Leader de sa catégorie, véritable référence de la simulation de basket-ball toutes consoles et générations confondues, NBA 2K25, disponible depuis plusieurs jours, a été passé au révélateur annuel et soumis à la sempiternelle question, la même problématique que ces prédécesseurs : vaut-il le coup de passer une fois encore à la caisse ? La réponse ne va pas vous surprendre. Mais elle vaut qu’on s’y attarde un peu.
Jason Tatum, la vedette des Boston Celtics et champion NBA en titre, en égérie de la jaquette principale et un été à nous vanter les mérites de ce nouveau cru : voilà comment les équipes de 2K Sports et de Visual Concepts, les emblématiques et légendaires développeurs de la franchise se sont appliqués à promouvoir les bienfaits de NBA 2K25 peu de temps avant sa sortie officielle. Une fois n’est pas coutume, c’est manette en main qu’il fallait jauger ce nouvel opus et évaluer l’apport réel et conséquent - ou non - des innovations amenées ici et là.
Du travail de Pro (Play)
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a un vent de changement manifeste qui se dégage de NBA 2K25. Cela se ressent autant via la direction artistique générale proposée par le jeu que le gap graphique de l’ensemble. Dire que ce nouvel opus est profondément plus beau que le précédent serait exagéré - on reste sur le même moteur tout de même - mais on sent bien que les équipes de Visual Concepts ont su le pousser ou le maximiser plutôt pour améliorer encore ce qui pouvait l’être. Le résultat était déjà saisissant l’an passé, il l’est encore plus cette saison, avec pour les plus observateurs, de nouvelles cinématiques, de nouveaux points de vue pour le public (mention spéciale pour la dance cam) et donc une nouvelle façon pour le joueur d’entrer en immersion avec son sport préféré, toujours avec l’optique de le vivre comme à la télévision.
Cela se ressent aussi sur le gameplay de NBA 2K25. La technologie ProPlay, introduite l’an passé, a encore gagné en importance et en maturité. Avec 9 000 animations inédites, réparties sur plusieurs catégories telles que le dribble, le contrôle ou encore les courses, le rendu à l’écran est saisissant. D’autant que les efforts déployés par les équipes ont été portés sur le côté signature de la gestuelle des joueurs : avec le stick droit, on peut désormais dribbler et prendre un shoot comme le feraient les meilleures stars de la ligue comme Kevin Durant, Jason Tatum ou encore Stephen Curry. Cela offre autant de réalisme que de possibilités aux joueurs, dont l’annulation de tir, qui ouvre un champ de possibilités assez dense : feinter le trois points, faire la passe, ouvrir sur un coéquipier encore mieux placé et démarqué pour arroser de loin, trouver un partenaire en mouvement…
Cinq façons de shooter pour les contenter… tous
Pour ne pas s’y perdre avec ce gameplay plus étoffé, un passage sera obligatoire pour les nouveaux venus et non-initiés aux jeux de basket par le tutoriel Learn 2K. Ce dernier a le mérite d’être bien pensé : il est évolutif, avec des consignes qui vont des gestes de base aux mouvements plus avancés. Surtout, il ne nous a jamais paru aussi complet, efficace et peu rébarbatif. Et l’avantage, c’est qu’il pourra vous guider tout au long de votre évolution sur NBA 2K25, et ce quel que soit votre niveau de maîtrise. D’ailleurs, ce n’est pas le seul ajout apporté par Visual Concepts en ce qui concerne le volet de l’accessibilité. Réputé réaliste, mais exigeant, NBA 2K a toujours fait de son système de shoot un des éléments les moins faciles à apprivoiser de son gameplay. Le genre de chose qui pouvait rebuter - et a rebuté - les joueurs les moins aguerris à la licence, aux stats et à la connaissance des équipes, des joueurs ou encore de leurs zones préférentielles de tirs. Cette fois, ce n’est pas une ni deux, mais cinq façons de shooter différentes, toujours en prenant en compte l’élément roi du basket, à savoir le timing, qui sont proposés aux joueurs. Vous pouvez décider de prendre en compte la difficulté du tir tenté, le pourcentage réel du joueur en match, un ratio de risque faible, moyen ou élevé pour vos tentatives.
