TEST Paper Mario - La porte Millénaire : encore un carton sur Nintendo Switch !

Il traverse le temps depuis le début des années 2000, passe se refaire une beauté dans les studios de Nintendo et atterrit sur Nintendo Switch en ce pluvieux mois de mai 2024. Paper Mario La Porte Millénaire, c’est le nouveau remak-ster, un mélange des deux du coup, du jeu éponyme sorti sur GameCube en 2004. Un titre atypique, loin des plateformers qui forment la colonne vertébrale du plombier et de sa troupe, mais qui a suffisamment marqué les esprits pour donner naissance à une flopée d’autres jeux de la même série. C’est donc avec vingt ans de plus dans les pattes que je suis parti redécouvrir ce petit hit en puissance sur Nintendo Switch.

Paper Mario est bavard, mais à des choses à raconter

Quelque part dans le fameux Royaume Champignon, la Princesse Peach tombe “par hasard” sur une carte au trésor magique. Un bout de papier qui révèle l’emplacement d’un trésor millénaire planqué dans les entrailles de la terre sous une ville portuaire infestée de brigands. Ni une ni deux, elle se lance en quête du trésor et fait appel à son bon vieux copain Mario qui se la coule douce dans sa maison de campagne. Le moustachu prend ainsi la mer pour retrouver la princesse et l’aider dans ses recherches, sauf qu’en arrivant sur place, il n’y a plus de Peach. La suite, vous la voyez venir, on enfile notre salopette et nos bottes, et on part à sa recherche en espérant dans le même temps découvrir les nombreux secrets autour de cette carte au trésor mystérieuse.

Bien évidemment, la narration, ça n’a jamais été le fort de la licence. Sauf qu’ici, au cas où vous ne seriez pas habitué à la franchise Paper Mario , on est sur une expérience drastiquement différente. Très inspiré par Mario RPG, c’est un jeu très bavard. L’écriture est d’ailleurs conçue pour plaire et être accessible au plus grand nombre. Dans le langage Nintendo, ça veut dire qu’on est sur quelque chose de très léger, d’enfantin même. Un conte qui ne dérapera jamais et ne se complexifiera en aucun cas. Pas de grosses surprises donc, mais quelques retournements de situation amusants tout de même. En revanche, difficile pour les joueurs adultes de ne pas perdre patience face à certaines longueurs que l’on aurait volontiers voulu éviter. On pense notamment aux phases de tutoriel qui, même si on souhaite les éviter, nous sont tout de même expliquées au travers des dialogues à rallonge qui nous forcent à passer sans cesse les bulles de discussion. Usant, et en prime, ça ralentit pour rien le début du jeu, qui peine un peu à démarrer. Paper Mario La Porte Millénaire est extrêmement accessible, et ce, jusque dans son gameplay, même s’il s’agrémente de mécaniques RPG et de combats au tour par tour.

Un jeu toujours aussi accessible et ouvert à tous

Ne vous bilez pas, il n’y a pas 36 pièces d’équipement à polir, ni une tonne d’armes à dénicher ou de compétences à dévérouiller. Seulement des mécaniques de jeu à apprendre et quelques badges qui viendront faire office d’équipements et de compétences spéciales Ces derniers se déverrouillent de bien des manières, soit en avançant tout simplement dans le jeu, soit en les achetant auprès de marchands par exemple. Ils permettent de mettre la main sur des compétences spéciales ou des passifs là pour nous faciliter la vie en nous offrant des bonus de points de vie, de ressources ou encore des dégâts et des attaques supplémentaires. Rien de bien compliqué à prendre en main, mais suffisamment impactant pour devenir important et être utilisé avec intelligence. Sachez enfin que vous pourrez les changer à la volée et revoir votre stratégie comme bon vous semble.

Oui, parce que Paper Mario est un jeu stratégique mine de rien. Notre bon plombier a des capacités utiles au combat, comme le saut ou encore le coup de marteau, à utiliser avec réflexion. Les ennemis que l’on croisera auront en effet des points forts et faibles qu’il faudra prendre en compte au moment venu. Par exemple, n’allez pas sauter sur la tête d’un ennemi qui a un chapeau plein de pics, tout comme il ne faudra pas espérer toucher un ennemi volant avec un coup de marteau. À cela s’ajoutent donc les capacités données par les badges ou débloquées petit à petit avec l’histoire et on obtient des combats au tour par tour qui deviennent intéressants au fil de l’aventure, là où au départ on trouvera le temps un peu long.

