Imaginez un peu : un jeu de tir type hero shooter, type Overwatch et vous y saupoudrez allègrement la licence Marvel Comics, mais genre sans restrictions. Tous les persos. Tous les univers. Ça aurait de la gueule, non ? C’est exactement ce que propose Marvel Rivals, développé et édité par NetEase, un studio chinois, et dernier-né d’une longue lignée de jeux de tirs. Mais est-ce que ce serait bien pour autant ? Visiblement oui.

Ce test a été écris au moment du lancement de Marvel Rivals (saison 0). Il sera donc amené à évoluer, et la note pourrait potentiellement changer, selon le suivi du jeu.

La passion pour Marvel n’est toujours pas éteinte

Depuis sa sortie officielle, le vendredi 6 décembre, le jeu ne cesse de faire parler de lui. En 72 heures, plus de 10 millions de joueurs avaient été recensés, fort du cross plateforme et de la présence de la licence sur trois supports : PS5, Xbox Series et PC. Il faut dire que Marvel Rivals était attendu et a tout fait pour se faire désirer : une beta l’été dernier avec des obtentions de clés en petite quantité - il fallait profiter de drops sur Twitch pour les obtenir - une présentation progressive avec toujours plus de nouveaux héros (Moon Knight, Captain America, Black Widow, Wolverine etc.) et une attente forcément générée. Parce que malgré le downfall des films Marvel au cinéma (que le dernier Deadpool et Wolverine a toutefois temporisé), c’est la licence Marvel et la licence Marvel, ça fait vendre et ça touche (encore) les gens. Et ouais.

Après plusieurs heures de jeu, il s’avère que la réussite actuelle de Marvel Rivals est loin d’être usurpée ou exagérée. Parce que le jeu est vraiment fun à jouer, agréable, addictif, avec un potentiel sur la durée assez énorme à condition que NetEase suive niveau contenu. On ne voit pas pourquoi ce ne serait pas le cas au vu du roster proposé (déjà 33 persos au démarrage) et de l’entretien du jeu à date, mais Marvel Rivals ne serait pas le premier à envoyer la poudre, voire à tout envoyer avant de stagner pendant plusieurs mois. Voire de s’éteindre tout court et très vite.

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Overwatch de loin oui, mais pas de près 

Si Marvel Rivals est fun à jouer, c’est parce qu’il s’appuie sur des mécaniques déjà vues dans un genre déjà bien connu : le hero shooter. NetEase n’a pas cherché à cacher quoi que ce soit, son produit s’inspire largement d’Overwatch, aussi bien dans les caractéristiques des persos - qui se jouent pour la grande majorité comme des héros d’OW - que dans la construction des maps. La ressemblance ne va pas plus loin, contrairement aux raccourcis que l’on peut voir ici et là sur les Internets. Oui Marvel Rivals est un Overwatch-like, mais n’en est pas une resucée complète.

Prenons les maps par exemple. Si deux d’entre elles rappelleront vraiment des souvenirs aux joueurs de la licence Activision-Blizzard (Chemin d’Yssgard, Tokyo 2099), les autres sont beaucoup plus marketées Marvel, avec un vrai hommage à l’univers et l’environnement qu’elles représentent, comme le royaume du Wakanda ou encore la base d’Hydra. Surtout, les cartes dans Marvel Rivals sont destructibles, changeant drastiquement la donne en cours de combat et offrant une stratégie adaptative aux joueurs. Et elles sont aussi dynamiques, avec des murs qui poussent, des portes qui se ferment et là aussi, la capacité de vous frayer un chemin presque partout.

Les héros ne sont pas en reste. D’ailleurs avec leur nature propre de super-héros, les persos du catalogue Marvel n’ont jamais aussi bien correspondu à l’idée qu’on peut se faire de ce type de profils dans un hero shooter. Si la répartition des classes est basique pour le genre - Tank, Support, DPS - certains héros ont des compétences qui leur confèrent un statut hybride, mi-tank, mi-DPS par exemple.

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Des super-héros, des vrais

Marvel Rivals opposant deux équipes en 6 vs 6, les choix faits en début de partie auront forcément une incidence sur le cours de la partie, mais rien n’est figé dans le jeu. On peut changer de héros pour s’adapter quand on veut, soit après une mort, soit en retournant à son point de départ. Et pour éviter les compos trop pétées, il est logiquement impossible de jouer deux fois le même perso dans une même équipe. 

Chaque super héros a trois compétences a minima et une capacité ultime qui est censée faire de gros dégâts et amène son lot de kills. La force de Marvel Rivals c’est que les capacités correspondent bien au pire et aux caractéristiques des personnages. Répulseurs, rayons laser, uniteam et missiles pour Iron Man, murs de troncs d’arbres pour Groot, lancer de marteau pour Thor, création de portails pour Dr Strange, on est bon et tout à fait dans le thème.

On l’est encore plus grâce au travail graphique et le choix fort de NetEase : là où Overwatch mise sur l’immersion à la première personne, Marvel Rivals a choisi une vue éloignée à la troisième personne. Choix logique : en choisissant la licence Marvel, autant l’exploiter à fond et offrir aux joueurs la joie de pouvoir tout détruire en voyant leurs super-héros préférés. Et à titre visuel, l’ensemble, s’il peut être brouillon parfois l’est beaucoup moins qu’Overwatch. 

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Le fan service est à son max et pour le pousser encore plus loin, le modèle économique imposé par NetEase va dans ce sens. Ici c’est l’expérience joueur qui prime, avec un Battle Pass Deluxe à prix cassé pour la saison 0 (5 euros actuellement, 10 euros pour les prochaines saisons), la possibilité de l’obtenir sans payer grâce à la monnaie du jeu (les gemmes), et surtout de pouvoir terminer les objectifs de saison quand on le souhaite, même si la saison entamée a laissé passer place à une autre, à condition d’avoir débloqué la version payante. Surtout dans ce même Battle Pass, ce sont des skins et du cosmétique pour vos héros ou votre profil qui sont proposés, pas d’ajout, de buff ou d’aide ingame. Donc pas besoin de se ruiner pour pouvoir suivre l’évolution du jeu. 

En l’état, NetEase avec Marvel Rivals a probablement produit un des meilleurs jeux licenciés Marvel depuis bien longtemps, en dehors de Marvel Snap. Mais c’est sur la durée on le répète qu’il faudra juger MR. La capacité des équipes à ajouter des héros et à maintenir un équilibre cohérent sera d’autant plus scrutée qu’actuellement le jeu souffre de disparités entre super-héros. Certains se sont vus nerf depuis la beta, d’autres sont juste craqués (coucou Jeff et son Ulti, Iron Fist, Hawkeye ou encore Venom) et finalement après visite du catalogue certains vont vite être mis de côté par les joueurs. Mais la base est là et les promesses sont très encourageantes : si vous aimez un tant soit peu l’univers Marvel et les jeux de tir, il serait vraiment dommage pour vous de passer à côté d’une des sensations de l’année. Et on le rappelle, si on ne l’a pas dit dans ce test, free-to-play s’il vous plaît.

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