujours auss classe ce bon vieux John, malgré son grand âge. © Geralt de Reeves pour Gameblog

Lorsque Red Dead Redemption est sorti, votre serviteur avait 18 ans, et il s’agit probablement d’un des jeux l’ayant le plus marqué sur sa bonne vieille Xbox 360, très probablement la meilleure console du parc de Microsoft. C’était donc non sans une certaine émotion et nostalgie que, 14 ans plus tard, on remet les bottes et le chapeau de John Marston, cette fois enfin sur PC, ma plateforme de prédilection. Après un téléchargement de seulement 9 petits Go (le second opus en pesait 150 à sa sortie en 2019 sur ordinateur… on arrête pas le progrès, n’est-ce pas ?), le jeu ne s’est toutefois pas lancé immédiatement dans notre version Steam. Il est en effet impératif de passer par le launcher de Rockstar Games, et donc y disposer d’un compte. Une sorte de « double authentification » qui fera certainement pester quelques PCistes. La connexion à cette seconde plateforme se fait cependant rapidement, et nous voilà à nouveau lancés comme en 2014 dans l’Ouest Sauvage !

Premier réflexe de joueur PC aguerri une fois sur le jeu, on se rend dans les paramètres pour voir de quel bois ce portage de Red Dead Redemption se chauffe. Comme l’avait annoncé Rockstar, on y retrouve toutes les joyeusetés modernes de la plateforme : détails graphiques de Bas à Ultra, support d’une résolution jusqu’en 8K et des écrans ultra-larges/super ultra-larges, technologies d’upscaling DLSS 3.7 ou FSR 3.0, Frame Generation, SSAO, HDR10 et tout autre acronyme que l’on attend aujourd’hui sur PC. Sur nos deux configurations de test (respectivement RTX 4080 SUPER, Ryzen 7 7800X3D, 32 Go de RAM ; et RTX 3070 Ti, Ryzen 5 5600X et 32 Go de RAM), nous avons pu mettre tous les potards graphiques à fond, avec une optimisation et fluidité absolument impeccables, sans aucun ralentissement ni bugs techniques gênants. Une fois lancée l’iconique cinématique d’introduction nous mettant directement dans la délicieuse ambiance de film Western propre à Red Dead Redemption, quelques regrets nous sautent toutefois directement aux yeux. 

Red Dead Redemption PC Paramètres Graphiques
Le portage PC ne lésine pas sur les paramètres graphiques. © Geralt de Reeves pour Gameblog

On constate en effet clairement qu’il s’agit d’un portage et non d’un Remaster. Malgré de salutaires efforts appliqués aux textures, plus nettes grâce au support d’une résolution jusqu’en 8K, celles-ci ont définitivement pris un sacré coup de vieux. La chose est surtout remarquable au niveau des visages et des décors. On apprécie cependant une amélioration notable sur les effets de lumière. L’Ouest Sauvage de Red Dead Redemption reste malgré tout un beau spectacle à contempler (et un immense plaisir à écouter grâce à des bruitages toujours d’aussi bonne facture, et surtout une bande-son proprement délicieuse) lorsque le soleil darde ses rayons. La nuit, le tout se montre cependant un peu terne. Même résultat en intérieur, où les éclairages manquent clairement de naturel, la faute à des technologies d’époque qui accusent malheureusement leur grand âge.

Red Dead Redemption PC Visuels
On a quand même droit à de jolis panoramas, malgré un lifting graphique timide. © Geralt de Reeves pour Gameblog

Portage oblige, on peut également tirer un trait sur le Ray Tracing. Gageons toutefois que des moddeurs talentueux pourront s’en donner à cœur joie pour rendre ce premier opus aussi beau que son illustre petit frère. Ceci étant dit, l’exquise ambiance du jeu original garde toujours son aura fleurant bon la poudre et la poussière, et on a vraiment pris notre pied à incarner à nouveau John Marston. En sa compagnie, votre serviteur a littéralement rajeuni de 14 ans, ses souvenirs longtemps enfouis sur ce jeu culte revenant comme si on avait posé la manette Xbox 360 hier. Et cette belle vague de nostalgie, on l’a prise avec énormément de plaisir, malgré un lifting graphique que celles et ceux n’ayant pas connu le titre original trouveront certainement trop timide.