D’ailleurs, cela est valable pour tout ce qui touche à l’attaque du panier : le shoot donc, mais aussi le double pas, les lancers francs, avec ceci étant, moins d’options pour les deux dernières catégories. Enfin pour les puristes qui ne jurent que par l’usage du stick droit, les signatures go-to-shot vont vous permettre d’allier les dribbles instaurés par la technologie ProPlay aux vrais décalages pour shooter des joueurs stars de la Ligue. Exemple, avec la simple pression du stick droit vers le haut, Jason Tatum enchainera une rapide série de dribbles pour bien se placer, s’ouvrir une fenêtre de tir et shooter. Bien maitrisé, tout comme le Pro Stick Rhythm Shooting, qui ne dépaysera pas les habitués, mais obligera les autres à bien comprendre la jauge de tir de chaque joueur, cela va faire de gros dégâts en partie. D’autant que ce dernier peut vous permettre, contrairement au tir classique, de défier l’opposition de votre adversaire et de scorer, si votre timing est bon, malgré une forêt de bras levés devant vous.
Il en est de même pour la défense, NBA 2K25 proposant une meilleure lecture des interceptions et une meilleure gestion des contacts. On sent littéralement les duels dans la raquette, les collés-serrés du défenseur pour empêcher son vis-à-vis de lui semer compagnie et de se réfugier derrière un écran. D’ailleurs, c’est l’IA dans sa globalité qui a gagné en maturité. Quand elle joue avec vous, elle a désormais tendance à mieux sentir les coups, à mieux appliquer les systèmes mis en place et à moins gâcher vos offrandes sous le panier (bien que cela arrive encore de temps à autre). Et contre vous, son agressivité sera évolutive, selon votre capacité à scorer, à faire briller un coéquipier ou à prendre le large au tableau d’affichage. Cependant, attention, on a dit : bien meilleure. Pas parfaite. Autrement dit, vous râlerez encore après certains choix et certains partenaires en cours de match dirigés par l’IA.
Une carrière oui. Des quêtes ? Aussi
Si tout cela marque un step important - à défaut d’être profondément révolutionnaire, on vous l’accorde - dans la licence, c’est forcément vers le mode My Career que notre attention s’est le plus portée. D’abord parce qu’on parle d’un mode de légende dans la licence, mais aussi et surtout d’un des modes de jeu les plus populaires des jeux de sport. Sans oublier le potentiel narratif de zinzin qu’a eu ce mode dans le passé. Autant éteindre tout début d’enthousiasme mal venu de votre part : la Carrière dans 2K a changé et repose moins sur un scénario désormais, ce qui en décevra beaucoup, notamment ceux qui ont encore du mal à faire le deuil des histoires écrites par Spike Lee ou produites par Lebron James et son équipe il y a quelques années. En revanche, elle n’a peut-être jamais été aussi intéressante d’un point de vue utilisateur. Si elle repose toujours sur la création d’un joueur (libre à vous d’éditer votre avatar comme bon vous semble) et d’un but assez simple, devenir le meilleur joueur de tous les temps, elle ne s’aborde pas vraiment comme d’habitude. Niveau construction de votre archétype de joueur, vous avez l’embarras du choix dans NBA 2K25. Le faire vous-même en choisissant un rôle bien défini (meneur, ailier fort, pivot) ou en vous basant sur des builds déjà pré-établis que vous n’aurez plus qu’à customiser à votre guise. L’idée est évidemment de simplifier la vie aux moins habitués au monde de la NBA. Deux types de builds ont donc été prévus à cet effet : un qui propose de reprendre les stats de certains des meilleurs joueurs de la Ligue ou de s’appuyer sur les constructions des meilleurs joueurs du circuit esport de NBA 2K, la NBA 2K League, à partir de la saison 2 toutefois. Vous avez dit méta ?