Mario sait se battre, même au tour-par-tour

Mario pourra par ailleurs être accompagné par des compagnons de route, disposant eux aussi de leurs propres capacités uniques. Comme pour Mario RPG, les seules ressources qu’il faudra surveiller seront vos points de vie, les points cœur (PC) et les points fleur (PF), l’équivalent du mana. Ce sont ces derniers qui serviront à lancer des coups spéciaux. Une dernière ressource, représentée par une étoile, vous permettra quant à elle de déclencher des attaques surpuissantes et uniques, offensives ou utilitaires, à vous de voir. Dans tous les cas, il faudra bien réfléchir avant de les utiliser puisque ces attaques ne pourront pas être mitraillées à tout bout de champ. Il faudra pour cela engranger de l’Énergie Étoile en réussissant des attaques et en faisant plaisir à notre public. Puisque oui, dans Paper Mario, chaque combat se fait sur scène, dans une pièce de théâtre avec un public ami ou ennemi qui réagira à chaque attaque. Le cas échéant, ils pourront même jeter des objets sur scène, des bonus ou des malus, qui impacteront le déroulement du combat.

Quoi qu’il en soit, éviter de prendre des coups et réussir ses attaques sera obligatoire pour déchaîner votre toute-puissance le moment venu. Tout en sachant par ailleurs que vous pouvez infliger davantage de dégâts, ou au contraire en bloquer un maximum, en réussissant les petits QTE ponctuels qui viennent ajouter un peu de peps à chaque coup donné ou reçu. Même chose pour les attaques spéciales qui se présentent parfois sous la forme de mini-jeux amusants. Ça casse la routine à défaut d’être transcendant, c’est toujours ça de pris.

Paper Mario est beau, et artistique très réussi

Bien que globalement facile, Paper Mario et la Porte Millénaire pourrait laisser son jeune public sur le carreau. Il faut bien penser que, même si c'est un Mario, c’est aussi un RPG qui propose des combats au tour à tour et s’avère être très bavard. On aura pourtant vite fait de se laisser avoir par sa direction artistique hyper réussie tout en carton. Plus qu’à l’époque sur Gamecube d’ailleurs, Paper Mario est bel et bien ici en papier. Le gameplay joue d’ailleurs très souvent avec les plans ou en transformant notre Mario en petit origami, en bateau ou en avion, nous ramenant sans cesse à l’enfance tout en nous décrochant un sourire. La recette fonctionne toujours à merveille, il n’y a pas à dire.

Visuellement, on est en plein dans un conte fait de papier kraft. Mario est plat et fait volte-face lorsqu’on le déplace. Il en va de même pour tous les personnages que l’on croisera. Des PNJ, des alliés ou des ennemis qui profitent d’ailleurs d’un vrai soin, non seulement visuel, puisque leur design est tout ce qu’il y a de plus cool, mais aussi en termes de traitement puisqu’ils ont une personnalité et sont parfois très drôles.

Un plaisir à (re)découvrir

L’ambiance générale détend et fait un bien fou. C’est coloré, les plans sont très beaux et évidemment les graphismes sont plus fins que sur Gamecube. D’ailleurs, en 2024 oblige, on notera des améliorations sur l’interface, plus lisible et agréable, mais aussi sur les décors. Le jeu est plus joli, c’est pas surprenant, mais il y a aussi quelques nouvelles textures, et davantage de détails, ou de jeu avec les arrière-plans qu’à l’époque. Un vrai changement visuel et sonore puisque les thématiques ont aussi pris un coup de frais tout comme de nouvelles sonorités sont venues se greffer au tout pour coller à l’évolution de la série depuis les années 2000. Le résultat est sans appel, Paper Mario La Porte Millénaire est superbe, c’est très beau, chaleureux et coloré.

Par ailleurs, si les nouveaux joueurs découvrent le jeu pour la première fois, les vieux de la veille qui ont pu faire l’original seront contents de voir qu'il y a quelques petites nouveautés ici et là. Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise d’autant que bon, on peut se le dire, il n’y a pas non plus de quoi s’extasier en jouant, mais des petites choses ont évolué. Et ce n’est pas un mal, ça permet aux nostalgiques de se refaire une session de découverte comme aux nouveaux joueurs de goûter à un hit vieux de 20 ans dans son plus bel emballage.