Comme tout le monde, vous vous réveillez parfois le matin en vous disant « bon sang, aujourd'hui j'irai bien me faire un gros casse, si possible en butant un maximum de keufs ». Sauf si vous habitez dans le 9-3 auquel cas cela arrive probablement tous les matins. Seulement, la loi est taquine et « tututut » plus que de raison ce genre de comportement. Quel ennui. Heureusement, les jeux vidéo sont là pour vous défouler, et Payday : The Heist débarque idéalement dans la catégorie gendarmes et voleurs.
Je ne vais pas vous faire l'insulte de vous demander si vous connaissez Left 4 Dead 1&2. Tout le monde a suivi le développement, a tâté ou à entendu parler du gameplay de ces jeux de zombies atypiques pondus par VALVe, où quatre joueurs doivent survivre à travers des cartes infectées d'ennemis. Vous savez autant que moi que l'expérience de jeu repose autant sur des mécanismes innovants se basant sur des vagues d'adversaires à repousser, tout en offrant des challenges plus ou moins ponctuels avec des zombies spéciaux, que sur des personnages attachants, des scénarios haletants et une ambiance de folie. Ces deux titres sont difficiles et demandent un esprit très coopératif, de la maîtrise et de la prudence ; inutile de vous rappeler cela. C'est pourquoi je ne le ferai pas, et que je peux introduire Payday : The Heist comme une sorte de Left4Dead à la sauce gangster & braquage. Vous comprenez tout de suite, sans plus d'explication.
C'est comme si c'était fait
Payday The Heist vous propose donc de jouer une série de braquages et autres « gros coups » en coopératif à quatre, dans la peau de Dallas, Hoxton, Wolf ou Chain. Ces personnages sont les mêmes au niveau gameplay : ce qui vous différencie de vos coéquipiers dépendra de ce que vous aurez débloqué comme armes, matériel et bonus durant votre progression en expérience, et ce, à travers trois catégories : assaut, tireur d'élite et soutien. L'expérience s'accumule en jouant, mais vous irez certainement plus vite en ne finissant pas en tôle. Et pour cela, il va falloir bosser vite et bosser efficacement. Tirer vite et tirer précisément. Courir vite et courir... vite. Chaque contrat se découpe en étape, et parfois il faut savoir tenir une position en gardant son sang-froid pendant de longues minutes. En face, les forces de l'ordre vous mettront la pression par vagues de plus en plus mortelles, avec des flics, le SWAT, et des unités spéciales comme le tazer, le bouclier, le bulldozer, le sniper, etc.
J'adore quand un plan se déroule sans accroc
Une partie de Payday est plus courte qu'une campagne de Left4Dead. Il n'y a qu'une carte du début à la fin et parfois toute l'action se déroule en un seul lieu, comme le casse de la banque ou le vol de la chambre de sécurité d'un gros dealer. Dans certaines autres missions, vous vous baladerez un peu, comme pour « ça chauffe dans la rue » ou encore lors du contrat de libération d'un prisonnier sur un pont. Mais il ne s'agit pas de fuites vers l'avant à la L4D, et d'ailleurs le scénario ou l'interaction entre les quatre personnages ont bien moins d'importance. On est là pour faire du fric, pas pour taper la discut'. De toute façon, on a pas le temps et ça gueule dans tous les sens par dessus les fusillades et les cris des civils. Sans compter votre contact qui vous donne des instructions par radio, bien planqué au chaud. Une sacrée ambiance.
Qui a pris les munitions ? Personne ? Ah.
Comme pour n'importe quel L4D-like, il est fortement conseillé de s'associer avec des gens qui savent à peu près ce qu'ils font. Et je ne parle même pas de pros qui fraggent impeccablement, juste de joueurs ayant compris le but du jeu et les objectifs. Avec des groupes formés au hasard, vous en viendrez à vous demander si vous n'auriez pas plus de chances de réussite avec les bots contrôlés par l'IA. Il faut dire que Payday n'est pas facile. Gestion des munitions, surveillance de tous les accès, prise d'otage pour négocier, affrontement avec les unités spéciales... Même en mode Normal, vous payerez la moindre erreur assez violemment. Et ça arrive à tout le monde d'être un poil trop enthousiaste et de prendre des risques. Il y a des règles à apprendre et à respecter. En tout cas, l'interface et les objectifs restent clairs, même lorsqu'on est noyé dans l'action. Comprendre l'anglais est un plus cependant, puisque les instructions et les avertissements audios bien utiles ne sont pas traduits.
Dumb & Dumber
Techniquement, Payday semble au premier abord très propre, mais on remarque parfois des soucis de stabilité sur certaines configurations PC et des coups de lag vraiment bizarres. Je doute que tout cela soit généralisé cependant. Il y a un élément « pas de bol » dans Payday que je ne vous souhaite pas. Côté IA, rien de miraculeux. Les bots se contentent de tirer sur les ennemis et ne s'occuperont pas des objectifs. Ils peuvent tenter de vous secourir si vous êtes tombé à terre, mais ils ne penseront pas à nettoyer un peu la zone avant, donc c'est assez perilleux. Un bot pourra donc remplacer un joueur absent, mais jouer en solo avec trois d'entre eux reste un sacré défi. Pour finir, et parce que les commentaires sur les dernières vidéos n'ont pas été tendres à ce sujet : graphiquement, Payday est tout à fait correct. Ce n'est certainement pas Battlefield 3, mais c'est propre et fin. Ça ne fait pas mal aux yeux.
Copier L4D dans une version police & voleurs, ce n'était carrément pas une mauvaise idée de la part d'Overkill et Payday : The Heist fait correctement son travail, d'autant plus qu'il ne sacrifie rien à la facilité. On regrettera en revanche le manque de cartes différentes (qui augmentera un jour, espérons) , plus que l'absence d'un mode Versus. Payday se focalise sur le Coop à 4 contre une marée de tuniques bleues, et propose une ambiance digne des grands films du genre pour 20 euros. Carrément honnête ! Enfin, façon de parler...