Après un passage à la nouvelle génération concluant du côté de Colin McRae, avec DIRT, Codemasters s'est attelé à son autre grosse série de jeux de course : Race Driver. Une fois de plus, ça nous donne un titre en 4 lettres et en majuscules (mais où s'arrêteront-ils ?), GRID, et une fois de plus je suis sous le charme !
Comme à son habitude, la série se livre ici sous la forme d'un jeu de course multi-épreuves, qui s'intéresse avant tout au ressenti, à la fièvre de la course, à l'immersion... Ainsi, si les cinématiques nous plaçant directement dans la peau du pilote "héros" ont bel et bien disparu, cette volonté de plonger le joueur dans le monde de la course, dans une carrière longue et personnelle, est belle est bien là, elle, et plus que jamais même ! Dès la première partie, on nous demande ainsi notre petit nom, version nom/prénom, mais également notre prénom (ou pseudo) audio, parmi une longue liste de sons pré-enregistrés. Ca permettra à votre équipe de s'adresser à vous de manière personnalisée, en pleine action ! Une idée toute bête, mais efficace... Bref, dès que vous aurez créé votre profil, sans rien vous demander de plus et sans même passer par un quelconque menu, le jeu vous placera directement au volant d'un bolide, rugissant sur une grille de départ, prêt à partir aux côtés de vos premiers concurrents...
Sensationnel
Lors de ces premiers tours de piste, on découvre d'abord une réalisation globale qui force le respect. Les développeurs de Codemasters ont fait un boulot impressionnant : c'est d'abord très beau, avec des environnements riches et détaillés, des effets spéciaux fameux (la fumée volumétrique !), c'est aussi très agréable pour les oreilles, avec des bruitages de grande qualité, mais c'est surtout, comme d'habitude, très vivant sur la piste et hyper immersif ! Ca a toujours été la force de la série et c'est avec plaisir qu'on retrouve toutes ces qualités. La vue cockpit est excellente, l'IA des concurrents est développée... et bien sûr le moteur de dégâts et de déformations est plus réaliste et plus classe que jamais ! La tôle se froisse, les vitres éclatent, la direction se fausse, les capots s'envolent... Il faut y aller fort pour péter complètement une caisse, mais quand même : les dégâts sont assez pénalisants pour que le joueur redoute en permanence l'accident, et c'est bien là l'essentiel !
Le pilotage pour tous
Côté conduite, je dois avouer avoir crié au scandale durant les premiers tours de piste, tant ça se révélait Arcade et inintéressant au possible. Heureusement, dès la deuxième course on nous propose de désactiver les différentes aides, de sorte que l'on se retrouve avec un pilotage ma foi fort agréable, entre arcade et simu', qui favorise les sensations rageuses. Freinages et accélérations trop brusques en entrée et en sortie de virage vous feront par exemple partir en sucette si vous ne dosez pas comme il faut à l'analogique, tandis que les transferts de masse ne sont pas hyper pénalisants et que les freinages tardifs sont acceptés. Bref, c'est universel, et ça procure surtout de très bonnes sensations en course. A noter que les adversaires se tirent la bourre entre eux de manière assez violente, ce qui créé souvent des petits accrochages ou de gros accidents dantesque juste sous votre nez... dès ma première course, par exemple, je suis passé de troisième à premier juste avant la ligne d'arrivée, en passant en dessous des deux premiers (les caisses "s'envolent" facilement avec des chocs à pleine vitesse) ! Frissons garantis en tout cas, c'est sans surprise l'un des points forts du jeu : il procure d'excellentes sensations.
Retour vers le futur
L'une des nouveautés proposées ici tient dans la possibilité de "rembobiner" à tout moment. Ou de remonter le temps, quoi... En gros, après un accrochage ou un accident un peu trop pénalisant, vous pourrez activer le replay, revenir dans la ligne droite précédant l'incident et reprendre tranquillement la course... en faisant gaffe cette fois ! On avait déjà vu ça ailleurs, sur des titres super bourrins, mais c'est toujours une nouveauté bonne à prendre, d'autant qu'avec un jeu favorisant la vitesse et proposant un bon moteur de dégâts, bah ça rend des services ! Bien sûr, les possibilités de remonter le temps ne sont pas infinies, et leur nombre dépendra même des options de difficulté choisies dans le mode carrière, qui s'avère d'ailleurs fort intéressant et fort entraînant... Je vais même vous en parler tiens, pour l'occasion.
Des petites piges à la domination mondiale...
