Might & Magic : Clash of Heroes avait déjà impressionné les possesseurs de DS au début de l'année 2010, grâce à son subtil mélange de puzzle-game et de jeu de rôle bien équilibré. C'est donc avec une joie non feinte que nous avions accueilli la nouvelle de sa transposition en HD sur les plateformes de téléchargement (PlayStation Network et Xbox Live Arcade) des consoles de salon du moment. Alors, verdict ?
Nous n'irons pas par quatre chemins : en échange d'un investissement relativement modeste d'une quinzaine d'euros, Might & Magic : Clash of Heroes vous promet des heures de plaisir intense. Ubisoft a confié de nouveau le boulot au studio canadien de Capybara Games qui avait déjà œuvré sur l'excellent opus DS, ce qui explique certainement la qualité de cette adaptation. Au départ, on sentait dans M&M : COH une évidente tentative de s'aligner au niveau des fondamentaux d'un Puzzle Quest, mais il a su également prendre ses distances avec ce dernier, ce qui lui a conféré rapidement une personnalité à part entière.
Plus c'est long, plus c'est bon
Puisque Puzzle Quest et Heroes of Might and Magic sont déjà passés par là, M&M : COH ne prétendra pas réinventer la poudre. Bâti sur un squelette solide qui fait intervenir toutes les composantes principales - et addictives - d'un RPG (gestion de l'inventaire, compétences diverses, statistiques des personnages, etc.), il se différencie néanmoins du tout-venant par une résolution de ses phases de combat déterminée par des mécaniques proches du puzzle-game et du tactical, grâce à son gameplay limpide et rapidement aguicheur. Dès lors, il devient difficile de décrocher une fois passé un prologue quelque peu laborieux, mais qui permet d'embrasser dans son ensemble les principaux atouts du titre grâce à un tutorial plutôt carré, d'autant plus que la direction artistique - qui pioche allègrement dans la licence Might & Magic - déborde de caractère et représente un enchantement permanent pour les mirettes. Découpé en cinq campagnes inter-dépendantes qui permettent d'incarner chacune un héros au profil et aux compétences uniques (Godric, Aidan, Anwen, Nadia et Fiona qui commandent respectivement des troupes de chevaliers, de démons, d'elfes, de magiciens et de nécromanciens), la durée de vie s'avère plutôt conséquente pour un jeu dématérialisé puisqu'il faudra bien compter entre 30 et 40 heures pour boucler l'intégralité de son mode histoire. On regrettera tout de même une difficulté un peu lâche pour les amateurs du genre, car de nombreux affrontements seront parfois synonymes de promenade de santé.
Les mathématiques pour les nuls
Au niveau de son gameplay pur et dur, le point fort du titre donc, il fonctionne comme un tactical/puzzle-game au tour par tour qui alterne des phases d'exploration avec des phases de combat. Son bestiaire assez riche s'inspire lui aussi grandement de la licence Might & Magic (au moins, on comprend qu'elle n'est pas là que pour faire joli), et il faudra principalement agencer ses multiples unités afin de composer soit des colonnes de trois qui permettront de passer à l'offensive, soit les disposer à l'horizontal, ce qui autorise de construire une sorte de mur défensif. Voilà pour les mouvements de base. Évidemment, il existe plusieurs variantes dans les possibilités de combinaisons, qui feront intervenir notamment des unités aux pouvoirs spéciaux, sachant qu'il faudra également composer avec un nombre limité de coups. Le hasard tient donc une place moindre dans le déroulement d'une partie, et n'interviendra que, comme dans tout bon tactical qui se respecte, dans la disposition de vos troupes selon la configuration particulière de chaque terrain de bataille. Bref, chaque joute de M&M : COH le rapproche d'une partie d'échecs aux ramifications diverses et variées, mais à l'issue rarement incertaine si le joueur possède la capacité de « lire » le jeu avec plusieurs tours d'avance. En outre, M&M : COH dispose également - en sus de sa campagne considérable - d'un mode libre, qui permet rapidement de prendre part à des escarmouches qui omettent sciemment tout aspect scénarisé afin de se concentrer sur l'essentiel. Mais c'est sans compter sur la présence d'un mode multijoueurs, dispensable mais toujours appréciable, qui renforce encore un peu plus la durée de vie du jeu, en local ou sur le net, avec comme ajout notable par rapport à la version DS la possibilité de faire monter le niveau de ses personnages, ainsi qu'un mode coopération à 2 vs 2 assez jouissif. Bref, n'en jetez plus, la coupe est pleine.
En conclusion, il me paraît désormais inutile d'insister sur la grande qualité de cette adaptation puisque vous devriez déjà être en train de récupérer Might & Magic : Clash of Heroes sur votre disque dur. Pour peu que vous soyez amateur de RPG et de stratégie, ou simple profane qui désire un jeu facile d'accès afin de découvrir un genre au long cours, Might & Magic : Clash of Heroes est le titre tout indiqué. On peut donc une fois de plus féliciter l'éditeur Ubisoft, qui depuis qu'il a repris la licence Might & Magic en main, effectue quasiment un parcours sans faute.