Ça y est, le PES nouvelle génération arrive. Un vrai, un tatoué, pas cet ersatz sorti à la va-vite l'année dernière sur 360. Pour cette édition, KCET a eu le temps de bosser pour nous offrir l'expérience de jeu qui a fait de cette série un véritable phénomène de société et à qui certains vouent un culte digne d'une secte. De fait, ce PES représente un véritable cap que les joueurs du monde entier attendent de pied ferme. Pour Konami, ce n'est pas le moment de se rater, surtout qu'en face la concurrence s'organise, avec un EA chaud bouillant qui s'est donné tous les moyens avec le nouveau FIFA...
J'avoue que pour ma part, j'ai ressenti une véritable excitation à l'heure d'insérer la galette dans la console. Un nouveau PES, ça représente des centaines d'heures de jeu en perspective et ça conditionne un bon nombre de soirées entre potes. Si le jeu est raté, c'est la flippe, ça voudrait dire qu'il faudra trouver une autre occupation lorsque l'on reçoit, comme par exemple... discuter ? Quelle horreur, je ne veux même pas y penser. Impatient donc, je zappe la séquence d'intro vraiment déroutante, qui ne colle pas du tout avec l'esprit PES. Ça ressemble tout au mieux à une pub Fanta qui mélangerait Street Soccer et Yamakasi... bref, on est loin du "We are a football tribe" des débuts. Direction le menu principal... bof, comme d'hab' ce n'est pas réussi, mais en même temps ça n'a jamais été le point fort du titre, loin de là, ce n'est pas coæmme si on n'avait pas l'habitude. Au programme, rien de nouveau : on retrouve les options habituelles de match d'exhibition, les coupes et championnats bien connus, que du réchauffé. En revanche, en terme de contenu, on s'aperçoit que quelques licences de club se sont perdues en cours de route ! De plus, là où la dernière version sur PS2 proposait une trentaine de stades modélisés, on n'en retrouve plus que 15... Les boules. Bon allez, si du point de vue contenu c'est la misère, on ne se laisse pas abattre et on passe aux choses sérieuses : c'est parti pour un match !
Coup d'envoi
Graphiquement, mince, ce n'est pas l'extase non plus. La modélisation, d'un joueur à un autre, est en dent de scie. Pour certains c'est à la limite du photoréalisme, mais pour d'autres, c'est juste moche et pas ressemblant pour un sou. Par contre, en ce qui concerne les gabarits, là c'est parfaitement respecté. Allez, un petit coup d'oeil dans le public avant le coup d'envoi... Aïe ! Mes yeux ! Qu'est-ce que c'est que cette horreur ?! C'est purement et simplement une bouillie de pixels, c'est horrible... et encore, il y a de la retenue dans mes propos. Je pense très sérieusement que KCET s'est contenté de reprendre la texture de l'ancienne génération en oubliant que la HD affiche une meilleure résolution. Résultat : on a les yeux qui brûlent à la vue de ce public hideux. Et sur les gros plans, au moment des ralentis, c'est encore pire, on a envie de crier au scandale. Purée, ça commence à ne pas sentir bon cette histoire. Il ne reste plus que le légendaire gameplay ultra chiadé des PES pour sauver le titre.
La déception
Après quelques matchs, la vérité s'impose d'elle-même, et hélas ce ne sont pas de bonnes nouvelles que je vais vous donner. Heureusement, toutes les habituelles options tactiques sont là, le coach qui sommeille en chaque amateur de football peut laisser libre cours à son imagination et manier son effectif comme il le souhaite. Seulement voilà, une fois que l'on rentre dans le vif du sujet, on se rend compte que le gameplay est plus que perfectible... La circulation de la balle est poussive, la construction du jeu est compliquée et clairement moins agréable que dans les précédentes versions. Que cela soit en attaque ou en défense, l'intelligence artificielle est mauvaise. Les joueurs ne font quasiment jamais ce que l'on attend d'eux, alors on se retrouve instinctivement à tout vouloir faire soi-même. Et là encore, on s'étonne de la facilité que l'on a à effectuer de grosses frappes qui, dans le pire des cas, passent très près du cadre (en toute circonstance et dans n'importe quelle position). Le gardien, quant à lui, est aussi bien capable d'effectuer des arrêts miracles que de se trouer lamentablement, même sur une passe en retrait toute simple. Là encore, on perd confiance en lui et on cherche d'autres solutions. Les contacts sont tout aussi hasardeux : on se contre et recontre au détriment du réalisme auquel Konami nous avait habitués. Pour résumer, ça ressemble à un PES, ça se joue comme un PES, mais le gameplay est poussif et ne permet absolument pas de retrouver le même plaisir de jeu que dans les autres versions. On est vraiment loin de ce qui nous a fait vibrer les précédentes années.
Le kop Gameblog teste PES 2008
Pour en avoir le coeur net, j'ai décidé de ramener quelques amis chez moi afin de boire quelques coups, de leur faire admirer mon nouveau parquet fraîchement poncé et vitrifié, et bien sûr de voir s'ils confirment ou non mon avis... Hélas, tout le monde est unanime : le fun n'est pas au rendez-vous dans cette version. Comme me le faisait remarquer un de mes convives, "c'est dingue, on ne s'engueule même pas, on ne se vanne pas... On joue comme ça en silence... Par contre ton parquet il déchire !". Difficile à croire (enfin sauf pour mon parquet), et pourtant c'est la réalité. Pire encore, en jouant à plusieurs, d'autres défauts font leur apparition, et pas des moindres. Les ralentissements sont fréquents et assez violents. Lorsque l'on joue à quatre, il arrive que l'écran freeze quelques centièmes de seconde ! C'est tout simplement inacceptable, surtout que ce ne sont pas les graphismes affichés qui font souffrir la console... Et pendant les ralentis, après une action chaude, c'est simple : on ne voit rien tellement le frame rate est bas. Au final, ce qui devait être une soirée interminable à enchaîner les matchs entre copains s'est terminé au pub, faute de motivation pour continuer à jouer.
Un an de suspension ?
En guise de conclusion, j'aurais tendance à dire que PES 2008 n'est pas vraiment un mauvais jeu de foot... carrément pas même. On retrouve la jouabilité qui a fait le succès de la série, il n'y a pas de changement radical dans la philosophie du gameplay (heureusement), mais le problème reste que, globalement, cette édition est loin des critères d'excellence habituels chez KCET. On retrouve des approximations à tous les niveaux et des graphismes bien en dessous de ce que l'on espérait. De toute évidence, la transition à la nouvelle génération de console n'est pas réussie. En plus de l'immobilisme habituel (qui finit par énerver) en matière de nouveautés, KCET affiche un manque de maîtrise des machines next-gen qui fait peur à voir. En fait, cette version me fait penser à celle du passage de la PSone à la PS2, qui elle aussi s'était faite dans la douleur. On espère que Konami se donnera les moyens de revenir dans la course, ils ont un an pour ça. En attendant, il va falloir s'armer de patience, et ce n'est pas dit que les footeux du dimanche que nous sommes n'aillent pas voir ce qu'il se passe chez le voisin.