Vous êtes un pilote débutant, vous avez juste eu la chance de trouver une petite équipe sympa avec un coach, un technicien, etc., ainsi qu'une bonne caisse que vous avez retapée et préparée pour la course. Peu de choix s'offrent ainsi à vous, il faut d'abord faire vos preuves, amasser des victoires et donc du pognon, pour enfin lancer votre propre équipe... Dans Race Driver GRID, tout est une histoire de pognon, d'ailleurs... Bref, en attendant d'être votre propre patron, il faudra faire ce qu'on appellera des "piges" de pilote. Vous rendrez donc des services à des équipes existantes, avec des objectifs à atteindre et des primes à la clef. Ces courses permettent de se remplir les poches, point final. Une fois que vous aurez assez progressé et lancé votre propre Team, le gros du boulot commencera, avec le menu des championnats qui s'affiche désormais, vous laissant libre choix entre courses de Muscle Car, courses de monoplaces, courses de Touring Cars... Les anciennes épreuves un peu lourdingues comme les courses de camions ont disparu du roster, au profit de courses de Drift notamment, mais aussi de Stock Car à la Destruction Derby ! Bref, chaque championnat nécessitera une nouvelle caisse à acheter (neuve ou d'occaze, via eBay), il faudra donc maximiser les gains pour enchaîner les cinq championnats que composent une saison...
Engrangez les brouzoufs !
Pour cela, de multiples options vous sont offertes : chaque aide au pilotage désactivée vous fera par exemple gagner plus de pognon. Vous pouvez aussi interdire les "rembobinages", ou encore limiter les vues à la seule vue cockpit !Intéressant... Mais ce qui l'est plus encore reste la gestion de la Team. En gros, plus vous avancerez et plus il faudra vous en occuper. Les demandes de sponsoring sont de plus en plus nombreuses, et il faut savoir les sélectionner en fonction du fric qu'ils proposent mais aussi en fonction des objectifs de primes qu'ils vous fixent. Passé un certain stade, vous devrez également engager des pilotes pour courir à vos côtés. Il faudra bien les choisir en fonction de leur compétences, car les licencier en cours de contrat pour cause de mauvais résultats vous coûtera beaucoup d'argent !
Et ce n'est pas tout...
Le mode carrière est intéressant pour encore bien d'autres raisons, comme par exemple ces fins de saisons extraordinaires... Eh oui, puisque vous pourrez participer aux 24 heures du Mans en conclusion de chaque année ! La bonne idée, c'est que la course dure alors très exactement 24 minutes, chaque minute représentant une heure. On part ainsi de jour, pour poursuivre la nuit (soyez prudents !), voir le soleil se lever et finir à nouveau en pleine journée. Excellent ! Autre élément intéressant : le jeu a beau valoriser le côté multi-épreuves, le joueur fait juste exactement ce qu'il veut. Une saison, c'est 5 championnats, et rien ne l'empêche de faire le tour du monde des courses de Touring Car uniquement, ou au contraire de faire tous les championnats Asiatiques sans jamais aller en Europe ou aux States. Le joueur fait ce qu'il veut de sa saison et n'est jamais "obligé" de se lancer dans une discipline qu'il n'affectionne pas trop. Bref, avec en ligne de mire une première place au classement mondial des pilotes et au classement mondial des équipes, cette carrière est longue, intéressante et parfaitement libre. Sans cinématique, sans blabla et sans artifice, on nous donne l'impression de gérer une longue carrière et c'est très agréable !
Quelques trucs à redire, quand même...
J'ai été franchement conquis par ce nouveau Race Driver, mais évidemment il n'en reste pour autant pas exempt de petits défauts... A commencer par un nombre de circuits et de bagnoles franchement réduits... 15 tracés pour 45 bolides (certes tous surpuissants), ce n'est pas hyper folichon, il faut bien l'avouer. De plus, les développeurs ont juste complètement zappé les réglages... Impossible pour les fans du genre de se mettre à régler les suspensions, la boîte ou les freins. Dommage. La difficulté de certaines épreuves est parfois insurmontable aussi... Mais bon, tout cela ne gâche finalement en rien les exceptionnelles sensations que procure Race Driver GRID, sa faculté à nous surprendre à chaque course, son pilotage fun et intéressant à la fois, sa réalisation au top, son système de dégâts unique, son mode carrière prenant, son ambiance survoltée... Comment ne pas être conquis par une telle cascade de qualités ?
N.B. : Les jeux étant très similaires d'une plateforme à une autre, les tests le sont également. Images tirées de la version Xbox 360.