Pas besoin de Deadeye avec la plus fine souris de l’Ouest 

Outre l’aspect graphique du portage PC de Red Dead Redemption, qu’en est-il du gameplay ? Sur ce point également, Rockstar a pris le parti d’adapter le titre original à la plateforme, sans en dénaturer la substantifique moelle. Il est donc tout à fait possible d’y jouer à la manette, mais également au combo clavier/souris. À ce niveau, l’ergonomie des contrôles se montre très satisfaisante, avec la possibilité de remapper ses touches à l’envi. On peut même arguer que l'expérience est avec cette configuration encore plus agréable, notamment s’agissant d’une visée immensément plus précise à la souris qu’au stick. Un petit regret toutefois : des déplacements bien plus rigides avec les touches ZQSD qu’avec un joystick. 

RDR PC Gunfight
Les gunfights sont clairement plus plaisants avec le combo clavier/souris. © Geralt de Reeves pour Gameblog

De même, le sprint ou le lancer au galop de notre cheval (avec la touche Shift par défaut) se montrent à terme assez inconfortables. Pour rappel, il faut tapoter la commande pour que notre destrier gagne peu à peu en vitesse. Dans les courses, nous devons donc la spammer constamment, ayant provoqué chez nous à la longue de légères inconvenances. Assez rébarbatif toutefois de devoir composer avec les déplacements à la manette, puis repasser au clavier/souris lorsqu’il faut faire parler la poudre. Quoi qu’il en soit, Red Dead Redemption sur PC peut très bien se jouer avec les deux types de contrôle, et le plaisir que son gameplay procurait dans sa version originale y est parfaitement intact. Qu’il s’agisse de se perdre dans une balade dépaysante à dos de cheval, canarder du malfrat ou des animaux sauvages à tout va, arnaquer son monde au poker ou aux dés, et finir la soirée rond comme une queue de pelle et se vautrer lamentablement à la sortie du saloon, le titre culte n’a absolument rien perdu de sa mythique aura typiquement western. Certains pourront cela dit reprocher l’absence d’un mode multijoueur sur ce portage, alors qu’une telle chose était bien présente dans sa version d’origine.

Mentionnons également le cas du portage de Undead Nightmare, son DLC nous dépeignant une véritable apocalypse zombie à la sauce Far West. Là encore, comme à sa sortie la même année que Red Dead Redemption, on retrouve tout le côté déluré de cet Ouest Sauvage frappé par une étrange malédiction. Trucider du mort-vivant avec les armes d’époque ou un tromblon toujours aussi dévastateur n’a rien perdu de son aspect jouissif, et profite même du PC pour que l’on prenne encore plus son pied à défourailler à tout va, clavier/souris en main.

RDR PC Undead Nightmare
Le DLC Undead Nightmare est toujours aussi prenant. © Geralt de Reeves pour Gameblog

Un portage PC qui vaut sa poignée de dollars ?

Maintenant que nous vous avons partagé notre sentiment empreint d’une très forte nostalgie sur ce portage PC de Red Dead Redemption, reste à répondre à la question à (littéralement) 50 dollars. Est-ce que le jeu en vaut vraiment la chandelle ? Compte tenu d’un lifting graphique mine de rien assez minimaliste, et en dépit de l’intégration de nombreuses technologies modernes inhérentes au PC, le tarif demandé par Rockstar peut légitimement être considéré comme trop élevé. 

Cela dépendra toutefois de votre sensibilité. Si vous avez aimé comme nous le jeu original, et que votre plateforme de prédilection est l’ordinateur, alors vous pouvez foncer au galop sur le portage de Red Dead Redemption. Si vous n’y avez jamais joué et attendiez une version PC digne de ce nom, la balle est dans votre barillet. Si vous aimez vous adonner à ce que l’on peut maintenant clairement appeler du retrogaming, alors l’investissement peut valoir le coût. Si vous espériez un remaster, ou tout du moins un jeu au même niveau que le toujours somptueux à ce jour Red Dead Redemption 2, alors nous vous conseillons très honnêtement de passer votre chemin. Quel que soit votre choix, on retourne de notre côté sur notre cheval se perdre comme le jeune homme de 18 ans que nous étions à sa sortie sur Xbox 360, dans une version PC somme toute très convaincante d’un titre définitivement culte de Rockstar. Même si on aurait pas craché non plus sur un prix coûtant une poignée de dollars de moins.