Même souci et volonté d’épuration dans les menus et dans l’accessibilité concernant les badges. Ces derniers, qui permettent de booster de manière conséquente certaines caractéristiques, étaient jugés trop nombreux et pas forcément toujours très lisibles. Ils ont désormais été réduits au nombre de 40. On n’a pas eu le loisir de tous les débloquer, mais l’idée générale a été retenue pour notre part : permettre aux joueurs de mieux choisir leurs atouts, avec un meilleur équilibre au niveau des choix, avec toujours en tête de poncer un badge (et donc, les objectifs pour le mettre en avant) sous peine de le voir perdre en valeur. En parlant de choix, vous pourrez décider de vivre les années passées de MP ou de vivre l’expérience NBA directement avec lui. L’avantage, c’est que vivre l’option 2 n’élimine en aucun cas l’option 1.
En clair, dans NBA 2K25 vous pouvez démarrer avec la franchise de votre choix et gratter minutes, statut, titres et distinctions, tout en replongeant dans votre passé, quand et comme cela vous semble. Cela n’est pas du tout inintéressant puisque cette partie, baptisée “The Heart of a Dynasty” vous permettra d’en savoir plus également sur votre agent, qui n’était autre que votre rival par le passé. Sans compter la présence de la Coupe du monde FIBA U19 dans cette partie de l’histoire, des matches universitaires et de l’importance de ce sous-mode dans votre quête désormais : établir une dynastie de victoires avec votre franchise, histoire d’effacer quelques noms d’équipes mythiques du Hall of Fame. Rien que ça. Le tout agrémenté de quêtes secondaires, dynamiques, allant de l’action la plus simple (acheter ça, aller parler à untel) au défi le plus corsé.
Super NBA 2K Kart 8 Deluxe
Pour vous accompagner, Visual Concepts a, là encore, écouté les retours de la communauté, avec une Ville à dimension moins ambitieuse. Celle de NBA 2K25 est plus petite, ce qui ne veut pas dire qu’il y a moins de choses à faire. Non, mais tout est mieux réparti : les affiliations (Elite et Rise) sont désormais côte à côte. Les magasins et boutiques sont recentrés au même endroit, on se perd moins et aller d’un point à un autre est moins contraignant. Ajoutez à cela le fait qu’on puisse se déplacer en kart dans la ville (rejoignez-la maintenant, tout le monde ne se déplace plus qu’avec ça) et même faire des courses de kart en circuit (avec un chrono à battre, un classement live etc), vous aurez compris qu’il n’aura jamais été autant fun de se balader dans la Ville que dans cet opus. Évidemment, tous les points importants de la Ville sont toujours là : le REC, le centre d'entraînement, le Pro-AM… Dommage que l’équivalent féminin de My Career, The W, ne soit pas aussi poussé.
On sent là aussi qu’il y a eu des efforts de faits sur ce NBA 2K25 (notamment avec les conférences de presse et les interviews, ou encore la rivalité avec certaines stars du circuit mis en avant dans votre progression), mais l’immersion n’est pas du tout la même. Là encore, deux scénarios possibles : soit vous êtes une jeune rookie en pleine explosion et prête à faire le grand saut après avoir avalé son cursus universitaire, soit une joueuse qui décide, après avoir sillonné l’Europe pour rallier le monde pro, de tenter l’aventure en WNBA. Le bon côté de ce choix est que l’un vous offre une joueuse avec une note générale de 75 alors que l’autre vous permet de démarrer l’aventure avec une note de 85, ce qui est inconcevable dans la carrière masculine, sans avoir mis la main à la poche pour s’offrir un nombre conséquent de VC, la monnaie virtuelle de NBA 2K25.
