Dernier épisode de la saga Metal Gear Solid à avoir foulé les terres numériques de la PlayStation 2, Snake Eater se sera forgé une stature d'oeuvre culte au fil des années. Dense, riche, complexe, captivant... l'infiltration dans la forêt russe renaît aujourd'hui sur la portable de Nintendo. Un soupçon de 3D relief et un portage plus tard, le serpent est-il toujours aussi venimeux ?
Alors que Metal Gear Solid HD Collection vient de sortir sur PS3 et Xbox 360, c'est donc le nouveau-nouveau retour de Metal Gear Solid : Snake Eater ! Le fan ne sait plus où donner de la tête. Doit-il succomber à chaque fois ? J'aurai tendance à lui répondre : non ! Pour revenir sur les forces du titre, soulignons la qualité de l'immersion, la puissance de certaines scènes ou encore l'invraisemblance des boss de la Cobra Unit, personnages ayant marqué au fer rouge l'Histoire du jeu vidéo. Du côté des faiblesses, difficile de ne pas noter un début d'aventure un peu lent et diaboliquement verbeux. Il faudra y ajouter pour cette version 3DS quelques saccades supplémentaires... et une prise en main accusant tout de même le poids des années. Au-delà de toutes les impressionnantes qualités du titre, oui, les jeux d'action et d'infiltration ont évolué depuis 2005. Et la rigidité générale des mouvements de Naked Snake pourra en rebuter certains. Principalement ceux qui découvriront cette aventure pour la première fois. Ceux n'ayant pas la force commémorative ancrée au fond de leur coeur...
Paresse ennemie
Si le portage se veut globalement techniquement satisfaisant, je dois confesser que l'absence de second stick analogique se fait ici cruellement sentir. Pas plus que dans Peace Walker rétorqueront certains... et ils auront raison. Ce MGS : Snake Eater 3D intègre heureusement de base certaines améliorations de la version Subsistence (à savoir une caméra libre facilitant grandement l'immersion... et l'infiltration), mais pour en bénéficier sereinement, l'ajout du Circle Pad Pro se révèle plus que conseillé, si vous ne voulez pas pester à recaler la caméra avec les touches "X, Y, B, A". Tout n'étant pas négatif, loin s'en faut, en guise de petits plus bien sentis, on appréciera néanmoins la possibilité de choisir entre 3 modes de visée (dont une caméra à l'épaule à la MGS 4), la possiblité de créer ses camouflages et de les gérer avec l'écran tactile. Pour le reste, difficile de prendre à défaut un titre à la force stratosphérique dès qu'il s'agit de parler du fond... mais dont ce portage fait aussi preuve d'une relative paresse à proposer du contenu inédit. Si vous connaissez l'histoire par coeur, ne vous attendez à rien de neuf. Aucun bonus spécifique. Au contraire, le Boss Battle de Subsistence a disparu. Ici c'est l'aventure, l'histoire. Point barre. Mais pour les fans pouvoir enfin draguer Eva depuis leur WC restera un plaisir unique. Je les comprends...