Il y a des choses à faire intéressantes dans The W comme se rapprocher du titre de GOAT et valider les GOAT Moments (sous couvert d’avoir valider un titre, décrocher une distinction individuelle ou encore dépasser une de vos adversaires directes dans la course aux étoiles), idem pour le contenu en ligne, avec des challenges et un système de mentorat ou vous pourrez soit aider des joueuses à progresser soit vous faire aider dans vos objectifs, mais à l’heure où MyCareer nous propulse tous les ans dans un environnement dédié, on aimerait voir The W suivre le même chemin. Idem pour la trame principale : on sent moins l’ajout gadget mais on aimerait avoir une vraie histoire à vivre pour les filles dans NBA 2K25. Peut-être en imitant le modèle de cette saison ? À voir.
NBA 2K Manager
Heureusement, ce n’est pas le cas du mode MyNBA. Chaque 2K est porteur d’une nouvelle ère et c’est au tour de celle de Stephen Curry d’intégrer vos choix de ligue personnalisée, ainsi que la NBA Cup, instaurée en 2023. En ce qui concerne le mode MyGM, ce dernier a désormais des allures de véritable RPG, avec des points de compétence en veux-tu en voilà à répartir, mais surtout à obtenir via différentes actions, tout en partant d’une base établie selon plusieurs origines de base (ancien joueur, ancien manager…), ce qui n’est pas sans rappeler à ce niveau un certain… Football Manager. Soit vous voulez faire plaisir à tout le monde - joueur, staff etc - soit vous voulez cibler certains axes d’amélioration bien précis. Dans tous les cas, le mode vous invite à aller voir ce qui se passe dans les bureaux, dans les vestiaires et à vous impliquer dans tous les domaines de l’équipe, de l’effectif à la gestion marketing. Et il faut le reconnaitre, cela est un vrai plus tout de même.
Si vous aimez vous balader entre les menus et n’avez pas peur de l’interface, nul doute que vous poncerez ce mode à la rejouabilité énorme. Enfin, il reste l’incontournable mode MyTeam, l’équivalent de FUT de ce NBA 2K25. Pas vraiment de grosses surprises cette année si ce n’est un comeback, celui des enchères des cartes, supprimée du roster l’an passé au grand détriment des joueurs. Là encore, leurs remarques ont été entendues. Mais avec un garde-fou. Il vous faudra atteindre un certain niveau d’expérience et de réputation d’équipe pour pouvoir y accéder et les équipes ont promis une tolérance zéro envers ceux qui porteraient atteinte au mode. Autrement dit, les tricheurs n’ont qu’à bien se tenir. À noter que tous les éléments achetés ou vendus seront répertoriés dans le même menu, pour éviter des allers-retours intempestifs dans l’interface.
L’heure du bilan a sonné, comme la fin du quatrième quart-temps et ce NBA 2K25 a le mérite de se démarquer assez significativement des derniers volets de la série. Le fun, l’envie de progresser et de se challenger soi-même nous ont accompagnés durant nos heures de jeu et vu la quantité énorme de contenu proposé, nul doute qu’il en sera de même pour les habitués que pour les curieux, qui ont de quoi être correctement accompagnés cette saison. On ne peut pas néanmoins fermer les yeux sur quelques bémols et il s’agira à tout un chacun d’évaluer la portée du mot “quelques” : des temps de chargement beaucoup trop présents entre les changements de menus et même dans votre progression en général. Un matchmaking pas toujours clair, pas toujours fair non plus et, au global, une difficulté quand même élevée dans l’ensemble pour tout nouvel entrant dans la licence (même si ça se paramètre hein), même si on salue l’ajout des Terrains d’Essai qui permettent aux joueurs de s’affronter avec des équipes de même valeur et de même expérience. Enfin, on ne peut pas fermer les yeux sur la course aux microtransactions et aux fameux VC, indispensables dans deux des trois modes (Carrière, MyTeam) les plus appréciés de NBA 2K tous les ans. Mais faut-il bouder son plaisir pour autant ? Il serait dommage de passer à côté d’un cru aussi intéressant tout de même.